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Dresser un bilan serein de la 4ème édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025)
Quel est le devenir de l'Afrique
Publié dans La Nouvelle République le 12 - 09 - 2025

Des stratégies d'adaptation s'imposent pour l'Afrique où se dessine une nouvelle architecture des relations internationales. Aussi sans verser ni dans la sinistrose, ni dans l'autosatisfaction, il s'agira d'établir un bilan serein de la foire. Je pense que l'économiste en chef d'Afreximbank, Yemi Kale s'exprimant lors du lancement officiel du Centre africain de recherche et d'innovation (ARIH) a posé le véritable problème de l'avenir du continent face aux défis mondiaux, je le cite : « Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que nos dépenses en recherche et développement s'élèvent en moyenne à moins de 0,5 % du PIB, bien en deçà de la moyenne mondiale de 2,2 % et des investissements de plus de 4 % dans des pays comme la Corée du Sud et Israël. Cependant, l'histoire nous montre que l'investissement délibéré dans les écosystèmes de recherche a été le fondement de la transformation industrielle.
-L'Union européenne, représente31% des exportations et 29% des importations africaines en 2024. L'investissement de l'Europe en Afrique, sous l'égide de l'UE, vise un partenariat renouvelé avec au moins 150 milliards d'euros d'investissements prévus, s'appuyant sur des initiatives comme Global Gateway ; ces fonds, incluant les infrastructures, la transition énergétique, l'agriculture, le secteur privé et le développement social, avec un accent sur le renforcement des capacités locales.
-Les Etats-Unis se sont engagés à investir 55 milliards de dollars en Afrique sur trois ans, un objectif qui a été largement dépassé, avec plus de 65 milliards de dollars engagés et dépensés depuis le sommet. Les investissements directs étrangers (IDE) américains ont atteint 56,29 milliards de dollars en 2023, en hausse par rapport aux années précédentes. De plus, la société de financement du développement international – DFC , des Etats-Unis a consacré plus de 2 milliards de dollars en 2023, soutenue par l'initiative Prosper Africa qui a facilité 547 accords bilatéraux, augmentant de 60% le nombre et la valeur des contrats.
-La Russie -Le Sommet et le Forum économique Russie-Afrique ont eu lieu les 23 et 24 octobre à Sotchi sous la devise « Pour la paix, la sécurité et le développement ». En dehors du matériel militaire difficile à évaluer pour des raisons de sécurité défense, la Russie est présente dans bon nombre de pays d'Afrique ce qui porterait un montant plus importante, au cours des cinq dernières années, le volume des échanges commerciaux entre la Russie et l'Afrique a plus que doublé dépassant 20 milliards de dollars.
Mais nous avons une tendance plus large dans le Golfe, avec l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et d'autres pays qui augmentent leurs investissements en Afrique pour s'assurer de la nourriture, de l'énergie et de l'influence géopolitique.
-Alors que l'Arabie saoudite cherche à se repositionner dans un ordre mondial en plein changement, il devient de plus en plus évident qu'aucun acteur mondial ne peut influencer les affaires internationales sans une stratégie africaine. Bien que tardif, l'engagement africain du royaume saoudien combine ambition géopolitique, intérêts commerciaux et diplomatie d'influence. Pour se faire une place de choix dans un espace encombré, l'Arabie saoudite devra définir clairement son avantage comparatif et ses intentions à long terme. L'Arabie saoudite lors d'un forum organisé le 28 octobre 2024 s'est engagé à mobiliser 41 milliards de dollars en faveur de l'Afrique
-Les Emirats arabes unis ont des investissements croissants en Afrique, se concentrant sur les infrastructures (ports, logistique), les mines et les énergies renouvelables, notamment en Afrique de l'Est et en Angola. Ces investissements, qui s'élèvent à plus de 100 milliards de dollars entre 2012 et 2022, répondent à la stratégie de diversification économique des EAU et aux besoins en infrastructures du continent africain.
-Le Qatar visant à réduire sa dépendance à l'égard des hydrocarbures, qui représentent encore environ 60 % de son PIB, le plan national Vision 2030 visant à se diversifier dans la finance, les services, le tourisme et la technologie, Al Mansour Holdings, l'un des plus grands conglomérats du Qatar, a annoncé son intention d'investir 103 milliards de dollars dans six pays africains. dont la République démocratique du Congo recevra l'allocation la plus importante (21 milliards de dollars), suivie par le Mozambique (20 milliards de dollars). La Zambie et le Zimbabwe recevront chacun 19 milliards de dollars, tandis que le Botswana et le Burundi recevront 12 milliards de dollars chacun.
3.-L'Algérie doit diversifier son économie pour pouvoir exporter vers l'Afrique
Selon l'ONS, les hydrocarbures continuent de générer l'essentiel des recettes extérieures de l'Algérie, avec 47,1 milliards d'euros en 2024. contre 50 en 2O23 et 60 milliards de dollars en 2022, et en cas d'un baril de 65 dollars cours moyen et de 30 dollars le mégawattheure de gaz pour 2O24, les recettes seront encore inférieures à celles de 2024, les 'hydrocarbures représentant plus de 98% de recettes en devises avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour plus de 65%. Selon les notes de l'ONS les exportations hors-hydrocarbures ont atteint 5,81 milliards de dollars en 2022, 4,77 milliards de dollars en 2023., en 2024 la baisse a continué avec 3,56 milliards en 2024 et durant le premier trimestre 2025, elles ont atteint 885 millions de dollars contre par rapport à la même période en 2024 de 982 millions de dollars s'orientent en tendance annuelle pour 2025 moins de 3,5 milliards de dollars.
