La première phase du plan de paix a été marquée par la libération des vingt derniers otages israéliens encore vivants et de près de 2 000 détenus palestiniens. Dans Ghaza, des dizaines de milliers de familles déplacées ont commencé à regagner leurs quartiers, souvent pour y découvrir des foyers réduits en poussière. Ce sommet faisait suite à l'annonce par la Maison Blanche, le 8 octobre 2025, d'un cessez-le-feu, censé mettre fin à deux années de génocide. Le génocide avait éclaté le 7 octobre 2023, avait fait environ 1 200 morts et 250 captifs dans le sud de la Palestine occupée. Le génocide contre l'enclave palestinienne, qui a depuis coûté la vie à près de 68 000 personnes, selon les autorités sanitaires locales. Cette étape s'est aussi accompagnée, en début de semaine, d'une augmentation du flux de l'aide, jusqu'ici en partie bloquée par les autorités d'occupation. «Après des mois de frustrations et d'obstacles, des vivres, des médicaments, du carburant, de l'eau, du gaz de cuisson et des tentes ont pu parvenir à ceux qui en ont besoin», a salué Tom Fletcher. Un vent d'optimisme avait pourtant soufflé sur le Sinaï. Deux jours plus tôt, à Charm el-Cheikh, ville égyptienne sur les rives de la mer Rouge, des dizaines de dirigeants internationaux s'étaient réunis pour endosser le plan de paix proposé par l'administration Donald Trump : un cessez-le-feu immédiat, un échange d'otages et de prisonniers, puis, à terme, la mise en place d'une force internationale de stabilisation et d'une autorité de transition à Ghaza. Une semaine après l'annonce d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, les promesses d'afflux d'aide à Ghaza se heurtent à des blocages, malgré des débuts encourageants. Mercredi, le chef humanitaire de l'ONU, a exhorté les deux parties à tenir leurs engagements et à ne pas faire dérayer les «immenses progrès accomplis » depuis la trêve. Face à ce contretemps, M. Fletcher a exhorté les deux parties à tenir parole. «Comme le Hamas s'y est engagé, il doit redoubler d'efforts pour restituer dans les plus brefs délais les corps des otages décédés », a-t-il rappelé, tout en se disant « gravement préoccupé par les violences contre des civils à Ghaza ». Cet élan a cependant été coupé, après l'annonce par l'Etat sioniste d'une réduction de moitié du volume d'aide promis. À l'origine de ce ralentissement, les autorités du pays invoquent la lenteur du Hamas à restituer les corps des otages morts durant leur captivité. Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires faisait écho aux informations selon lesquelles des affrontements armés entre partisans du Hamas et factions rivales ont eu lieu à Ghaza depuis le 10 octobre. Parallèlement, des tirs de l'armée israélienne ont été signalés, le 14 octobre, contre des Palestiniens qui tentaient de regagner leurs foyers dans l'est de Ghaza-ville, faisant trois morts. Depuis vendredi dernier, l'ONU a recensé la mort de 15 Palestiniens dans des circonstances similaires. Mais le responsable s'est voulu plutôt rassurant. « Personne ne s'attendait à ce que cette tâche soit simple », a-t-il reconnu, tout en rappelant qu'un plan de soixante jours a été défini, durant lesquels l'ONU doit intensifier l'aide vitale aux habitants. « Nous devons rétablir la confiance et raviver l'espoir par l'action. Le véritable défi de ces accords est de faire en sorte que les familles soient en sécurité et réunies, les enfants nourris, à l'abri et de retour à l'école. Le monde a échoué tant de fois par le passé : nous ne devons pas échouer cette fois-ci ». «La situation à Ghaza reste précaire et incertaine», a résumé Ajith Sunghay, chef du Haut-Commissariat aux droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés. «Il est impératif de veiller à ce que le cessez-le-feu tienne». Tom Fletcher, quant à lui appelé Israël à ouvrir pleinement les vannes humanitaires. «Israël doit permettre l'entrée massive de l'aide des milliers de camions par semaine – dont dépendent tant de vies... Tout au long de cette crise, nous avons affirmé qu'il n'est pas admissible d'utiliser l'aide humanitaire comme moyen de pression. Faciliter l'acheminement de cette aide est une obligation juridique».