Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a donné le coup d'envoi de la 7e édition du Festival national du costume traditionnel, événement qui se tient jusqu'au 2e septembre au Palais des Raïs (Bastion 23). Cette édition placée sous le thème « Le caftan algérien, un patrimoine à la mesure de l'identité », met ainsi à l'honneur une pièce maîtresse du patrimoine vestimentaire algérien. Ce rendez-vous culturel ne se limite pas à une simple exposition. Il ambitionne de redonner au caftan la place qui lui revient dans l'imaginaire collectif, tout en soutenant la transmission des savoir-faire liés à la couture et à la broderie. En parcourant les différents stands, le ministre a salué la richesse et la créativité des artisans et chercheurs présents, soulignant leur rôle crucial dans la sauvegarde de ce vêtement millénaire dont les origines remontent au Xe siècle. M. Ballalou a rappelé que la préservation du caftan ne relève pas uniquement de la nostalgie mais d'une véritable démarche scientifique et patrimoniale. Les recherches menées autour de ce vêtement sont le fruit de collaborations entre universitaires, stylistes et artisans. Elles ont ouvert la voie à une reconnaissance internationale, notamment à travers son inscription sur la liste de l'Unesco. Une initiative qui, le premier responsable du secteur, témoigne de l'importance de l'ancrage historique et identitaire de ce costume. Parmi les nouveautés de cette édition figure la création d'un atelier consacré à la restauration du caftan. Cet espace a pour mission de préserver des pièces anciennes et de former de nouvelles générations à la pérennisation de ce trésor textile, au même titre que d'autres symboles du patrimoine national comme les bijoux berbères, le karakou ou encore les la mlehfa, etc. Le ministre a insisté sur la nécessité de transformer les recommandations issues de la journée d'étude prévue durant le festival en actions concrètes. Pour lui, la connaissance du patrimoine ne doit pas rester théorique : elle doit nourrir la vie sociale, culturelle et même économique du citoyen. La commissaire du festival, Faiza Riache, a pour sa part rappelé le rôle central des femmes dans la transmission et l'évolution du caftan. De vêtement princier, il est devenu au fil des siècles un habit porté et réinventé par toutes les classes sociales, preuve de l'ingéniosité et de la créativité algérienne. La cérémonie d'ouverture s'est clôturée par un défilé de mode où plusieurs déclinaisons du caftan ont été présentées. Ce moment festif a également permis de rendre hommage à des figures ayant marqué l'univers du costume traditionnel, parmi lesquelles la cheffe Shahrazed, le styliste constantinois Fouad Azzi, ainsi que le chercheur et collectionneur franco-algérien Samy Fergoug. À travers cette célébration, le festival réaffirme la place du caftan comme symbole vivant d'une Algérie attachée à son passé mais résolument tournée vers l'avenir.