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La part des préoccupations écologiques
Nouveau Gouvernement
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 09 - 2025

La composition du nouveau Gouvernement dirigé par Sifi Ghrieb donne une bonne indication sur la part des préoccupations écologiques dans le changement opéré par le Président Abdelmadjid Tebboune, dimanche 14 septembre 2025 : le ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables est transformé en un ministère des Hydrocarbures et des Mines- confié à un ministre d'Etat, Mohamed Arkab- faisant apparaître, pour la première fois, le secteur des Hydrocarbures comme département ministériel, et un ministère de l'Energie et des Energies renouvelables, confié au Président-directeur général du Groupe public Sonelgaz (Société nationale de l'électricité et du gaz), Mourad Adjal.
Les hydrocarbures, en force
La création d'un département ministériel chargé des Hydrocarbures a surpris dans un contexte où la tendance serait plutôt à la réduction des énergies fossiles, si ce n'est leur abandon, conformément à l'impératif de neutralité carbone exigée par les scientifiques appuyés par les écologistes engagés dans la lutte contre le changement climatique. Dans la réalité, les faits prouvent le contraire: les pays développés qui dominent l'économie mondiale ont toujours besoin de pétrole et de gaz ; ces ressources sont, d'ailleurs, les enjeux des conflits qui déchirent actuellement la planète, voire menacent sa survie ; leur épuisement est présenté par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) comme un souci majeur, d'autant plus, précise-t-on, que les alternatives que sont les énergies renouvelables tardent à s'imposer.
L'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'est réjoui de la « volte-face de l'AIE sur cette question importante » et rappelle que, de son côté, elle a « toujours préconisé des investissements opportuns dans l'industrie pétrolière pour tenir compte des taux de déclin et répondre à la demande croissante ».
L'Opep enfonce le clou : « Il est essentiel que toutes les parties prenantes le reconnaissent de manière cohérente et ne reviennent pas à la rhétorique selon laquelle il ne devrait pas y avoir d'investissement dans de nouveaux projets pétroliers ».
La conjoncture est favorable aux pays qui disposent de réserves importantes d'hydrocarbures et qui étaient gênés par les contraintes découlant des accords sur le climat.
Pour l'Algérie, c'est une incitation à investir plus pour accroître sa production en hydrocarbures et en vendre plus, particulièrement aux Européens, dans le but d'augmenter ses recettes financières extérieures destinées au développement économique et social. C'est la principale mission du ministère des Hydrocarbures et des Mines : attirer les investissements.
En même temps, les autorités algériennes savent que la dépendance aux hydrocarbures hypothèque le développement du pays, à cause des fluctuations du marché et de l'utilisation de ces ressources dans des sanctions économiques éventuelles, telles qu'exercées contre d'autres pays. Pour cette raison, l'Algérie maintient le cap sur la mise en place d'une économie nationale libérée de la dépendance aux hydrocarbures. Mais, c'est une perspective encore lointaine.
L'actualité algérienne dans le domaine de l'énergie est dominée par les informations sur les projets d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures. Le partenariat recherché ou établi par Sonatrach avec les grandes sociétés étrangères, d'origines américaine (comme Haliburton...), chinoise (comme Sinopec) ou russe (Gazprom), est motivé principalement par « l''exploration et le développement des champs de pétrole et de gaz », « l'optimisation de l'exploitation des ressources nationales en hydrocarbures et la garantie de leur durabilité », « la mise en valeur et le développement des hydrocarbures », formules reprises systématiquement dans les communiqués officiels. En résumé : il s'agit d'intensifier l'exploration, l'exploitation, le transport et l'exportation des hydrocarbures.
Gaz de schiste, un non-dit
Les mots « gaz de schiste », personne ne les prononce, mais les experts algériens, qui lisent et commentent les comptes-rendus officiels publiés après les discussions entre Sonatrach et Chevron, Exxon Mobile et Halliburton, n'excluent pas la perspective de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels... à condition, précisent-ils, que les coûts le permettent et que l'impact environnemental ne soit pas catastrophique. Une évidence indéniable: le recours aux entreprises étrangères qui ont l'expertise nécessaire, est indispensable.
Les pro-gaz de schiste affirment que « le développement des hydrocarbures non conventionnels est un choix incontournable pour la satisfaction des besoins futurs en énergie (entraînés par la croissance démographique et l'augmentation de la consommation d'électricité) et pour le financement des projets d'investissement ».
