La wilaya de Guelma a commémoré, dimanche, le 64ème anniversaire de la mort de Yahia Meghmouli, le martyr à qui l'armée française avait fait subir les pires tortures avant d'assouvir la haine qu'elle nourrissait à son égard en précipitant son corps d'un hélicoptère en vol, à 30 mètres du sol. La mémoire collective conserve, à Guelma, une partie de l'histoire de ce héros dont le nom a été donné au plus grand quartier du centre du chef-lieu de la wilaya afin que son martyre reste gravé dans la mémoire des générations. M. Faouzi Hassainia, historien et membre du conseil scientifique du musée du Moudjahid de la wilaya de Guelma, a déclaré que les actes « barbares et inhumains dont le colonialisme français s'est rendu coupable envers Yahia Meghmouli, aussitôt après arrestation fin 1961, reflètent le degré de haine de la soldatesque coloniale, mais démontrent en même temps le militantisme, le courage de ce héros qui, avec ses compagnons Moudjahidine du groupe de la région de la Maouna, à Guelma, a mené de nombreuses batailles qui avaient infligé de lourdes pertes à l'ennemi». Le même historien a souligné que le colonisateur français avait infligé à Yahia Meghmouli « les procédés de torture les plus monstrueux et les plus abjects jusqu'à ce que mort s'ensuive, avant de transporter son corps par hélicoptère pour le jeter d'une hauteur de 30 mètres, au milieu des habitants du camp de Hafais, dans la périphérie Est de la commune actuelle de Belkhir». La section consacrée, au musée du Moudjahid, au pavillon dédié à la glorieuse Révolution, comprend un aperçu sur la vie du héros et sur son engagement au service de la lutte pour l'indépendance. Né dans la commune de Belkhir en 1928, Yahia Meghmouli avait rejoint les rangs du Front de libération nationale (FLN), en 1955, en tant que responsable de la collecte des cotisations et du transport de vivres vers les Moudjahidine. Il rejoint ensuite, en 1959, lorsque les français découvrirent son identité et ses activités, les maquis de l'Armée de libération nationale (ALN), dans la montagne de la Maouna. Les documents conservés au musée indiquent que le Martyr, après avoir participé à de nombreuses batailles contre l'ennemi, a été blessé par balles à la main gauche, lors d'un affrontement en 1960, sans que cela n'entame sa détermination puisqu'il poursuivit la lutte armée, faisant preuve d'un grand courage lors des violents accrochages avec l'ennemi, notamment à la fin de l'année 1961 dans la région de Kef Sidi Brahim, dans les montagnes de la Maouna, où il finit par être arrêté et soumis aux formes les plus barbares de la torture jusqu'à sa mort.