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«Le PC chinois, la sauvegarde d'un idéal de toute une génération»
Abdelwahab Djakoune au blog de Mohsen Abdelmoumen :
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 09 - 2025

Abdelwahab Djakoune est licencié en Sociologie à l'Université Mentouri de Constantine. Dans la même continuité, il a entamé des études pour l'obtention d'un DEA à l'Institut de Sociologie de Kharrouba. Diplômé de l'Institut international du journalisme de Berlin, il a été journaliste à Révolution et Travail, ainsi qu'enseignant à l'Institut des sciences politiques et du journalisme.
On lui doit plusieurs contributions dans les journaux publics El Massa, Horizons et Parcours Maghrébin. Il est l'un des fondateurs des journaux Le Matin et La Nouvelle République où il a assumé les postes de directeur, sans oublier son passage à Alger Républicain. Il a été chroniqueur durant des années dans les chaînes publiques et privées, principalement l'Entv, Dzair News, Hayet tv et El Wataniya tv, ainsi que dans les chaînes de la Radio nationale et quatre fois membre du Jury du Prix du Président du journalisme et une fois dans celui d'Ooredoo pour le concours Media Star.
Mohsen Abdelmoumen : Vous avez effectué récemment un voyage en République Populaire
de Chine. Que retenez-vous de ce voyage ?
Abdelwahab Djakoune : Avant de répondre à votre question, je voudrais préciser que la relation qui me lie à ce pays est un peu particulière, parce que derrière, il y a l'idéologie, la conviction politique, et le fait que le seul parti communiste qui ait survécu après l'écroulement du bloc socialiste, c'est le Parti communiste chinois. Et cela a constitué un désenchantement pour tout le monde. C'est la raison pour laquelle, pour moi, le Parti communiste chinois, avec toutes les réalisations qu'il a pu mener à bien durant ses années de gouvernance, constitue pour les communistes ou les hommes de gauche, le seul espoir de voir se réaliser l'idéal pour lequel nous avons combattu. Je parle de manière objective par rapport à ce que j'ai pu voir là-bas.
Bien-sûr, les détracteurs du système chinois diront qu'il n'y a pas de démocratie, mais je leur répondrai que, bien au contraire, il y a une démocratie à la base. Il suffit de voir comment se fait la gestion des quartiers et l'implication très active des citoyens dans la gestion des affaires de la cité. C'est très important. Pour moi, la démocratie telle qu'elle est conçue en Occident est un dépotoir pour les masses en même temps qu'un moyen de perpétuation du système capitaliste, puisqu'elle ne touche pas les fondements de celui-ci. Cette démocratie fictive occidentale donne l'impression aux masses qu'elles sont libres et qu'elles jouissent de tous les droits. Or, c'est faux, puisqu'il y a une minorité qui jouit des richesses de ces pays et qui a créé une classe moyenne pour servir de tampon entre elle et les masses.
De mon point de vue, ce que l'on voit en Occident est une démocratie de façade, celle qui a eu pour corollaire la colonisation et l'exploitation des peuples des autres contrées. La véritable démocratie, c'est celle qui implique la participation et l'engagement des citoyens dans la prise de décision, ce qui est fondamental.
C'est votre deuxième voyage dans ce grand pays.
Quels sont les changements que vous avez observés par rapport à votre précédent voyage ?
Lorsque je suis allé en Chine en 2008, il n'y avait pas ces signes de richesse. Aujourd'hui, par exemple, en Chine, vous avez une classe moyenne très forte, un pouvoir d'achat très élevé et les jeunes Chinois s'habillent comme l'ensemble des jeunes de l'Occident. On ne voit plus cette tenue unique pour tout le monde. En 2008, je ne pouvais pas sortir à Beijing parce qu'il y avait beaucoup de pollution. Aujourd'hui, il n'y a plus de pollution. Pourquoi ? parce les Chinois ont produit une voiture électrique à grande échelle et également des voitures hybrides. Pour ne citer que cette mesure, il y a une réglementation en vigueur à Beijing qui interdit aux voitures hybrides et aux voitures à carburant classique de circuler pendant certains jours de la semaine, ce qui a eu un impact positif sur l'environnement.
