Plus de deux millions de Palestiniens dans la bande de Ghaza souffrent d'une grave pénurie de nourriture et de produits de première nécessité, tandis que les rapports médicaux et autres rapports publiés par la Défense civile et Médecins sans frontières indiquent une augmentation alarmante des cas de malnutrition, en particulier chez les enfants. Cette situation est due aux agissements de l'entité sioniste, aidée par les pays occidentaux, dans le cadre de son action génocidaire contre la population palestinienne. Dans ce contexte, le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, intervenant lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à «la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne», a qualifié mardi depuis New York, les aides acheminées vers Ghaza de «goutte d'eau dans l'océan des besoins», appelant à l'ouverture de tous les passages et routes pour garantir l'accès humanitaire. Il a souligné que «les largages aériens ne sont pas une solution et on ne peut pas nourrir un peuple depuis le ciel, alors que la terre est fermée sous leurs pieds». Amar Bendjama a affirmé que «l'occupation doit ouvrir tous les passages, toutes les routes et tous les domaines de vie», soulignant qu'il ne s'agissait pas d'une requête car l'accès humanitaire «est un engagement juridique en vertu des accords de Genève, ni d'une faveur d'ailleurs. C'est une intransigeance qui ne peut constituer une carte pour négocier la libération des prisonniers en contrepartie». «Les doubles standards n'ont pas leur place dans notre boussole morale, ce que nous demandons pour le peuple palestinien, nous le faisons avec tous les peuples», a-t-il assuré, affirmant que «l'Algérie considère le droit à l'alimentation comme un droit sacré et non un privilège, étant un droit consacré par l'article 25 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Amar Bendjama a rappelé que l'Algérie avait, depuis longtemps, mis en garde contre une catastrophe à Ghaza à cause, du siège et de l'agression sioniste, et «porté les cris d'un peuple qui périt sous la famine tout en adhérant aux appels lancés par la quasi-totalité des voix du monde, à l'exception de quelques-unes». Mais, l'occupation sioniste avait «nié de manière flagrante l'existence de la famine à Ghaza», cette même occupation qui a coupé «la nourriture, l'eau, l'électricité et les médicaments, rappelant que des experts des Nations unies avait condamné, le 29 juillet, les actes barbares de ses responsables, qui commettent des crimes au regard du Statut de Rome, et un génocide avec la famine comme moyen». Il a souligné que «l'Algérie ne reste pas les bras croisés face à la souffrance de l'humanité», affirmant que «l'appel de l'humanité n'est pas une option, mais un devoir sacré, et que tout être humain, quelle que soit sa couleur, sa croyance ou ses frontières, mérite d'être traité avec humanité et dignité». Il a cité le rapport du comité de la classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire (IPS) sur «les pires scénarios que vit la bande de Ghaza, les seuils de famine franchis et la malnutrition qui frappe l'ensemble de la population dans la bande de Ghaza», soulignant qu'il s'agissait-là d'une réalité longtemps déniée par l'occupation pourtant connue par tous, une réalité vécue et ressentie par le peuple de Ghaza et dont il a souffert au quotidien et voilà qu'elle éclate au grand jour. Amar Benjama a présenté à l'occasion des photos d'enfants palestiniens morts de faim et du manque de nourriture en raison du blocus imposé à la bande de Ghaza, affirmant que ce à quoi le monde assiste «n'est pas une coïncidence mais c'est un génocide systématique (…) comme l'avait attesté les travailleurs dans le domaine humanitaire et le monde entier et avec cela l'on ose le dénier». Et d'ajouter que «les futures générations nous demanderont des comptes : où étiez-vous lorsque Ghaza criait famine, lorsque les enfants ont péri dans leur quête de pain et lorsqu'un peuple entier a été anéanti au nom de la sécurité ?». Il a souligné que «l'histoire retiendra ceux qui souvent donnent des leçons aux autres sous couvert de «la légitime défense» ceux qui ont déni le crime et y étaient complices, ceux qui ont gardé le silence et étaient des témoins de honte». Au terme de son allocution, Amar Benjama a affirmé «l'injustice ne doit pas devenir la nouvelle situation normale», appelant avec détermination «au cessez-le-feu immédiat et inconditionnel pour sauver les vies, les espoirs et les rêves non encore rêvés».