Selon différents observateurs, la Foire commerciale intra-africaine -IATF -2025 prévue à Alger du 4 au 10 septembre, constitue un catalyseur décisif pour la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). La présente contribution pose la problématique de l'Afrique face aux enjeux géostratégiques. C'est pour tenir compte de ces contraintes qu'en mai 2002, le Nepad a établi, en collaboration avec la FAO, un «Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine» Car la l'Afrique est handicapée: par plusieurs facteurs exogènes et endogènes : le taux élevé de l'endettement extérieur via le remboursement qui accapare une fraction croissante de son PIB, avec un déficit de 1 200 milliards $ d'ici à 2030 pour financer ses objectifs de développement durable et selon la BAD, les pertes liées aux flux financiers illicites ont presque doublé en cinq ans passant de 50 milliards $ par an en 2015 à plus de 90 milliards de dollars 2023 ; ce montant correspond presque à l'ensemble des investissements et aides étrangères reçus annuellement par l'Afrique ; l'exode massif de cerveaux avec des pertes évaluées à des dizaines de milliards de dollars, souvent la formation de base ayant été supportée par les Etats africains, et la faiblesse du développement du capital humain, , particulièrement la santé, l'éducation, les sciences et technologies et le développement des compétences, par l'irrégularité des précipitations, problème qui influe sur le pourcentage de terres arables irriguées et donc sur l'agriculture ; la faiblesse du développement humain; par la faiblesse des infrastructures, y compris l'eau, le gaz, l'électricité, la technologie d'information et de communication (TIC); la faiblesse de la diversification de la production et des exportations, souvent mono exportateur de matières premières. Le Nepad préconisait de mobiliser les ressources en renforçant l'épargne et les investissements nationaux ; intégrer la sphère informelle dominante en Afrique ; et améliorer de la gestion des revenus et des dépenses publiques; lutter contre la corruption à travers la fuite des capitaux. Ce sont autant de conditions pour renforcer à la fois le développement interne s'assurant ainsi que les besoins du continent sont pris en considération, et la participation au sein commerce mondial. L'objectif est de fixer durablement les populations par un développement durable et éviter ce mythe d'eldorado artificiel, notamment l'Europe, l'Amérique ou l'Australie- passant par des sous intégrations régionales, n'existant pas une Afrique mais des Afriques l'intégration sous- régionales A cette initiative restreinte qui a eu un impact relativement mitigé, nous avons assisté récemment à un autre initiative la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) adopté le 1er janvier 2021. Environ 54 pays africains l'ayant signé et 47 ratifié., qui selon la Banque mondiale pourrait permettre aux pays africains de faire sortir de l'extrême pauvreté 30 millions d'habitants et d'accroître le revenu de 68 millions d'autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour et sur les 450 milliards de dollars de gains potentiels, environ 300 milliards proviendraient des mesures de facilitation du commerce visant à lever les freins bureaucratiques et à simplifier les procédures douanières. L'accord devrait réduire les droits de douane entre les pays membres et traitera d'aspects de politique générale liés notamment à la facilitation des échanges et aux services, tout en englobant des dispositions réglementaires telles que les normes sanitaires et les barrières techniques au commerce. La mise en œuvre des mesures de la Zlecaf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l'industrie manufacturière et des ressources naturelles. La création d'un marché commun de biens et de services renforcera la complémentarité économique du continent, stimulera le commerce intra-africain, augmentera les revenus de l'Afrique et permettra à des millions d'Africains de sortir de l'extrême pauvreté. En conclusion, s'impose pour l'Afrique de profondes réformes structurelles en Afrique à la fois politiques, économiques, sociales et culturelles afin de confronter les nombreux défis qui attendent les dirigeants africains. Ils devront concilier l'efficacité économique afin d'assurer la création de richesses permanentes et une plus grande cohésion sociale. C'est la condition d'un fort taux de croissance permettra d'absorber l'important flux annuel de demandes d'emploi, qui s'ajoute au taux de chômage actuel, et d'améliorer la difficile situation des populations, permettant ainsi de réduire les conflits et les guerres ainsi que les flux migratoires. Pour faire face à l'impact des nouvelles taxes douanières imposées par le président américain, des stratégies d'adaptation sont nécessaires pour l'Afrique et le nouveau modèle de croissance devra être orienté vers les industries de l'avenir, la transition numérique et énergétique. Les pays développés et émergents opérant dans le continent doivent comprendre qu'il est dans leurs intérêts de contribuer par des partenariats gagnants – gagnants à la régénération de l'Afrique avec des richesses colossales, une intelligentsia dynamique, et une importante diaspora partout dans le monde sont des atouts pour que l'Afrique devienne la locomotive de la croissance de l'économie mondiale. En bref, l'Afrique sera avant tout ce que les Africains voudront qu'elle soit. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités