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C�EST MA VIE
�Blanc Blanc�, le Rambo de l�Akfadou
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 11 - 2012

Ce valeureux martyr, qui assura la protection efficace du colonel Mohand Oulhadj, chef de la Wilaya III historique, durant le d�but de l�op�ration Jumelles lors de son repli strat�gique � Bouzegu�ne tandis que des divisions enti�res le cherchaient dans l�Akfadou et Bouna�mane, �tait l�auteur d�exploits de guerre sans pr�c�dent.
A sa mort les armes � la main, il n�a laiss� ni descendance, ni photo, ni maison. Seul un path�tique manuscrit illustre la vie et le parcours de cet h�ros, dont les souvenirs de ses in�narrables exploits guerriers parlent pour lui encore aujourd�hui. Surnomm� par les soldats fran�ais Blanc Blanc en raison des traits physiques atypiques avec son crane d�garni et une taille de rugbyman, le fant�me du chahid Mohand ou Lounis Rachedi hante encore les souvenirs de ceux qui l�ont connu durant la guerre de Lib�ration nationale, dont ses ennemis. Intr�pide, son courage l�gendaire et son sens aig� des rapports humains rapport�s par ses compagnons du maquis inspirent de fort belle mani�re les amateurs de sensations fortes.
Abdellah, son fils unique, le plus jeune chahid de l�Alg�rie
Pour lui faire payer ch�rement ses outrecuidances et son audace, les soldats fran�ais ont eu recours � un crime ignoble : infliger une innommable torture � son unique b�b� avant de le laisser mourir d�une mort lente. Ag� seulement de quelques semaines, Abdellah, nom h�rit� du c�l�bre moudjahid et chahid responsable politico-militaire de la r�gion, le capitaine si Abdellah, connut le supplice avant de mourir de faim et de soif. Apr�s son transfert dans un couffin comme une vulgaire marchandise dans de p�nibles conditions climatiques, il a �t� accroch� au mur d�une cellule �touffante jusqu�� ce que mort s�ensuive. Ainsi, Blanc Blanc a �t� priv� d�une descendance qui aurait perp�tu� sa m�moire, ce dont ne voulaient absolument pas ses bourreaux, d�autant que le crime constituait aussi un exemple dissuasif pour les maquisards et leurs familles. Du coup, le b�b� de Blanc Blanc est entr� dans l�histoire en devenant le plus jeune chahid de la R�volution. Ce n�est que justice pour la r�appropriation et la transmission de l�histoire aux g�n�rations futures. Emue et choqu�e comme pas une, Nassima, actuellement en France et qui v�cut non loin du camp militaire o� avait �t� tortur� le malheureux b�b�, revisita l�histoire et les r�cits faits par des t�moins du crime afflig� � l�ange Abdellah et r�percuta le drame sur un forum en ligne, relan�ant de ce fait le d�bat sur les crimes coloniaux en �crivant : �La jeune �pouse de Blanc Blanc, qui a mis au monde quelques jours plus t�t un nouveau-n�, a �t� incarc�r�e au camp de Houra. Son b�b�, qui a �t� suspendu � un crochet au mur, a �t� retrouv� ass�ch�.� Nassima n�est pas la seule � parler de Blanc Blanc puisque de nombreux t�moignages d�historiens sont venus corroborer ses exploits dont les odes sont transport�es par les vents pour �tre chant�es et transmises de g�n�ration en g�n�ration. Sa veuve, d�c�d�e il y a seulement quelques ann�es, a v�cu elle aussi l�enfer colonial. Tortur�e, elle a �t� emprisonn�e au poste de Larba�, Tizi-Ouzou puis au camp de Houra jusqu�au 19 mars 1962. Vivante, elle fut habit�e par les r�ves de la courte vie qu�elle avait partag�e avec son �poux dont elle a honor� la m�moire en restant humble et fi�re de lui. Les r�cits h�ro�ques sur cette figure embl�matique des combats dans les maquis envahissent tout l�espace de cette �pop�e r�volutionnaire. Jusqu�� d�boucher sur une aventure humaine avec un sous-officier du camp militaire du village avec, en toile de fond, une rivalit� et une dualit� sur le terrain du courage et de l�audace dont se pr�valaient l�un et l�autre, chacun dans le r�le que leur a distribu� l�histoire. C��tait aussi les vicissitudes d�une sorte de guerre dans la guerre que se livraient � distance les deux hommes qui finirent par se respecter et transcender l�absurdit� d�une