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Sans réformes structurelles de vives tensions économiques et sociales à l'horizon 2028 Rapport du Fonds monétaire international (FMI) du 30 juin 2025 sur l'économie algérienne :
monétaire international (FMI), s'est rendue à Alger du 16 au 30 juin pour mener les consultations de 2025 au titre de l'article IV. Le rapport du 30 juin 2025 dresse un bilan de l'économie algérienne pour 2024 et les perspectives horizon 2028. Cette présente contribution a pour objet d'en faire une lecture objective loin de toute sinistrose et de toute autosatisfaction, Selon le rapport du FMI, l' économie de l'Algérie reste fortement dépendante des hydrocarbures, qui assurent 40% des recettes publiques et près de 95 % des exportations, mais ce que note pas le FMI, c'est que les 5% restant selon les statistiques officielles du gouvernement ( ONS et douanes) sont constituées à plus de 67% de dérivées d'hydrocarbures. Selon le FMI et cela a été souligné il y a longtemps par les experts algériens, cette dépendance vis-à-vis de la rente des hydrocarbures expose le pays aux variations des prix internationaux et limite la stabilité financière. L'inflation a fortement diminué, passant d'une moyenne annuelle de 9,3 % en 2023 à 4 % en 2024, principalement sous l'effet d'une progression plus faible des prix des denrées alimentaires. Mais attention, l'inflation qui joue comme vecteur de redistributions des revenus au profit des revenus variables ( c'est une loi économique ) et pénalise les revenus fixes se calcule par rapport taux précédent donnant entre 2O23 et 2024 , 13,3% amenuisant le pouvoir d'achat et donc et qu' elle a été l'évolution des traitements et des salaires en Algérie durant cette période. La montée des tensions budgétaires pose des problèmes importants de financement et, si elle se prolonge, entraînera une augmentation de la dette publique à moyen terme , accentuée par . l'incertitude mondiale persistante et la volatilité des cours des hydrocarbures qui devraient freiner les exportations et l'investissement, contribuant à creuser le déficit courant en 2025, ce qui risque de mettre en péril la viabilité de la dette en renforçant l'interdépendance financière entre l'Etat, les entreprises publiques et les banques publiques. Le compte courant en 2O24 est déficitaire avec une pression accrue sur le budget et malgré une politique monétaire qui est restée accommodante et le déficit budgétaire s'est considérablement creusé en 2024, atteignant 13,9 % du PIB, en raison de la baisse des recettes d'hydrocarbures Se limitant à l'année 2024, le FML n'analyse pas l'année 2025, ni la proportionnalité des dépenses et les impacts économiques et sociaux par rapport aux pays similaires où selon la loi de finances 2025 l'Algérie prévoit des recettes budgétaires de 8 523,06 milliards de dinars et des dépenses de 16794,61 milliards de dinars avec un déficit budgétaire de 8 271,55 milliards de dinars donnant au cours de 130 dinars un dollar, 63,64 milliards de dollars, soit 21,8% du PIB,. Ce taux de 21,8% du PIB suppose un PIB fin 2025 de 292 milliards de dollars .Si ce montant du PIB n'est pas atteint fin 2025, le taux prévu de 21,8% serait plus élevé ce d'autant plus que le FMI dans son rapport de juin 2025 affiche taux de croissance en baisse pour 2024 étant de 3,6% contre plus de 4,3% en 2023. Et pour 2025, la loi de finances table sur un taux de croissance de 4,5% alors que pour la Banque mondiale pour 2025 ce taux devrait baisser pour s'établir à 3,3%.et pour le FMI à 3,4%. Afin de permettre une croissance durable et éviter à la fois l'instabilité économique et donc sociale à moyen terme, le FMI recommande des réformes de diversification de l'économie soutenues, guidé par un Plan d'Action cohérent permettant la visibilité afin d'attirer les investisseurs notamment privés nationaux qu'étrangers vers des segments à forte valeur ajoutée loin des actions spéculatives de court terme renvoyant à la bonne gouvernance. Ces actions consistent à : réaliser un ajustement de 5 % du PIB entre 2025 et 2028 ; réduire progressivement les subventions énergétiques ; diversifier les recettes fiscales hors hydrocarbures ; renforcer la gestion des entreprises publiques, un ajustement fiscal étalé sur plusieurs années, une flexibilité accrue du dinar et assurer la stabilisation des équilibres extérieurs. Pour le FMI, les réserves de change s'établissent à 67,8 milliards de dollars, fin 2024. Mais le FMI ne mentionne ni la structuration en différentes monnaies convertibles de ces réserves, ni si au sein de ce montant sont comptabilisés les 173 tonnes d'or évaluées au cours de fin décembre 2024, selon les fluctuations , entre 18/20 milliards de dollars, . et le montant des DTS-droits de tirages spéciaux – DTS- déposés par l'Algérie au FMI. Et comme conséquence ayant des incidences sociales et sécuritaires, le système de protection sociale actuel, les transferts sociaux sans ciblage au profit des plus démunis, donc injuste, les favorisés profitant également de ces transferts, ayant dépassé en 2023, les 5000 milliards de dinars soit 38,5O milliards de dollars au cours de 130 dinars un dollar et avec un accroissement pour 2O24/ 2O25, représentant environ 37% du budget de l'Etat (source officielle APS), qui pourraient être menacés du fait de la baisse des recettes d'hydrocarbures et de la forte la pression , devant créer 35.000/400.000 emplois nouveaux par an qui s'ajoute au taux de chômage actuel. Avec un danger le recours au déficit budgétaire par la planche à billets ce qui accroîtrait le processus inflationniste En conclusion, pour le FMI, les perspectives à court terme de l'économie algérienne restent globalement positives malgré l'incertitude à l'échelle mondiale mais devrait connaître à moyen des vulnérabilités budgétaires importantes, conséquence de sa forte dépendance aux hydrocarbures, prix volatil, échappant à la décision interne. Face aux nouvelles mutations géostratégiques, de la nouvelle carte énergétique qui se dessine au niveau régional et mondial, sans de profondes réformes visant à stimuler l'investissement privé, la croissance inclusive et la création d'emplois, les actions conjoncturelles de court terme devant se mouler au sein de la fonction objectif à moyen terme, supposant une planification stratégique globale tenant compte tant des mutations internationales qu'internes, l'Algérie pourrait rencontrer des difficultés à maintenir ses finances publiques jusqu'en 2028 et s'exposer à de vives tensions économiques et sociales. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités