Encore largement méconnu il y a quelques mois, Zohran Mamdani a déjoué tous les pronostics en remportant, le mardi 1er juillet, la primaire démocrate pour la mairie de New York. Âgé de 33 ans, musulman et citoyen américain depuis 2018, il a battu avec une nette avance Andrew Cuomo, ancien gouverneur et grand favori de la course. Mamdani représentera les démocrates lors du scrutin municipal de novembre, pour lequel il est désormais considéré comme le favori des sondages. Sa victoire fulgurante et son positionnement résolument progressiste ont rapidement attiré l'hostilité de Donald Trump. Depuis la Floride, le président a menacé d'arrêter puis de déporter Mamdani, en le qualifiant de « communiste » et en prétendant qu'il serait « illégalement dans le pays ». Une accusation sans fondement, mais qui reflète la nervosité croissante du camp républicain face à cette figure montante de la gauche new-yorkaise. Trump a justifié sa menace en attaquant les prises de position de Mamdani contre les opérations de l'agence fédérale de l'immigration (ICE). « Dans ce cas, nous devrons l'arrêter », a-t-il lancé lors d'une conférence de presse, en réaction directe à la promesse du candidat de mettre fin aux interventions de la police migratoire dans les quartiers populaires. Chez les démocrates, les réactions ont été timides. Le représentant Adriano Espaillat, président du Caucus hispanique au Congrès, a dénoncé des propos « totalement inconstitutionnels », rappelant que Mamdani est citoyen américain. Mais peu d'élus ont osé afficher un soutien clair, révélant les tensions persistantes entre l'establishment du parti et son aile gauche. Trump, fidèle à sa stratégie de polarisation, alimente une campagne marquée par l'islamophobie, le racisme et la peur de l'immigration. Pour lui, Zohran Mamdani incarne tout ce qu'il combat : jeune, issu de l'immigration, musulman et résolument progressiste. Pour une partie grandissante des électeurs new-yorkais, il représente au contraire l'avenir.
