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Un po?te illustre mais controvers
Omar Khayyam (1047-1123)
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 11 - 2008

Omar Khayyam, d'origine persane et ayant vécu au XIe siècle, est l'un des plus célèbres poètes musulmans mais il reste aussi un personnage très controversé de la culture de l'époque.
Situation générale de la Perse au XIe siècle
Grand pays du Moyen-Orient, la Perse (ou Iran) a engendré l'une des plus anciennes civilisations humaines et a été le cœur de plusieurs empires successifs. La civilisation qui y est apparue plonge ses racines jusqu'aux siècles les plus reculés au même titre que les autres pays voisins comme l'Inde, la Mésopotamie, l'Egypte…
Cette grande région, au passé brillant, a connu diverses péripéties, s'agrandissant au détriment de ses voisins, ou bien subissant leur domination comme celle imposée par le célèbre conquérant grec (mais d'origine macédonienne), Alexandre le Grand (353-323 av. J.-C.). Ce vaste empire renaît de ses cendres, plus tard, entrant en conflit avec les Byzantins durant une très longue période avant de tomber aux mains des musulmans à partir du milieu du VIe siècle.
A partir de là, une ère nouvelle s'ouvre pour cette région qui s'intégra harmonieusement dans l'aire civilisationnelle islamique au même titre que les nombreuses contrées conquises par les musulmans pour répandre la nouvelle religion monothéiste.
Sur le plan politique, à cette époque-là, la Perse était soumise au pouvoir des Seldjoukides, dynastie sunnite de Turcs originaires de l'ouest du Turkestan et qui étaient arrivés -- vers 1055 -- à prendre pied chez ce voisin du sud-est. Eux aussi entretinrent le développement des arts et de la culture dont Omar Khayyam est l'un des meilleurs représentants.
Naissance et années d'apprentissage
Omar Khayyam, de son vrai nom, Ghiyath-Eddin Abou el Feth Omar, est issu d'une famille modeste, et naquit en 1047, dans la ville de Nichapour (nord-est de l'Iran, non loin de Mechehed, capitale du Khorassan et ville sainte chez les chiites). Son père était artisan et fabriquait des tentes d'où le surnom de Khayyam. Les premières années de sa vie sont assez mal connues, mais selon plusieurs auteurs, il aurait fait des études, sous la direction d'éminents savants et chercheurs, d'abord, dans sa ville natale et avait pour compagnons d'études deux jeunes camarades au futur bien opposé. L'un d'eux s'appelait Abou Hasan al Thousi qui devint vizir sous le nom de Nidham al Moulk. L'autre, Hasan Sabbah, est le fondateur de la secte ismaélite, al Hachachin -- ou les Assassins – de triste mémoire.
Une certaine légende affirme que les trois amis s'engagèrent mutuellement à se secourir et celui qui parviendrait au pouvoir le premier devrait accorder aide et protection au deux autres. Ce fut Nidham al Moulk à qui échut l'application de cette promesse et il s'en acquitta bien, car, devenu ministre du sultan Melik Chah, il procéda à la nomination de Hasan Sabbah comme chambellan (grand officier de la cour chargé du service intérieur du souverain). Voulant donner une charge similaire à Omar Khayyam, il essuya le refus de ce dernier qui préféra à cette haute charge au palais l'étude des sciences des mathématiques. Néanmoins, il accepta une pension royale qui lui permit de se consacrer aux recherches et d'en vivre toute sa vie.
Ce choix méritoire et les travaux d'Omar Khayyam dans le domaine de l'algèbre (en arabe, car c'était, à cette époque, une langue scientifique universelle) a amené le sultan à lui confier la direction de l'Observatoire de Baghdad, la grande et légendaire ville de la civilisation et des arts. Là, l'illustre savant et poète confectionna les fameuses tables astronomiques qui portent le nom de son bienfaiteur.
Omar Khayyam était non seulement un poète renommé, mais aussi un philosophe, un astronome et un mathématicien de génie. Il est vrai que son intelligence, son abnégation et son amour des études ainsi que l'environnement ambiant étaient, entre autres, des facteurs décisifs qui lui ont permis d'atteindre cette notoriété dans le monde musulman, ensuite en Europe les siècles suivants.
