«El-Fasher est au bord d'une catastrophe encore plus grave si des mesures urgentes ne sont pas prises pour desserrer l'étau armé qui s'abat sur la ville et protéger les civils », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk. Les informations faisant état du déploiement de drones de longue portée par les Forces de soutien rapide (FSR) du Général Hemidati au Darfour du Sud ont renforcé les craintes d'une escalade dans les prochains jours. Entre le 19 au 29 septembre passé, au moins 91 civils ont été tués lors de bombardements d'artillerie, de frappes de drones et d''incursions terrestres. Les attaques ont ciblé des infrastructures civiles, suscitant des inquiétudes quant à un déplacement forcé, notamment depuis le camp de déplacés d'Abou-Shouk. Des quartiers abritant des personnes déplacées dans et aux autours de la ville contrôlée par le gouvernement au Darfour, ont été frappés à plusieurs reprises par les FSR. Le 19 septembre dernier, une frappe de drone sur une mosquée a tué au moins 67 civils, tandis que deux attaques ont touché un marché à Daraja Oula la semaine dernière. Le 30 septembre 2025, des informations crédibles ont indiqué que 23 civils ont été tués lors du bombardement d'une cuisine communautaire dans le quartier d'Abou Shouk. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk a souligné que les civils restés à El-Fasher, notamment les personnes âgées, les personnes handicapées et celles souffrant de maladies chroniques, doivent être protégés. «Le passage sûr et volontaire des civils doit être assuré hors d'El-Fasher, ainsi que tout au long de leurs déplacements le long des principales voies de sortie et aux points de passage contrôlés par différents acteurs armés », a-t-il dit, citant des informations persistantes faisant état d'exécutions, de torture, d'enlèvements et de pillages. Le représentant de l'ONU a mis en garde contre le risque d'abus à motivation ethnique, similaires à ceux signalés lors de l'offensive des FSR sur le camp de Zamzam en avril 2025, lorsque des violences sexuelles ont visé des femmes et des filles de la tribue zaghawa. Il a également appelé à un « accès immédiat et sans entrave » à l'aide humanitaire, alors que les habitants sont confrontés à une diminution de la nourriture, de l'eau et des soins de santé. «Alors que les fournitures essentielles diminuent de jour en jour et que les prix flambent, la récente attaque contre l'une des rares cuisines communautaires restantes va encore aggraver ce qui reste du droit à l'alimentation ». Il a réitéré son appel à la levée du siège et à la garantie de l'accès humanitaire. « Les atrocités ne sont pas inévitables ; elles peuvent être évitées si tous les acteurs prennent des mesures concrètes pour faire respecter le droit international, exiger le respect de la vie et des biens des civils et empêcher la poursuite des atrocités criminelles», a-t-il déclaré. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a averti, jeudi dernier, que les civils d'El Fasher, au Soudan, étaient confrontés à un risque imminent d'atrocités à grande échelle, alors que les combats s'intensifiaient autour de la capitale régionale du Darfour du Nord, assiégée depuis plus de 500 jours par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).