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« On veut être des porteurs de solutions, mais sans se laisser stigmatiser »
Entretien : Farid Benhagoug, président de l'association «Citoyens Pluriels», à Marseille :
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 10 - 2025

Ingénieur en biomédical et président de l'association «Citoyens Pluriels» basée à Marseille (France), Abderrahim Farid Benhagoug est un jeune franco-algérien, il représente la nouvelle génération de la grande communauté algérienne établie en France, très impliqué dans l'action sociale et ayant déjà contribué dans des opérations de dons livrées vers l'Algérie, son pays d'origine, l'ingénieur en biomédical a décidé d'ouvrir son cœur au quotidien La Nouvelle République, dans cet entretien, où le jeune franco-algérien est revenu sur la sale campagne de racisme que subit actuellement la diaspora algérienne dans l'Hexagone. Ecoutons-le !
LNR : Votre attachement à votre pays d'origine est grand, très admiratif et ne date pas d'aujourd'hui puisque dès votre jeune âge, vous avez contribué et soutenu à la fois l'Algérie à travers l'envoi des aides aux profits des catégories vulnérables de la société civile, notamment les personnes malades. Comment jugez-vous votre parcours dans l'action sociale ?
Farid Benhagoug : « En tant que président de l'association «Citoyens Pluriels», en tant qu'acteur de l'action social et en tant surtout, qu'Algérien, j'ai fait, avec honneur et devoir, beaucoup d'actions en Algérie avant et pendant la pandémie du Covid-19. J'étais l'un des initiateurs de l'opération de distribution de dispositif médicaux d'oxygénation thérapeutique, cette opération est intervenue pendant le début de la deuxième vague du Covid-19 et pendant que beaucoup d'hôpitaux avaient connus une pénurie de bouteilles d'oxygénation devant un nombre colossal de patients contaminés par la pandémie. Aussi, on a réalisé des opérations d'accompagnement des médecins en Algérie. Mon but en tant que président de l'association «Citoyens Pluriels», qui est née en 2019 et basée à Marseille, est d'œuvrer pour émancipation citoyenne dans les quartiers populaires de Marseille».
La communauté algérienne établie en France fait l'objet, depuis plus de deux ans déjà, d'une campagne de racisme et de stigmatisation menée par une minorité française qui utilise, comme le constate parfaitement bien chaque Algérien, des médias lourds pour contrôler la communication, voire pour dominer la «guerre hybride» contre l'Algérie. Comment vivez-vous ce racisme au quotidien ?
« Ecoutez, à Marseille y réside et vit plus de 300.000 de franco-algériens. Ils font partie des millions de franco-algériens qui résident en France et qui, aujourd'hui, disent «stop à la stigmatisation». Ce que nous vivions actuellement est absurde et insupportable sur le plan humain, le racisme est devenu un impact national pour la nouvelle génération franco-algérienne. Mes enfants mêmes ne comprennent pas pourquoi cette campagne se focalise presque uniquement et particulièrement contre les Algériens, alors que d'autres communautés, musulmanes et africaines, qui existent et qui vivent en France n'ont pas été concernées ni affectées par la discrimination raciale.
Les déclarations belliqueuses contre les Algériens faites par l'ex-ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau témoignent et illustrent parfaitement bien cette campagne de racisme systématique que subie la diaspora algérienne. Fort heureusement, l'arrivée du nouveau ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, que nous saluons, semble avoir la volonté d'apaiser la crise des relations entre Alger et Paris. Nous le souhaitons vivement, car nous nous sentons Algériens et Français à la fois et nous ne pouvons pas nous «déraciner» de notre appartenance binationale. Il en va de l'intérêt de tout le monde, des deux rives. En attendant, la nouvelle génération franco-algérienne se sent stigmatisée. C'est ainsi que mon association «Citoyens Pluriels» et avec la participation de nombreuses autres associations, dont CESAM, avons décidé de riposter à la sale campagne de racisme qui cible particulièrement les Algériens et l'Algérie. Nous avons engagé une pétition et nous comptons créer d'ici la fin de l'année en cours une instance permanente municipale départementale, de niveau national, pour lutter contre le racisme systématique que subit les associations dans leurs nobles activités.
A ce titre, notre action vise à défendre les personnes «racisées» devant la généralisation et la libéralisation de la parole raciste. Notre action à pour but de condamner la discrimination publique hostile à la communauté musulmane en général et algérienne en particulier. C'est devenu insupportable au point où nous avons décidé d'agir publiquement et collectivement pour dire haut et fort stop à la stigmatisation ».
De nombreuses victimes de la stigmatisation refusent de livrer leurs témoignages, certaines refusent même l'idée de recourir au dépôt d'une plainte, elles vivent dans le silence. Le temps est venu de rompre ce mutisme, de sortir de cette obscurité et de voir le bout du tunnel ?
« On espère que notre action soit entendue et prise en considération au plus haut niveau des autorités françaises, qu'elle soit perçue comme un acte de citoyenneté et républicaine pour réduire la fracture sociale générée pendant plusieurs années de politique de stigmatisation. Aujourd'hui, nous sommes présents dans le développement de l'économie française, dans toutes les catégories sociales et les exemples de réussites professionnelles dans la communauté franco-algérienne ne manquent pas. Dans la suite de nos actions, nous prévoyons l'organisation d'une conférence où l'expression libre et la bonne parole prendrons leurs places avec des témoignages de personnalités marseillaises influentes et sensibles au sujet du racisme, tout comme la parole sera donnée aux victimes de la discrimination pour témoigner leurs douloureuses expériences vécues dans des circonstances racistes et fascistes.
Malheureusement, de nombreuses victimes de la stigmatisation vivent dans le silence par résilience au lieu de déposer des plaintes pour faits racistes, mais nous espérons, à travers cet événement, apporter leurs témoignages pour que nous puissions stopper la stigmatisation qui règne actuellement en France.
Nous avons, de ce fait, fédéré une liste de propositions, voire de solutions à travers un manifeste qui sera adressé aux responsables politiques français, y compris au nouveau ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez. La mesure phare que nous défendons reste la création d'une instance permanente municipale et départementale pour lutter contre la racisme systématique. Nous militons pour la promotion des actions, pour l'avancement de projets et pour la valorisation de la double culture comme une double richesse pour l'essor de la société civile française.
Nous militons pour la reconnaissance positive des identités multiples comme vecteur de solidarité nationale et d'opportunité de développement économique et culturel des deux côtés de la rive méditerranéenne. Aussi et surtout, notre démarche vise à l'amélioration des relations entre l'Algérie et la France.
Nous revendiquons une place à part entière dans la société civile française qui reconnaît notre identité, notre culture et notre valeur ajoutée. On veut être porteurs de solutions, de propositions et devaleur ajoutée, mais sans se laisser stigmatiser ».


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