Malgré les efforts de l'Etat visant à lutter contre les constructions illicites et abusives, ce phénomène persiste et devient en quelque sorte un véritable ''casse-tête'' pour les autorités locales. Ce qui est vraiment aberrant est que certains ''hors-la-loi'' parviennent tout de même à être régularisés au détriment de la règlementation en vigueur.Cet état de fait a ouvert la voie à des centaines de véreux de défier l'Etat et de mettre les autorités locales devant le fait accompli. Appliquant la réglementation à la lettre, les autorités compétentes saisissent la justice qui ordonne la démolition de l'habitation construite dans l'illégalité totale. Malheureusement, les nombreuses victimes de ces constructions illicites qui avaient pris attache avec le journal indiquant que l'application des décisions de justice relatives à la démolition de cet urbanisme se heurte à des obstacles, notamment les recours introduits par les mis en causes. Ces derniers ont expliqué que les procédures sont longues et que les décisions de justice en matière du litige foncier sont généralement suspensives ce qui profite aux irrespectueux propriétaires des biens en question de ''stopper'' en premier lieu, l'opération de démolition. Nos interlocuteurs accusent également certaines parties mais sans les nommées de faciliter le ''jeu'' des propriétaires des constructions illicites et ce en ''forçant la main'' à l'administration compétente de procéder à la régularisation des insoumis en question. Evoquant ce sujet dans un passé encore récent, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad a rappelé les dispositions juridiques et réglementaires régissant l'opération de réalisation de constructions et de leur transformation, notamment la loi sur l'aménagement et l'urbanisme qui prévoit l'obligation de détenir un permis de construire et un permis de lotir pour toute opération de division d'une propriété foncière ou de plusieurs propriétés, ainsi que l'interdiction de bâtir une construction «sans l'obtention préalable du permis de construire dans les délais fixés par la loi». Dans ce cas, ajoute le ministre, «le wali ordonne à l'individu contrevenant de démolir les constructions dans les délais fixés. Si le contrevenant ne s'y conforme pas, le wali ordonne, après expiration des délais fixés, le lancement de travaux de démolition dont les coûts seront à la charge du contrevenant». Par ailleurs, M. Merad a ajouté que l'opération de démolition des constructions « illicites habitées », se fait selon un plan étudié qui est « minutieusement » préparé par les walis et soumis au ministère pour y statuer définitivement, après épuisement de toutes les voies de régularisation administrative et légale. Ces derniers temps, des voix des propriétaires de villas et autres habitations s'élèvent et menacent de saisir la justice sur les constructions illicites et abusives. Ces derniers pointent du doigt certaines parties qui ne respectent pas les lois en vigueur et délivrent des autorisations de complaisances pour permettre soit la construction d'un immobilier quelconque ou la régularisation d'un bien bâti dans l'anarchie totale. Malgré notre insistance, nos interlocuteurs refusent de désigner les directeurs de l'exécutif ou les élus responsables de ces graves infractions. Ces derniers trouvent anormal que des autorisations soient délivrées en contradiction avec les lois en vigueurs, permettant la construction de plusieurs étages sans au préalable respecter l'intimité et la vie privé des voisins. «Nous ne pouvons plus manger ou rester un moment dans nos jardins ou de profiter de nos piscines en raison des voisins qui ont obtenu la construction de plusieurs étages au-dessus de nous. Il ne nous reste que de couvrir les jardins et les piscines et se priver de l'air et du soleil. Nos villas redeviennent en quelques sortes inhabitables pour ne pas dire des prisons», ont-ils martelé.