Omar Khayyam, mathématicien et astronome
Beaucoup plus connu comme poète, Omar Khayyam n'en est pas moins considéré comme un mathématicien parmi les plus grands du Moyen-Age quoique ses travaux dans cette science ne furent connus dans le Vieux Continent qu'au XIXe siècle, durant lequel les sciences, les techniques et la culture – en général – connurent un développement prodigieux.
Approchant la cinquantaine, Omar Khayyam rédigea un magistral Démonstrations de problèmes d'algèbre dans lequel il démontre que les équations cubiques peuvent avoir plus d'une racine. Il met en lumière, également, des équations ayant deux solutions, mais ne parvint pas, malgré beaucoup d'efforts soutenus, à trouver des équations à trois solutions. Malgré tout, il est reconnu comme le premier mathématicien qui a traité systématiquement des équations cubiques, en employant d'ailleurs des tracés de coniques pour déterminer le nombre des racines réelles et les évaluer approximativement. En plus de cet ouvrage d'algèbre, Omar Khayyam a rédigé d'autres traités relatifs à l'extraction des racines cubiques et sur certaines définitions du savant grec Euclide (IIIe siècle av. J.-C.). D'autre part, il parvint à mettre en œuvre et à construire des tables astronomiques pour l'étude des mouvements des corps célestes.
Devenu, vers 1074, directeur de l'observatoire astronomique (comme on l'a vu plus haut), il entreprit de réformer, à la demande du sultan Malik Shah Ier, le calendrier persan. Alors, il introduisit une année bissextile (année, qui, comme on sait, comporte un jour de plus en février, donc 366 jours tous les quatre ans). Cela lui permit de mesurer la longueur de l' année comme étant de 365,24219858156 jours ! Cette année, appelée année jilalienne et due à la réforme introduite par Omar Khayyam, est considérée comme plus précise et plus juste que l'année grégorienne qui sera appliquée cinq siècles plus tard et qui s'imposa universellement.
Le poète et le philosophe
Incontestablement, Omar Khayyam est beaucoup plus connu comme poète. Ses poèmes ont reçu le nom de Roubaïyates ou Quatrains. Ces quatrins recèlent, selon certains chercheurs et connaisseurs en la matière, des perles mystiques, conférant au poète la qualité de soufi (mystique). Hanté par l'idée de la mort, et pour chasser cette hantise et l'angoisse poignante de la fin de la vie, il se serait considéré comme infidèle tout en se disant profondément croyant. Au-delà du hédonisme des Roubaïyates, il y aurait, dans cette œuvre, selon toujours les chercheurs spécialistes, une dimension mystique incontestable.
Dans la réalité, et au vu de ses textes, Omar Khayyam a exprimé clairement et sans ambages sa critique vis-à-vis des hommes de la religion de son époque. D'autre part, l'évocation du vin souvent mentionné revient fréquemment dans ses écrits avec le contexte qui l'entoure constamment (exemple : la compagnie de jeunes femmes ou des personnes chargées de servir à boire le breuvage de Bacchus).
Une personnalité célèbre
à l'image controversée
Penseur libre, philosophe distingué et savant authentique, Omar Khayyam est un personnage très controversé. Alors que ses pairs dans le monde musulman voient en lui plutôt un symbole ésotérique proche du soufisme, en Occident, on le considère plus comme un philosophe agnostique qui pense que l'accession à l'absolu par l'esprit humain est une chose impossible et que tous les efforts pour l'atteindre demeureront vains...
Cette vision des choses par Omar Khayyam a fait que certains de ses quatrains aient été interdits en Iran car considérée comme trop libérale par rapport à l'ordre établi.
Par ailleurs, certains voient en lui un précurseur des philosophies matérialistes qui verront le jour ultérieurement, surtout eu égard à l'usage qu'il fait de l'image du vin, vue comme une sorte de manne indispensable. Niant cette interprétation, d'autres le considèrent comme un matérialiste authentique et le chantre de la liberté individuelle et le défenseur de l'individualité face au destin. C'est pour cela que l'apologie de la jouissance dont il fait montre dans quelques-unes de ses Roubaïates va, immanquablement, dans ce sens, précisément.


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