Des chefs d'Etat et de gouvernement africains ont appelé, mardi à Luanda, à une mobilisation plus importante des ressources financières en faveur des infrastructures, condition essentielle pour renforcer l'intégration économique du continent. Cette déclaration a marqué l'ouverture du 3e Sommet africain sur le financement des infrastructures, organisé du 28 au 31 octobre sous le thème ''Capitaux, corridors et commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAf et la prospérité partagée''. Dans une allocution lue en son nom par le président du Conseil de la nation, Azouz Nasri, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé le soutien constant de l'Algérie au développement global de l'Afrique. Il a souligné que la renaissance économique du continent passe par des infrastructures modernes, intégrées et interconnectées, capables de répondre aux aspirations des peuples africains. Le chef de l'Etat a mis en avant plusieurs projets structurants initiés par l'Algérie, à l'image de la route Transsaharienne reliant cinq pays africains, du projet de liaison ferroviaire vers le Sud, de la route Tindouf–Zouerate (Mauritanie), ainsi que de la dorsale transsaharienne à fibre optique. Il a également évoqué le Gazoduc transsaharien Nigeria–Algérie, qualifié de maillon stratégique de la coopération énergétique continentale. Abdelmadjid Tebboune a appelé à la création d'un mécanisme de coordination entre les pays africains, l'Union africaine (UA) et les institutions financières régionales, afin d'assurer la bonne exécution des projets prioritaires et de favoriser l'échange d'expertises. De son côté, le président angolais et président en exercice de l'Union africaine, Joao Lourenço, a insisté sur la nécessité d'une mobilisation substantielle de ressources, plaidant pour un partenariat renforcé entre le secteur public, le privé et les institutions financières africaines et internationales. Il a mis en avant l'importance de la ''Déclaration de Luanda'' qui proposera des engagements concrets pour renforcer les mécanismes de financement et harmoniser les actions nationales et régionales. Selon lui, le développement des infrastructures représente un levier essentiel pour créer des emplois, stimuler le commerce intra-africain et améliorer les conditions de vie sur le continent. Le ministre des Finances et des Affaires économiques de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Mouloud Hamada, représentant le président Brahim Ghali, a indiqué que son pays, encore en phase de construction et de libération, s'inscrit dans une dynamique africaine commune visant une intégration continentale durable à l'horizon 2063. Il a souligné que cette vision exige la transformation de l'Union africaine en une véritable communauté économique, capable d'accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africaine et la réalisation d'infrastructures reliant les capitales et les grandes villes du continent. Toutefois, il a relevé plusieurs obstacles freinant cette ambition, notamment le manque de coordination entre les politiques nationales et continentales, la faiblesse de la confiance institutionnelle et politique entre les Etats, les séquelles du non-respect des frontières héritées de la colonisation, ainsi que les difficultés de financement qui entravent la concrétisation des projets communs. Le Premier ministre burundais, Nestor Ntahontuye, a pour sa part, indiqué que son pays œuvre à renforcer les liaisons avec les Etats limitrophes pour faire du lac Tanganyika un moteur de développement et d'intégration régionale. Il a insisté sur la nécessité d'une coopération accrue et d'un partage équitable des ressources entre les pays africains. Le ministre mozambicain des Travaux publics, Fernando Rafael, a, quant à lui, appelé à une mobilisation coordonnée de la volonté politique africaine pour assurer un financement durable des projets régionaux.