Le projet du nouveau découpage administratif, qui prévoit l'érection de Bir El-Ater en wilaya à part entière, suscite un grand intérêt à Tébessa. Dans les rues comme dans les cafés, le sujet revient souvent dans les discussions. Beaucoup y voient une opportunité de corriger des déséquilibres anciens et d'ouvrir une nouvelle page dans l'histoire de la région. Selon de nombreux habitants, ce redécoupage pourrait permettre à Tébessa de retrouver sa sérénité d'antan, à condition que certaines circonscriptions, notamment Chéria, El-Ogla et Tlidjene, soient rattachées à la nouvelle wilaya. Ces localités sont perçues, à tort ou à raison, comme étant à l'origine de divers problèmes socio-économiques et sécuritaires. « Autrefois, Tébessa était une ville paisible, conservatrice et respectueuse, où les familles vivaient dans une harmonie exemplaire. Mais les choses ont, depuis, beaucoup changé. L'arrivée de nouvelles populations venues des zones périphériques a bouleversé les équilibres », confie un habitant du centre-ville. Pour beaucoup, les conséquences de ces mutations se traduisent par une urbanisation désordonnée, un exode rural mal maîtrisé et parfois même une montée de la petite délinquance et de la contrebande, qui nuisent à l'image d'une cité jadis réputée pour sa tranquillité. En attendant la concrétisation du projet, les Tébessis espèrent que la création de la wilaya de Bir El-Ater permettra d'instaurer un nouvel équilibre administratif et social, et de redonner à la capitale des Nemmamchas le visage digne de son passé.