La Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) a auditionné, dimanche, le directeur général du Budget, Hadj Amri, et le directeur général du Trésor et de la Comptabilité, Hadj Mohamed Sebaa, dans le cadre de l'examen du projet de loi de Finances (PLF) 2026. Cette séance, présidée par Mohamed Benhachem, a permis de mettre en lumière les principales orientations du texte, axées sur la consolidation de la stabilité économique, la diversification de la production nationale et la poursuite du soutien aux couches sociales. Selon les explications fournies par M. Amri, le PLF 2026 a été élaboré dans l'objectif de « renforcer la résilience de l'économie nationale, diversifier les sources de croissance et améliorer la compétitivité des entreprises ». Le texte consacre une part importante des ressources à la promotion des secteurs productifs hors hydrocarbures, notamment l'agriculture et l'industrie, tout en veillant à « garantir la sécurité alimentaire et hydrique du pays ». Une attention particulière est également portée au pouvoir d'achat des citoyens et à la cohésion sociale. Pas moins de 657,65 milliards de dinars ont été alloués aux subventions des produits de large consommation : 331,25 milliards pour la filière céréalière, 96,18 milliards pour le lait, 100 milliards pour la stabilisation des prix du sucre, de l'huile et du café vert, 106,22 milliards pour la production d'eau dessalée et 24 milliards pour l'énergie. Ces montants traduisent, selon le responsable, « la volonté de l'Etat de maintenir un équilibre entre la rigueur budgétaire et la solidarité sociale ». Sur le plan de l'emploi, le projet de loi prévoit la création de 72.572 postes budgétaires supplémentaires, dont plus de 27.000 dans les établissements publics à caractère administratif. Le secteur de l'Education nationale en bénéficiera à lui seul de près de 45.000. En ajoutant les recrutements prévus dans les postes vacants, le nombre total d'emplois à pourvoir en 2026 s'élèvera à 97.919. De son côté, le directeur général du Trésor, Hadj Mohamed Sebaa, a mis en avant plusieurs mesures incitatives introduites par le texte afin de stimuler l'économie nationale. Parmi elles figure « une réduction de 100 % du taux d'intérêt sur les prêts immobiliers octroyés à certaines catégories de fonctionnaires », dont la liste sera fixée par voie réglementaire. Cette disposition vise à faciliter l'accès au logement pour les agents exerçant des missions jugées sensibles, tout en consolidant la politique sociale de l'Etat. Le responsable a également insisté sur la place que le PLF accorde aux ''sukuks'' souverains, présentés comme « un instrument innovant de financement de l'économie et de mobilisation de ressources alternatives aux circuits conventionnels ». Par ce biais, l'Etat ambitionne de diversifier ses sources de financement et d'impliquer davantage les entreprises publiques dans la contribution au budget national. Ces mécanismes, selon M. Sebaa, permettront de « renforcer la discipline financière, d'optimiser l'utilisation des fonds publics et d'assurer une meilleure répartition des ressources au service de l'intérêt général ». Par ailleurs, le directeur du Trésor a fait état d'une exécution des dépenses du budget de l'Etat à hauteur de 8.596 milliards de dinars durant les huit premiers mois de l'année en cours, soit un taux de réalisation de 51 % par rapport aux prévisions inscrites dans la loi de finances 2025.