Quand vous allez en Chine aujourd'hui, vous êtes pratiquement dans un pays occidental, ce qui n'était pas le cas en 2008. Le pouvoir d'achat des Chinois s'est nettement amélioré, comme je l'ai dit avant, et il peut concurrencer celui des pays capitalistes. Le constat que j'ai fait aussi lors de mon dernier voyage, c'est que la Chine de 2025 n'est plus la Chine de 2008. En dix-sept ans, il y a eu d'énormes changements et j'attribue cette évolution à la clarté et à la justesse de la vision du Parti communiste chinois qui a pu combiner la rigueur dans les choix politiques et idéologiques, avec bien sûr une certaine souplesse dans les choix économiques. C'est un peu ce qu'a fait Lénine au début des années de la Révolution soviétique, où il disait qu'il est possible de développer certains éléments capitalistes dans les économies dirigées. Tout simplement parce que du point de vue théorique, cela peut nous rapprocher de la société communiste ou de la société idéale à laquelle tout le monde aspire.
Vous voulez parler de la NEP, la Nouvelle économie
politique de Lénine ?
Effectivement, les communistes chinois ont bien assimilé la doctrine marxiste-léniniste, et l'ont appliquée de manière créative à leur réalité concrète. Armés de cette idéologie, tous les problèmes sont examinés avec soin et des solutions sont apportées. Pendant des années, les Chinois n'ont pas été autorisés à avoir plus de deux enfants, ce qui a eu comme conséquence un vieillissement de la société. Comment ont-ils pallié à ce problème ? Avec la robotisation. Aujourd'hui, le robot remplace l'humain, ils ont fait ce que nous avons toujours défendu, c'est-à-dire qu'ils se sont penchés sur la question de savoir comment alléger la charge de travail de l'humain pour qu'il puisse avoir plus de temps de loisir et pour qu'il puisse se consacrer à d'autres tâches comme la lecture ou le sport, par exemple. Ils ont pensé à la santé et au bien-être des citoyens. L'humain a été allégé de bien des fardeaux, ce qui est très important.
Au moment où le monde néolibéral tombe
en lambeaux, à votre avis, le Parti communiste
chinois a-t-il remporté la bataille du développement ?
Bien sûr. Déjà, ils ont une certaine conception de la paix. Ils veulent réaliser la paix à travers le monde grâce à la Nouvelle Route de la Soie, c'est-à-dire grâce au commerce. C'est la nouvelle vision du Parti communiste chinois. Mais les pays occidentaux vont-ils adhérer à cette démarche ? L'Occident va-t-il laisser la Chine se diriger vers cet objectif de développer le commerce à grande échelle entre les différents pays ? Aujourd'hui, par exemple, le train va de Chine jusqu'en Pologne. S'il n'y avait pas de guerre en Ukraine, ils iraient plus loin encore. Les Chinois n'ont pas de vision belliciste, bien au contraire. Ils aspirent à des échanges économiques bénéfiques pour tout le monde. Par exemple, j'ai été étonné de voir dans les zones de libre-échange les produits de tous les pays du monde, ce qui prouve qu'il ne s'agit pas d'une économie fermée. On trouve de tout, et toutes les grandes marques. Ainsi, les grandes chaînes d'hôtels connues à travers le monde existent en Chine. Bien entendu, il y a des impératifs de sécurité. À cet effet, les Chinois ont développé leur propre armement pour se défendre et je pense que le dernier défilé qui a été diffusé à la télévision pour marquer le 80e anniversaire de la victoire du peuple chinois sur le Japon impérial a frappé les esprits, mais il n'y avait aucune vision belliciste ou agressive de la part de la Chine, mais bien défensive.
Selon vous, l'Algérie doit-elle s'inspirer
du modèle de développement chinois et comment ?
Grandement, et secteur par secteur. Prenons par exemple le secteur agricole. Nous avons un problème d'eau à cause d'une pluviométrie faible, nous vivons dans une région semi-aride. Les Chinois ont réglé ce problème avec la pratique des cultures sous serre dans les régions désertiques grâce à un système qui s'appuie sur l'humidification. On pourrait l'utiliser, par exemple, dans les Hauts-Plateaux où nous avons un problème d'eau, contrairement au Sud où nous avons de l'eau. L'avantage avec les Chinois, c'est qu'ils acceptent le transfert des technologies pour certains secteurs comme l'agriculture, l'industrie, etc., et nous pourrions en profiter. Pour nous qui cherchons à assurer notre sécurité alimentaire, sachant que notre nourriture s'appuie sur le blé, sur les pâtes, nous pourrions établir des accords avec l'Institut que les Chinois ont créé pour développer les semences qui donneront le plus à l'hectare grâce à un système de clonage. Comme nous avons chez nous des semences de qualité comme le blé Zenati ou celui d 'El Hadba de Sétif, nous pouvons avoir des relations très poussées avec la Chine dans ce domaine, et aussi dans le domaine de l'Intelligence artificielle.
