Le projet de loi de finances (PLF) pour l'année 2026, présenté mardi par le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzerd, devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, s'inscrit dans une logique de continuité économique et sociale. Ce texte, qui trace les grandes orientations budgétaires du pays pour l'année à venir, met l'accent sur le soutien au pouvoir d'achat, la stabilité des prix et l'amélioration du cadre de vie des citoyens, tout en veillant à consolider les bases de l'économie nationale. Le PLF 2026 propose ainsi une série de mesures concrètes pour garantir l'approvisionnement du marché en produits de large consommation et limiter les fluctuations des prix. Parmi les principales dispositions figurent la prolongation jusqu'au 31 décembre 2026 des exonérations fiscales et douanières sur plusieurs produits de base, notamment l'huile brute de soja, le café, les légumes secs ainsi que les viandes blanche et rouge. Ces mesures, déjà en vigueur, seront maintenues afin de protéger le consommateur face aux tensions inflationnistes et de préserver la stabilité du marché intérieur. Le texte prévoit également la prorogation du taux réduit de 5 % des droits de douane appliqué à l'importation des cheptels bovin et ovin vivants destinés à l'abattage, ainsi qu'aux viandes fraîches réfrigérées sous vide. Les ventes de légumes secs, de riz importés, de fruits et légumes frais, d'œufs de consommation, de poulet de chair et de dinde produits localement continueront à bénéficier d'exonérations fiscales. L'huile de soja brute reste exonérée de droits de douane et de TVA, mais les importateurs devront progressivement s'approvisionner sur le marché national ou produire localement avant fin 2026. Les importations de café seront, elles aussi, exonérées de TVA et de la taxe intérieure de consommation, et bénéficieront d'un taux réduit de droits de douane de 5 % jusqu'à la fin de 2026. Une mesure spécifique est prévue pour les têtes ovines vivantes importées à l'occasion de l'Aïd El Adha, qui seront totalement exemptées de droits et taxes du 15 avril 2025 au 30 juin 2026. Sur le plan social, le projet de loi accorde une place importante au logement, un axe stratégique de la politique publique. Le Trésor prendra en charge les intérêts et la bonification du taux d'intérêt des prêts accordés par les banques publiques dans le cadre du programme de logements location-vente, pour une consistance de 300.000 unités prévues en 2026. Cette mesure s'inscrit dans l'ambition des pouvoirs publics de construire deux millions de logements sur la période 2025-2030. Par ailleurs, les délais pour l'acquisition des logements publics locatifs (sociaux) sont prolongés jusqu'au 31 décembre 2026, permettant aux occupants de régulariser leur situation et de devenir propriétaires. Dans le même esprit, le gouvernement entend améliorer les conditions de mobilité des citoyens. Le texte propose l'exonération totale des droits et taxes sur l'importation de 10.000 véhicules de transport de dix personnes ou plus, qu'ils soient montés ou non, y compris la taxe additionnelle provisoire de sauvegarde, la contribution de solidarité et le précompte. Cette mesure s'étend également aux pièces détachées importées séparément pour le montage local. Elle traduit la volonté des autorités de moderniser le parc national de transport public, conformément aux décisions issues du Conseil des ministres du 3 septembre dernier. Enfin, le PLF 2026 intègre une dimension environnementale, en encourageant le recours aux énergies renouvelables. Les droits de douane sur les chauffe-eaux solaires domestiques seront réduits de 30 % à 15 %, afin d'inciter les ménages à adopter des solutions plus écologiques et économiques. À travers cet ensemble de mesures, le projet de loi de finances 2026 ambitionne d'assurer un équilibre entre la protection sociale, la sécurité alimentaire et la relance productive. Il traduit la volonté du gouvernement d'allier prudence budgétaire et engagement social, dans une conjoncture internationale marquée par les incertitudes économiques et la nécessité de renforcer la résilience nationale.