guerre qui n�avait pas lieu d��tre. Selon le t�moignage d�un villageois, tout avait commenc� lorsque le sergent-chef Robert, un rescap� de la guerre d�Indochine devenu sous-lieutenant mais qui avait gard� son appellation de sous-officier, fort connu dans la r�gion pour ses extravagances militaires consistant par exemple � sauter d�un convoi pour continuer seul son chemin avec sa carabine am�ricaine � travers le maquis, voire � chasser la perdrix non loin du poste militaire, s�est un jour insurg� contre les pratiques barbares dont se rendaient coupables des soldats de la L�gion �trang�re qui exer�aient sur les populations de s�v�res brimades et des s�vices qui ne disaient pas leurs noms. Non seulement il leur a interdit l�acc�s au village, mais il ordonna � ses hommes de tirer � vue sur quiconque des l�gionnaires qui oserait outrepasser ses ordres, cela apr�s avoir assomm� l�un des entreprenants l�gionnaires. La nouvelle parvint jusqu�� Blanc Blanc qui tendit un jour une embuscade au sergent chef Robert, histoire de faire cesser son arrogance consistant � braver les maquisards en s�aventurant seul dans des portions de maquis r�put�s dangereux. Mais aussi � lui t�moigner une sorte de reconnaissance pour sa r�action envers les ind�licats l�gionnaires. Notre interlocuteur soutient que lors de cette embuscade in�dite, qui �tait essentiellement destin�e � servir d�avertissement et de semonce � l�audacieux soldat fran�ais qui comprit la le�on en ne se hasardant plus dans les environs du poste et que s�il s�en �tait sorti seulement avec des frayeurs, c�est par la gr�ce de son attitude envers les l�gionnaires qu�il avait menac�s de mort s�ils s�aventuraient au village. Et depuis, la m�moire collective retint que ces deux hommes, qui �taient rest�s fid�les � leurs principes, maintinrent � distance une relation virtuelle bas�e sur le respect des valeurs de la guerre�
Quelques exploits de Blanc Blanc relat�s par des historiens
La population s�abreuve des exploits de Blanc Blanc dont quelques-uns ont �t� relat�s par des moudjahidine tels Salah Mekacher, secr�taire de la Wilaya III historique, et Amar Azouaoui, secr�taire du colonel Mohand Oulhadj, notamment durant l�op�ration Jumelles qui avait vu la France engager 60 000 hommes pour mater la r�bellion au sein de la Wilaya III. Selon Salah Mekacher, Blanc Blanc qui �tait � la t�te d�un commando fortement arm� menait des actions spectaculaires qui semaient la peur chez l�ennemi qui redoutait beaucoup les confrontations avec son commando d�o� ils laissaient souvent des plumes m�me en faisant intervenir l�aviation. L�audacieuse op�ration de d�sertion mise sur pied par le chahid Mohand ou Lounis qui organisa l��vasion de deux appel�s, les nomm�s Belbel, de son vrai nom Harbouche Bachir, un ex-joueur de l�USM S�tif et Ferfara qui rejoignirent ainsi le maquis avec un lot d�armes et de munitions, fait encore r�f�rence. Malgr� la pr�sence d�un poste militaire � A�t-Semlal, son village, Blanc Blanc se permettait des incursions dans la localit� pour rendre visite � sa tante Ounissa, la veuve du chahid Rachedi Amar tomb� au champ d�honneur dans la r�gion d�Azeffoun lors d�une m�morable bataille. De ces visites, il en sortait avec plein de renseignements sur les mouvements troupes, mais aussi avec de salutaires ravitaillements pour les maquis sur lesquels se refermait l��tau. A Taourirt, il �limina successivement trois parachutistes qui le surprirent dans un refuge en train de s�cher son pantalon mouill�. Il r�ussit � escalader le toit de la cabane avant de s��vaporer dans le foisonnant maquis tout proche �chappant ainsi aux parachutistes venus en nombre. En juillet 1960, il s�illustra par un courage exemplaire en r�ussissant � s�extraire d�une cache � Ahrik �vent�e par les militaires fran�ais d�un camp voisin qui l�encercl�rent et la prirent pour cible pour liquider tous ses occupants. Mohand ou Lounis r�ussit une sortie spectaculaire en ouvrant le passage � ses compagnons en lan�ant des grenades sur les soldats ennemis qui furent pris de panique en s�apercevant qu�il s�agissait