Les manifestations qui secouent le Maroc ont éclaté à Agadir, dans le sud du pays, après la mort de huit femmes enceintes en moins d'un mois dans un hôpital public, avant de s'étendre à d'autres villes. La colère s'est accentuée face à la dégradation de l'éducation publique et à la montée du chômage, poussant les manifestants à scander des slogans tels que «Des hôpitaux avant les stades !», une allusion aux priorités budgétaires de l'Etat, davantage tournées vers la préparation de la Coupe du monde 2030 que vers les services essentiels. Certaines manifestations pacifiques, qui ont été réprimées par les autorités, ont donné lieu à des interdictions, des violences et des arrestations, mais ont dégénéré en émeutes, faisant trois morts et des dizaines de blessés. Plus de 15 organisations internationales de défense des droits de l'Homme ont condamné la répression excessive exercée par les forces du Makhzen contre des manifestants pacifiques, une répression qui a coûté la vie à trois personnes et fait des centaines de blessés. Ces condamnations interviennent au moment où les autorités ont annoncé leur intention d'imposer de lourdes peines de prison aux personnes arrêtées, allant jusqu'à la réclusion à perpétuité, révélant ainsi clairement que le Makhzen poursuit une politique d'intimidation plutôt que d'écouter les revendications populaires. Ce développement alarmant a poussé l'Organisation mondiale contre la torture et 14 autres ONG internationales, jeudi, à dénoncer ce qu'elles ont qualifié de crime politique caractérisé du Makhzen et la répression croissante exercée par les autorités marocaines contre les manifestations pacifiques qui secouent plusieurs villes depuis samedi dernier. Le communiqué conjoint des organisations affirme que ce qui s'est produit n'était pas de simples «dérapages limités», mais bien une politique systématique visant à empêcher les citoyens d'exercer leurs droits constitutionnels à la liberté d'expression et de réunion pacifique. Les forces de sécurité, précise-t-il, ont eu recours à une violence excessive et disproportionnée pour disperser les manifestations appelées par la jeunesse via les plate-formes numériques. Le texte considère que ces événements constituent une violation flagrante des engagements constitutionnels et internationaux du Maroc, exigeant la libération immédiate de tous les détenus et la fin d'une politique répressive qui menace le droit des citoyens à la participation civique. Le communiqué souligne que la campagne sécuritaire menée contre les manifestants pacifiques, descendus dans la rue pour réclamer le droit à l'éducation, à la santé et la fin de la normalisation avec l'entité sioniste, s'est caractérisée dès le départ par une répression brutale, des violences systématiques et des arrestations arbitraires.