D'autant plus, ajoutent-ils, que « les réserves de gaz non conventionnel, bien plus importantes que les réserves conventionnelles, placent l'Algérie, au troisième rang après les Etats-Unis et la Chine ».
On parle de ressources de gaz de schiste en place en Algérie de l'ordre de 20.000 milliards de m3, mais rien n'a été fait pour corroborer cette évaluation. D'autres questions se posent : d'abord sur la volonté politique réelle d'aller vers le développement de ces réserves, et aussi sur la faisabilité du projet, sa rentabilité économique, son impact environnemental…
Il est évident que, pour encore longtemps, la force de l'Algérie, à travers Sonatrach, réside dans ses capacités de réalisation de projets d'exploration et de production d'hydrocarbures. Ces capacités sont projetées par Sonatrach à l'extérieur, en Afrique. Le développement des activités offshore est envisagé en Méditerranée où, selon les experts, le potentiel est encore inexploité.
Les énergies fossiles ont toujours l'avantage en Algérie. Accessoirement, on parle « diversifier le mix énergétique et recourir davantage aux énergies renouvelables ». La transition énergétique vers un nouveau modèle de production et de consommation d'énergie, en fonction des ressources énergétiques et minières nationales, n'arrivent pas encore à vraiment décoller.
La transition énergétique
Dans le Gouvernement constitué le 14 septembre 2025, les Energies renouvelables sont accolées à Energie, dans un nouveau ministère dont les missions ont été implicitement exposées à l'occasion de la prise de fonction du ministre, Mourad Adjal. Il a évoqué les aspirations du pays en matière de transition énergétique, de renforcement de la sécurité énergétique, et d'investissements. En d'autres termes : garantir la sécurité énergétique, développer de grands projets, accompagner les transitions mondiales vers les énergies propres.
On peut en déduire que Mourad Adjal est chargé de mener la transition énergétique, telle qu'elle a été définie officiellement- émergence d'un nouveau modèle énergétique, énergies renouvelables, hydrogène vert, économie d'énergie – et de garantir la sécurité énergétique, c'est-à-dire répondre à la demande de la population et aux besoins des activités économiques.
Pour l'heure, la demande interne en électricité et en gaz est largement couverte par la production nationale, excédentaire puisqu'une partie de l'électricité est exportée vers la Tunisie et, dans un avenir proche, vers l'Europe, alors que le gaz est un des principaux produits d'exportation de l'Algérie. Quant aux activités économiques, l'urgence concerne le raccordement des installations industrielles et des exploitations agricoles (pour la sécurité alimentaire et le soutien à la production nationale).
Les responsables du secteur surveillent d'un œil vigilant la consommation interne d'énergie en progression continue. Cela concerne surtout le gaz qui sert à produire l'électricité. L'Algérie entend rester, aux yeux de ses partenaires étrangers, un fournisseur fiable et crédible de gaz, en attendant que le segment « hors-hydrocarbures » de l'économie soit en mesure de prendre le relais et de garantir des recettes extérieures alternatives à celles générées par les hydrocarbures.
L'économie d'énergie recherchée à travers l'efficacité énergétique n'est pas motivée par le souci d'assurer la continuité de la distribution du gaz et de l'électricité, mais par celui d'épargner des quantités de gaz à exporter.
En 2025, la capacité de production nationale d'électricité s'élève à plus de 25.000 mégawatts (MW), pour une consommation moyenne annuelle qui tourne autour de 14.000 MW à l'exception du pic saisonnier qui n'a pas atteint, ce mois de juillet, les 21.000 MW. Mieux : Sonelgaz annonce pour un proche avenir, l'exportation en grand d'électricité, grâce à la réalisation des investissements en cours, 6.000 MW prévus, ce qui permet d'atteindre une capacité de production de 30.000 MW à l'horizon 2031-2032 et dépasser peut-être les 45.000 MW à l'horizon 2035, dont 50% à partir de sources renouvelables.
Les énergies renouvelables
et l'hydrogène vert
Le programme de développement des énergies renouvelables, adopté en février 2011 par le Gouvernement, rectifié en mai 2015, puis réajusté en 2020, a pour objectif la production de 15.000 MW en 2035. En 2025, la réalisation de centrales photovoltaïques pour la production d'électricité solaire a été lancée par Sonelgaz, visant une production de 3.000 MW.