Les Chinois sont très en avance dans ce secteur et nous pourrions bénéficier de leur savoir, d'autant plus qu'ils sont disposés à travailler avec nous et qu'ils respectent grandement l'Algérie. Maintenant, dans le choix de nos partenaires, il y a le problème des lobbies qui peuvent nuire à notre relation avec la Chine.
Vous pensez qu'il y a des lobbies qui peuvent
nous empêcher de travailler avec la Chine ?
Bien sûr. Prenons l'exemple du lobby français qui existe chez nous dans certaines sphères de l'économie. Malgré cette soi-disant mauvaise réputation que tentent de répandre les détracteurs de la Chine chez nous, aujourd'hui, la Chine est le premier fournisseur et le premier client de l'Algérie. Je pense que notre Président gagnerait à encore approfondir notre relation avec la Chine et je pense que lors de son dernier voyage en Chine, il a été édifié. Sans préciser les choses, les Chinois veulent même développer nos relations dans des secteurs sensibles. Je n'en dirai pas plus.
Vous pensez que la coopération avec la Chine
est l'une des priorités de notre Président ?
Certainement, et aller vers une alliance plus profonde vu l'état actuel des rapports sur le plan international. Nous avons intérêt à avoir des alliés sûrs, et non des alliances conjoncturelles basées uniquement sur les intérêts. Donc, il faut aller vers des alliances à la fois politiques et économiques. Sans vouloir donner des conseils à quiconque, selon mon humble avis, une alliance poussée n'est jamais un alignement, pour peu qu'on détermine à l'avance ses contours. Il y va de notre sécurité.
Nous avons une grande histoire avec la République Populaire de Chine. D'après vous, comment pourrions-nous optimaliser notre coopération avec la Chine ?
A qui le dites-vous ! Qui de nous ne se rappelle pas les articles scolaires que nous recevions sous forme de dons après l'indépendance ? J'ai eu l'occasion d'écrire avec des stylos et de l'encre chinois. C'est donc une relation qui remonte à loin. Je peux vous dire que les Chinois ont un respect très profond pour l'Algérie, ne serait-ce que pour son histoire et pour son combat, parce que dans le subconscient collectif chinois, l'Algérie a battu l'une des plus grandes puissances de l'Otan. Et la Chine a connu aussi les affres de la guerre avec les Japonais. Et donc sur ce plan, nous avons des points communs et ils comprennent ce que nous avons enduré pendant le colonialisme.
Je rappelle qu'ils ont perdu plus de vingt millions de martyrs en combattant les Japonais. Aujourd'hui, la Chine est prête à développer des relations économiques et politiques profondes avec l'Algérie, il faut juste que nous soyons sérieux et que nous respections nos engagements et les accords. C'est bien sûr fondamental. Nous devons être un partenaire crédible. Les Chinois n'ont pas de préjugés vis-à-vis de l'Algérie, au contraire, ils éprouvent du respect et de l'estime.
Ils ont aussi un autre point commun avec nous, celui du respect total pour les personnes âgées. Chez eux, les vieillards sont chouchoutés, à l'opposé des images que l'on voit dans certains pays occidentaux. Par exemple, dans les manifestations culturelles ou les visites touristiques, il y a toujours la présence des vieillards qui sont entourés, dorlotés, et reçoivent le témoignage du respect de leurs enfants, comme chez nous. Et puis, je parlerai aussi de leur amour extraordinaire pour leur pays. Ils sont nationalistes, et leur patriotisme est merveilleux et proche de notre propre amour pour notre pays. Quoique, nous, nous sommes un peu excessifs, comme nous le font remarquer beaucoup d'amis et de camarades.
Ce doit être notre caractère méditerranéen...
Voilà. Exactement.
Entretien réalisé


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