de Blanc Blanc dont la r�putation �tait bien �tablie chez les soldats fran�ais de la r�gion. Lors de cette op�ration, Belabbas Mohand Oukaci et l��vad� Belbel sont malheureusement tomb�s au champ d�honneur les armes � la main. De ses multiples accrochages avec l�arm�e fran�aise l�on retiendra ce t�moignage corrobor� par Roger Enria qui �voqua dans ses extraits de m�moire l�embuscade men�e par notre h�ros sur un convoi militaire rentrant de Sahel apr�s une exp�dition punitive. Blanc Blanc qui remontait de l�oued Sahel avec Makhlouf Hijeb saisit cette opportunit� pour attaquer � lui seul le convoi. En habile tireur qu�il �tait, il salua d�abord le convoi form� d�une Jeep et d�un camion avant de viser la cartouchi�re d�un soldat et atteindre une grenade qui explosa en causant des d�g�ts �normes aux militaires � bord du v�hicule. Blanc Blanc disparut alors dans les fourr�s. Voil� ce qu�en �crivit le soldat Roger Enria : �Au retour d�une op�ration de routine, dans la r�gion de Sahel, survint le drame ; des �l�ments de la 4e compagnie rentrant � leur base tombent dans une embuscade. Maurice Innocenti s�en souvient, il appartenait � cette section. En plein milieu du chemin, quelques rafales et les fells d�crochent. Un malheureux hasard veut qu�une des balles atteigne une musette pleine de grenades qui explosent. Un caporal-chef a la hanche fractur�e, une premi�re classe a la cuisse bris�e et un caporal la main droite d�chiquet�e par des �clats. D�autres passagers du camion, moins gri�vement bless�s, sont �vacu�s � Tizi-ouzou et Alger pour le caporal L., dont on apprendra le d�c�s quelques jours plus tard.� Plusieurs autres accrochages sont � mettre � l�actif du chahid dont les r�sonnances avaient pour but de temp�rer l�ardeur des soldats de l�arm�e coloniale pour leur faire passer �l�envie de bouffer du fellouze�. C��tait d�ailleurs l�un de ces accrochages qui lui a co�t� la vie le 23 f�vrier 1961 ainsi qu�� quatre de ses compagnons, mais � quel prix ! L�on reviendra aussi sur cette op�ration suicidaire dirig�e contre les redoutables militaires du 27e Bataillon des chasseurs alpins bas�s � Takharouvth dans l�enclave de Assif Ouserdoun qui s��taient d�ploy�s sur les hauteurs de Bouzegu�ne durant l�op�ration Jumelles pour mettre la main sur les membres du commandement de la Wilaya III, le colonel Mohand Oulhadj en t�te signal�s par les renseignements. Mohand ou Lounis, qui faisait partie de la garde rapproch�e de Mohand Oulhadj, engagea alors � la t�te de son commando une suicidaire op�ration-subterfuge destin�e � attirer les chasseurs alpins loin du refuge provisoire des chefs FLN bas� � A�t-Sa�d et sur lesquels le pi�ge se refermait. Une action qui s�est sold�e par la neutralisation de plusieurs soldats ennemis et par la mort de moudjahidine au cours d��pres combats qui ont dur� une partie de la nuit. De ce fabuleux h�ros, l�on a lu une copie de l�une de ses lettres adress�e � son compagnon le sergent-chef si Idir alors en convalescence. Dans un style respectable pour l��poque (Mohand Ou Lounis avait �tudi� � Sidi A�ch avant de rejoindre le maquis ), il lui a fait part de l�envoi de son portefeuille et d�une paire de godasses tout en s�informant de son �tat de sant� apr�s les blessures subies durant un accrochage. La lecture de ce genre de manuscrits portant le sceau du FLN/ALN, avec l�en-t�te de la R�publique alg�rienne, r�dig�s des mains de gens qui ne sont plus de ce monde pour avoir sacrifi� leur vie pour l�ind�pendance, ne laisse gu�re insensibles les lecteurs� Surtout quand son auteur s�appelle Blanc Blanc, du blanc qui orne d�sormais le drapeau alg�rien pour lequel il a consenti le sacrifice supr�me en ne laissant derri�re lui que son souvenir. Car ce valeureux chahid ne dispose m�me pas d�une petite st�le et encore moins d�une baptisation de rue pour perp�tuer sa m�moire en l�absence de prog�niture, ce qui a pouss� des fils de chahid � dire que �Mohand ou Lounis mont� au maquis � l��ge de 19 ans a �t� un grand h�ros de la R�volution oubli� par l�Etat�.


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