Elle sera suivie d'un programme de production de 3.000 MW supplémentaires. L'intérêt accordé au développement des énergies renouvelables destinées à la production d'électricité est expliqué, en grande partie, faut-il le répéter, par l'impact sur les recettes extérieures tirées des exportations de gaz naturel.
Concernant l'hydrogène, notamment « vert», sa production est destinée à la substitution aux hydrocarbures, pour la décarbonation, dans de nombreux domaines d'activité économique, dont la pétrochimie, la cimenterie, la sidérurgie, ainsi qu'à l'exportation pour satisfaire les besoins du marché européen. Récemment, à Osaka (Japon), dans le cadre de Expo 2025, lors de la réunion ministérielle sur l'hydrogène, le directeur général de la prospective au ministère des Hydrocarbures et des Mines, Miloud Medjelled, a souligné la place importante de l'hydrogène dans la stratégie nationale de transition énergétique, précisant que l'Algérie en a fait une priorité nationale à travers une stratégie globale articulée autour de six axes principaux : la mise en place d'un cadre juridique, organisationnel et institutionnel intégré ; le développement des capacités et des compétences à travers les Universités et Instituts ; une intégration industrielle garantissant la production locale des équipements ainsi que la maîtrise de l'ingénierie et des services ; la mise en place de mécanismes de financement innovants et l'attraction des investissements ; le renforcement de la coopération internationale, notamment à travers l'Alliance africaine de l'hydrogène vert (AGHA) et le Forum international sur le commerce de l'hydrogène (IHTF) ; le développement de projets d'interconnexion pour le transport de l'hydrogène, en particulier le projet South 2 Corridor destiné à l'exportation de l'hydrogène vert vers l'Europe. La réalisation de projets-pilotes est envisagé pour produire et exporter entre 30 et 40 térawattheures d'hydrogène et de ses dérivés d'ici 2040, ce qui couvrira environ 10% de la demande européenne et consolidera la place de l'Algérie en tant que pôle régional de l'énergie propre.
Lutte contre les changements climatiques
La politique énergétique de l'Algérie tient compte de la stratégie nationale de lutte contre les changements climatique, élaborée sur la base des engagements pris en vertu de l'Accord de Paris (2015).
La « contribution déterminée au niveau national » vise à réduire de 7% les émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 en s'appuyant sur les propres capacités et moyens du pays, avec un objectif pouvant atteindre 22% en cas de soutien extérieur. Le Plan national Climat insiste sur la démarche d'adaptation dont le but est de réduire la vulnérabilité aux impacts du changement climatique.
L'Algérie développe également des efforts d'atténuation, notamment dans les domaines des transports aérien et maritime, afin de contribuer à la réalisation des objectifs de la neutralité carbone. C'est ce qu'a fait savoir, à Osaka, Miloud Medjelled.
On apprend, ainsi, que des solutions alternatives ont commencé à être adoptées, telles que l'e-méthanol et le gaz naturel liquéfié (GNL), ainsi que l'intégration de la technologie de propulsion DFDE (bicarburant) dans la flotte de transport maritime algérienne, ce qui permettra de réduire la consommation d'énergie et les émissions. Des installations de stockage et d'approvisionnement en carburant propre sont en cours de mise en place à Arzew et à Skikda, ports spécialisés dans le trafic d'hydrocarbures.
Dans le même sens, ajoute Miloud Medjelled, les navires algériens en exploitation ont mis en œuvre les amendements de l'Annexe IV (Règles relatives à la prévention de la pollution de l'atmosphère par les navires) de la convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (Marpol). Ces nouvelles mesures qui sont en vigueur depuis le 1er novembre 2022, s'inscrivent dans le cadre de l'engagement pris par l'Organisation Maritime Internationale (OMI), dans le cadre de sa Stratégie initiale de 2018 concernant la réduction des émissions de GES provenant des navires, pour réduire l'intensité carbone de tous les navires de 40 % d'ici à 2030 par rapport à 2008.
Dans le secteur de l'aviation, Miloud Medjelled a révélé le lancement d'un projet-pilote avec Air Algérie visant à produire localement les carburants d'aviation durables (SAF/Sustainable Aviation Fuel) à partir de résidus de raffinage et d'huiles usagées, afin de contribuer au respect des engagements internationaux et à la réduction des émissions du secteur aérien.
Il est également prévu de renouveler la flotte aérienne avec des avions consommant moins de carburant et plus performants sur le plan environnemental, tout en renforçant l'utilisation de carburants alternatifs.


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