Tout porte à croire que le gouvernement veut enfin mettre de l'ordre dans le secteur du médicament en Algérie, autant pour le générique que pour le médicament référentiel. Une démarche qui commence, d'abord, par l'interdiction de l'importation des médicaments qui sont déjà produits en Algérie Cet intérêt est motivé par le fait que la facture d'importation des médicaments ne cesse d'augmenter et qui pourrait atteindre 70 milliards en 2009. Cela en plus du recul que connaît le marché national des médicaments et de la production pharmaceutique. Ainsi, le conseil du gouvernement qui s'est réuni hier sous la houlette du chef du gouvernement,Ahmed Ouyahia, s'est penché sur la tarification référentielle des médicaments. La facture des médicaments a augmenté d'une manière étonnante. "De 23 milliards de dinars en 2001, la facture pourrait atteindre les 70 milliards de dinars en 2008", a tenu à informer, hier, le porte- parole du gouvernement, M. Boukerzaza, lors du point de presse hebdomadaire tenu au CIP à Alger. L'orateur a annoncé que ce projet de loi, qui a été adopté par le conseil du gouvernement, tente de mettre de l'ordre dans le marché du médicament en introduisant de nouveaux mécanismes qui consistent à contrôler la production du médicament à travers le renforcement voire l'amélioration de la qualité du produit remboursable en appliquant le tarif référentiel. Il a également insisté sur le fait que le gouvernement veut encourager la production nationale du médicament, notamment le générique. Tout en annonçant que la facture des remboursements au niveau de la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) est passée de 230 millions d'euros en 2001 à 700 millions d'euros en 2008, M. Boukerzaza a indiqué que le gouvernement a tracé un objectif de taille qui consiste à atteindre un taux de 50% de production pour le médicament générique dans une période de deux années. Le projet de loi, qui a été présenté par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, consiste, selon le conférencier, à renforcer d'avantage la production nationale des médicaments génériques et aussi à mettre un terme au gaspillage des produits en question. Dans cette optique, l'orateur a fait part de la décision du gouvernement de créer une commission ministérielle pour la contractualisation des soins dans les hôpitaux avant l'année 2009 afin d'assainir les dépenses publiques au bénéfice des malades. L'autre mesure prise par le gouvernement est l'assainissement du système tiers payant au profit des malades nécessiteux et ceux atteints de maladies chroniques. Cette opération exige un contrôle des plus rigoureux pour permettre d'améliorer la qualité des services et assurer l'équilibre financier de la sécurité sociale. Et d'ajouter"ce projet de loi permettra également d'élargir la liste des médicaments à tarif référentiel, ainsi que la régulation du marché du médicament". Or, ces nouvelles dispositions permettront la baisse du prix des médicaments qui seront plus abordables pour les citoyens de la classe moyenne. Il a, toutefois, ajouté que les prix des médicaments ont baissé sensiblement depuis le 2 octobre dernier après l'application du tarif de référence. Continuant sur sa lancée, le conférencier a tenu à préciser que le gouvernement, à travers cette démarche, compte encourager l'investissement des laboratoires étrangers qui désirent distribuer leurs produits en Algérie, et encourager la production nationale du médicament, notamment le générique, et ce, en ouvrant le marché national aux laboratoires pharmaceutiques étrangers. "Il y a une grande partie des importateurs qui, pour éviter d'investir dans le pays, ont changé leur activité",a-t-il conclu. Par ailleurs, le conseil du gouvernement a également adopté un projet de loi relatif à la réalisation des lignes de haute et très haute tension, un dans le secteur de l'hydraulique, et deux autres dans la sécurité sociale.