Le contrat, signé en juin, définit clairement ces campagnes comme de la hasbara, terme hébreu désignant la propagande officielle de l'Etat. Cette offensive médiatique survient alors que l'ONU a formellement reconnu l'existence d'une famine à Gaza, conséquence directe du blocus total imposé par Israël. « Entièrement provoquée par l'homme », insiste l'ONU, cette famine s'ajoute aux massacres qui ont déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de Palestiniens. Pendant ce temps, des vidéos sponsorisées par Israël, vues des millions de fois, osent affirmer qu'« il y a de la nourriture à Gaza » et que « toute autre version est un mensonge ». Loin d'être isolée, cette campagne fait partie d'une stratégie globale visant à nier le génocide en cours et à discréditer les organisations internationales, au premier rang desquelles l'UNRWA. Outre Google, d'autres plateformes comme X (ancien Twitter) et Outbrain/Teads encaissent elles aussi des millions de dollars pour relayer la propagande de Tel-Aviv. Pire encore, plusieurs responsables israéliens ont publiquement assumé la famine comme arme de guerre. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a déclaré qu'il fallait « assiéger Gaza » jusqu'à ce que ses habitants « meurent de faim ou se rendent ». Le ministre du Patrimoine Amichay Eliyahu a de son côté martelé que « les Palestiniens doivent être affamés » et encouragé leur exil forcé. Ces révélations posent une question brûlante : en acceptant d'orchestrer et de monnayer la propagande israélienne, Google n'est-il pas devenu complice actif d'un génocide, au même titre que les dirigeants qui l'exécutent ? Pour de nombreux défenseurs des droits humains, la réponse ne fait plus de doute.Le cas Google illustre de manière criante la collusion croissante entre grandes entreprises technologiques et pouvoirs politiques menant des guerres coloniales. En prêtant ses infrastructures et sa puissance médiatique à l'appareil de propagande israélien, la firme californienne ne se contente pas de « diffuser des publicités » : elle participe à la fabrication d'un récit mensonger destiné à invisibiliser la réalité d'un génocide. Cette instrumentalisation du numérique confirme que la bataille pour la vérité et la justice à Gaza se joue aussi sur le terrain de l'information, où le silence ou la complicité des géants du web peut coûter des vies.