Le risque de voir le Maroc plonger dans le chaos est une hypothèse validée par les médias qui suivent attentivement la situation dans ce royaume. Il y a actuellement un vide lié à l'état de santé du roi sur fond de forte répression des voix dissidentes et d'une fronde sociale persistante. Les opposants marocains notent que le Maroc fait du surplace, et, pire, pour certains observateurs, le pays recule, contrairement à la propagande distillée par le Makhzen à travers ses agents dans les médias, grassement payés pour mentir sur l'état réel du royaume. Ce constat est un véritable danger pour l'Etat marocain, car le vide pourrait être comblé par des expressions extrémistes spontanées ou non encadrées. Des universitaires estiment que la politique au Maroc est en détresse et vit dans une situation critique qui suscite inquiétude et peur. En fait, le Maroc connaît une baisse sans précédent de la confiance des citoyens dans l'espace politique. Dans le but de cacher cette triste réalité du pays, le Makhzen poursuit sa politique de répression des voix dissidentes couplée à des campagnes de propagande destinées aussi bien à la consommation interne qu'à intoxiquer l'opinion publique à l'étranger. Le Makhzen a toutefois fort à faire avec les militants des droits humains qui sont mobilisés autour de la question sahraouie. A ce propos, les autorités d'occupation marocaines ont expulsé, dimanche, deux militantes des droits humains venues des Etats-Unis et du Portugal, à leur arrivée dans la ville de Laâyoune, dans la partie occupée du Sahara occidental, indiquent des sources sahraouies concordantes. Les deux militantes, membres de l' »International Nonviolence organization », basée à Washington, s'apprêtaient à avoir une entrevue avec l'ancienne détenue politique sahraouie Mahfouda Bamba Lefkir ainsi que d'autres militants. Les deux militantes étaient parvenues, vendredi et samedi, lors d'une visite dans la ville de Dakhla occupée, à rencontrer des militants, des défenseurs des droits humains ainsi que des journalistes, dont elles ont recueilli les témoignages concernant le calvaire quotidien subi par le peuple sahraoui, échappant momentanément à la vigilance des autorités d'occupation marocaines qui les avaient prises pour des touristes. Ces rencontres leur ont permis de faire davantage la lumière sur la question des prisonniers civils sahraouis détenus dans les geôles marocaines, des sévices qu'ils subissent et des atteintes dont ils font l'objet. L'expulsion des deux militantes met en évidence la politique du black-out adoptée par le Maroc pour empêcher le monde de prendre connaissance de la situation dans les territoires sahraouis occupés.