Khan Younès, dans le sud de Ghaza, reste le théâtre de combats meurtriers hier entre le Hamas et l'armée barbare sioniste qui a admis avoir commencé à inonder les tunnels. Les pays médiateurs multiplient pendant ce temps les efforts pour parvenir à une nouvelle trêve, près de quatre mois après le début de l'agression barbare, déclenchée le 7 octobre par l'armée sioniste contre la population civile palestinienne de Ghaza. Dans la nuit, des frappes nourries et des tirs de chars ont visé Khan Younès, une ville en grande partie détruite, devenue l'épicentre de la guerre. Le ministère de la Santé a annoncé que 150 personnes avaient été tuées en 24 heures à travers le territoire. L'aviation sioniste «a mené des dizaines de raids contre le centre et l'ouest de Khan Younès, faisant des dizaines de morts et de blessés», a déclaré le gouvernement du Hamas. Hier matin, selon des témoins, des tirs d'artillerie ont visé l'hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud du territoire. Des milliers de civils y sont réfugiés tout comme dans l'hôpital du Croissant-rouge palestinien, al-Amal, près duquel le personnel a signalé des combats.»Nous avons quitté l'hôpital Nasser sans matelas, sous les bombardements et frappes aériennes. Nous ne savions pas où aller. Nous sommes dans le froid, livrés à nous-mêmes, sans tentes et sans rien pour survivre», a témoigné une femme qui a fui pour Rafah, à une vingtaine de kilomètres plus au sud. Dans le territoire dévasté et assiégé par l'armée fasciste, en proie à une crise humanitaire majeure, les bombardements ont poussé 1,7 million de Palestiniens, selon l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, à fuir leur foyer. La plupart se sont dirigés vers le sud à mesure que les combats s'étendaient. Plus d'1,3 million de déplacés, selon l'ONU, s'entassent à présent à Rafah, piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte. Ajoutant à la détresse de la population, les opérations d'aide aux civils de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont menacées après qu'Israël a accusé 12 des 30.000 employés régionaux de l'agence d'implication dans l'attaque du 7 octobre. Ce jour-là, des commandos du Hamas venus de Ghaza ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.140 soldats et réservistes. Pendant ce temps, les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar s'activent en coulisses pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui avait permis la libération d'une centaine d'otages à Ghaza en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Au total, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Ghaza le 7 octobre. Selon certaines sources, 132 otages y restent détenus, dont 29 seraient morts durant les bombardements sauvages de l'armée sioniste. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, est attendu au Caire, a annoncé à Ghaza un responsable du mouvement. La délégation du Hamas doit y rencontrer «des responsables du renseignement égyptien», selon ce responsable, pour discuter d'une proposition de trêve formulée lors d'une récente réunion à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris. Le Hamas «insistera sur la nécessité d'un arrêt total de l'agression» barbare sioniste, «d'un retrait des forces d'occupation et du retour des déplacés dans le nord de la bande de Ghaza», a déclaré ce responsable, ajoutant que le mouvement rejetait «toute proposition» qui porterait sur «un cessez-le-feu partiel et temporaire» sans cesse avancé par l'entité sioniste et le gouvernement Netanyahu dont la volonté affichée est de poursuivre le génocide, suivi de la colonisation du territoire sous une forme ou une autre. Alors que l'agression criminelle contre Ghaza a ravivé les tensions à travers le Moyen-Orient, les Houthis, alliés du Hamas, ont affirmé hier avoir visé un navire de guerre américain en mer Rouge, au large du Yémen, quelques heures après que l'armée américaine a dit y avoir abattu un missile. Depuis le 7 octobre 2023, l'armée d'occupation sioniste mène une agression dévastatrice dans la bande de Ghaza, qui a fait jusqu'à mardi 26751 martyrs et 65636 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, selon les autorités palestiniennes, et provoqué «d'énormes dégâts» et «une catastrophe humanitaire sans précédent», selon les Nations unies.