Concernant la coopération l'Algérie-Afrique sur une valeur totale –importations et exportations d'environ 95 milliards de dollars , en 2023 selon les statistiques douanières, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Afrique en 2023 selon les statistiques officielles ont atteint 4,6 milliards de dollars, avec 2,7 milliards de dollars d'exportations vers le continent et 1,87 milliard de dollars d'importations soit 4,8% de ses échanges, 80% de ses échanges constituées principalement des hydrocarbures pour ses exportations se faisant avec l'Occident et la Turquie dont 5O% avec l'Europe Devant différencier lettre d'intention qui n'engage nullement le contractant du contrat définitif et investissement et transactions commerciales à durées limitées, il faudra répondre objectivement à cinq questions en dressant le bilan de la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025 qui s'est tenu à Alger du 4 au 10 septembre 2025.
-Quel est le montant d'investissement contractés durant cette foire entre pays africains
-Quel est le montant des ventes commerciales contractés durant cette foire et si ces contrats se renouvelleront dans le temps
-Pour l'Algérie mono exportateur d'hydrocarbures étant fortement concurrencés par d'autres pays comme le Nigeria, premier réservoir de gaz plus de 5500 milliards de mètres cubes gazeux, en Afrique suivi récemment du Mozambique, 5000 milliards de mètres cubes gazeux, et de la Libye premier réservoir de pétrole en Afrique ( plus de 44 milliards de barils) et devant compter sur de nouveaux producteurs comme le Gabon et récemment le Sénégal- Mauritanie avec l'importante gisement de l'Ile de la Tortue mis en exploitation courant 2025 et donc se pose cette question quel sera la part de des exportations hors hydrocarbures de l'Algérie au niveau de l'Afrique
-Les différents contrats ne seront-ils pas freiné ( dans le commerce international tout se fait en temps réel loin des entraves bureaucratiques) par les récentes dispositions du ministère du commerce extérieur mesures administratives trop lourdes dans le but de freiner les importations afin de sauvegarder le niveau des réserves de change ( vision statique) alors que tant pour les entreprises publiques que privées , le taux d'intégration en en ce mois de septembre 2025 ne dépasse pas 15%, équipements et matières premières étant importées y compris les contrats de Sonelgaz et ces mesures ne sont-elles pas en contradiction avec les règles qui régissent la one De libre échange intra –africaine qui postulent le libre échange et un dégrèvement tarifaire progressif ?
-Outre la concurrence internationale évoquée précédemment, la pratique des affaires économiques internationales et de tout entreprise étant de maximiser le taux de profit , appartenant à l'Etat régulateur de concilier les coûts sociaux et les coûts privés, il s'agira pour les produits exportées par l'Algérie de dresser la balance devises nette en soustrayant la valeur de, l'amortissement des équipements et des matières premières importés en devises, les bonifications des taux d'intérêts et le coût du transport variant selon qu'il soit par avion, terrestres ou maritime étant non rentables pour des pays enclavés d'Afrique dont la distance varie entre 1000 et 3000 km Il faut être réaliste car pour l'instant selon l'ONS, les hydrocarbures continuent de générer l'essentiel de ses revenus en devises et avec la chute des exportations de biens non énergétiques fragilise les entreprises locales cela limite les revenus alternatifs, du fait du manque de diversification économique.
En conclusion, le rapport de l'ONU paru le 10 février 2025 sur le développement de l'Afrique distingue les actions à mener pour le court terme, le moyen et le long terme dont je fais un bref résumé. A court terme, il s'agira d'appliquer une approche axée sur la vulnérabilité : Intégrer les évaluations des vulnérabilités dans la gestion des finances publiques pour surveiller les objectifs budgétaires et l'impact des chocs, optimiser la politique monétaire, adapter les exigences en matière de capital et de liquidité pour stabiliser les systèmes financiers et atténuer les risques systémiques, mettre en place un financement ommercial d'urgence, créer des facilités de financement du commerce et des chaînes d'approvisionnement pour soutenir les entreprises en période de choc de la demande et les réorienter vers les marchés régionaux et promouvoir l'industrie locale : Utiliser des incitations fiscales et des prêts à faible taux d'intérêt pour stimuler l'industrialisation et la production orientée vers les marchés régionaux. Pour le moyen terme, il s'agira de développer des mécanismes régionaux de gestion des risques, mettre en place des fonds régionaux et des plans de contingence pour gérer les risques commerciaux et aligner les stratégies nationales sur les objectifs régionaux, soutenir les instruments financiers : Faciliter l'accès aux produits dérivés et autres outils de gestion des risques par le biais d'unités d'innovation au sein des autorités de régulation et renforcer la gestion des risques pour les PME, élaborer des normes adaptées et des lignes directrices pratiques pour accroître la résilience des PME.
Pour le long terme, il s'agira pour les flux de capitaux transfrontaliers, y compris des bourses de produits dérivés et des systèmes de compensation, afin d'améliorer le financement du commerce, aligner la gestion des risques avec la Zone de libre-échange continentale africaine ; veiller à ce que les pratiques de gestion des risques des entreprises soient conformes à la Zone de libre-échange continentale africaine pour gérer les risques transfrontaliers , institutionnaliser la gestion régionale des risques et établir un cadre de gestion des risques à l'échelle du continent grâce à des politiques et des pratiques renforcées. Selon la Banque la mise en œuvre des mesures de la Zlecaf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l'industrie manufacturière et des ressources naturelles par la création d'un marché commun de biens et de services qui renforcera la complémentarité économique du continent, stimulera le commerce intra-africain , augmentera les revenus de l'Afrique et permettra à des millions d'Africains de sortir de l'extrême pauvreté.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des universités


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