kUn monument historique se dresse fièrement sur la cime rocheuse de la montagne de Mermoura, dans la wilaya de Guelma, aux côtés de l'épave d'un hélicoptère de l'armée française abattu par l'Armée de libération nationale (ALN) lors de la bataille qui s'est déroulée en cet endroit, le 28 mai 1958. Une bataille épique qui témoigne encore aujourd'hui du courage des combattants de l'ALN sommairement armés en comparaison avec les moyens énormes dont disposaient les forces coloniales, et qui raconte aux générations montantes une épopée héroïque qui a mis à mal la vanité de l'armée d'occupation et son arrogance. La bataille de Mermoura, qui tire son nom de cette montagne imposante située entre les communes de Hammam Debbagh et de Bouhamdane, est considérée comme l'un des affrontements les plus acharnés avec les forces armées coloniales durant la Guerre de libération nationale, déclare le directeur des Moudjahidine et des Ayants droit de la wilaya de Guelma, Hocine Zireg. Il a fait état, à ce propos, des «résultats significatifs obtenus par l'ALN, notamment la destruction en vol d'un hélicoptère transportant le colonel français Pierre Jeanpierre, dont la France coloniale était si fière, glorifiant ses victoires en Asie et en Afrique, en particulier lors de sa participation à la triple attaque contre l'Egypte et à la guerre d'Indochine». M. Zireg a rappelé que la chute, au cours de la bataille, de plusieurs officiers français, dont le criminel Jeanpierre, surnommé «Soleil», lui qui s'était juré d'éliminer la Révolution dans la région, a «considérablement frustré les français et brisé leur arrogance, tout en remontant le moral des Moudjahidine qui avaient réalisé que l'aube de l'indépendance commençait à se profiler à l'horizon». Pour sa part, le Pr Dhaou El Makane Bouzabra, auteur du livre «La bataille de Djebel Mermoura ou la chute du boucher Jeanpierre», a indiqué à l'APS que cette bataille a donné à la guerre de libération nationale une résonance internationale après que les médias internationaux ont rapporté ses résultats, notamment la mort du colonel Jean Pierre, commandant le 1er régiment étranger de parachutistes. Un sursaut héroïque soldé par la destruction de trois avions de guerre La bataille de Mermoura qui a duré deux jours, de l'aube du mercredi 28 mai à la nuit du jeudi 29 mai 1958, a donné un exemple éclatant de l'héroïsme et du courage des Moudjahidine, au vu des résultats obtenus à l'issue de cet affrontement inégal entre un bataillon de l'ALN et l'armée française composée de plusieurs unités appuyées par des forces spéciales de parachutistes et d'un imposant matériel de guerre. Les documents d'archives conservés au musée du Moudjahid de Guelma comprennent des témoignages et des articles de presse de certains médias internationaux affirmant que la bataille de Mermoura fut une confrontation héroïque entre moins de 100 Moudjahidine de l'ALN équipés d'armes légères (mitraillettes et grenades) et 20.000 soldats français placés sous les ordres d'officiers supérieurs français et appuyés par 40 avions, des véhicules blindés et des pièces d'artillerie de campagne. Les mêmes documents d'archives indiquent qu'au cours de la bataille de Djebel Mermoura, 50 Moudjahidine sont tombés en martyrs (en plus de combattants capturés) après avoir tué plus de 500 soldats français, dont 10 officiers et abattu 3 avions, dont celui du colonel Jeanpierre. Comme chaque année, la wilaya de Guelma commémore cet important événement historique, dont c'est le 67e anniversaire, avec le déplacement des autorités locales, de représentants de la famille révolutionnaire et d'un grand nombre de citoyens sur le site de la bataille à Djebel Mermoura pour honorer la mémoire des Martyrs. La commémoration donne également lieu à l'organisation d'une exposition sur la grande esplanade où trône le monument commémorant cette bataille, tout près de l'épave de l'hélicoptère abattu par les Moudjahidine, il y a 67 ans.