Après avoir installé une commission chargée de remettre un rapport sur les marchés informels qui se sont dangereusement multipliés au niveau de la wilaya, le wali de Boumerdès n'a pas hésité à mettre en exécution des décisions dès que les résultats dudit rapport ont atterri sur son bureau. En effet, la commission a recensé une superficie de 73 673 m2 occupée par des commerces illicites à même la rue quand ce n'est pas sur des terres agricoles, notamment devant les coopératives agricoles. L'exemple du marché bi-hebdomadaire de Boumerdès est édifiant. Deux fois par semaine donc la route de Oued Tatareg au niveau du chef-lieu de wilaya est complètement fermée à la circulation routière en raison de son occupation par des marchands ambulants qui laissent derrière eux en fin de journée des tas de détritus et des immondices difficiles à nettoyer par de simples chargés d'hygiène des services communaux.Certes, la commune tire des bénéfices en procédant à la location de ces espaces mais à quel prix et au détriment de la santé public !? Sans parler des désagréments causés aux usagers de la route et aux transporteurs publics dont la gare routière est mitoyenne avec le marché. En conséquence, le wali a ordonné d'interdire l'étalage de la marchandise sur la voie publique. L'intérieur du marché clôturé mais non couvert a été le seul à être autorisé à abriter les marchands. Mais voilà que ces commerçants ambulants non contents de ne pas s'acquitter des impôts comme les commerçants légaux, observent un sit-in devant le siège de la wilaya en signe de protestation. Il est vrai que le chômage est contraignant. Mais n'existe pas d'autres parades que le gain facile de la vente à la criée et à l'étalage ? Car le marché est devenu par la force des choses la destination bi-hebdomadire d'une clientèle nombreuse et de tous les horizons. Presque un bazar à ciel ouvert. L'UGCAA, Union des commerçants algérens, n'a pas trouvé mieux pour défendre ces vendeurs illégaux que de suggérer l'octroi d'un autre lieu moins problématique pour tenir le marché. La politique du fait accompli. Il y a quelque temps ce marché – et d'autres – n'existait pas ou avait moins d'importance alors pourquoi aujourd'hui ces commerçants s'arrogent-ils un droit qu'ils n'ont jamais eu auparavant ? Le problème est d'autant plus crucial qu'il concerne une soixantaine de marchés de ce type recensés à travers la wilaya ; soit sept par daïra. La solution proposée par l'UGCAA risque de faire «jurisprudence» et tous les marchands de l'informel vont réclamer des substitutions, des compensations et pourquoi pas des indemnisations.Allons du sérieux. Pour une fois que la force publique bouge pour la quiétude des citoyens, certains tentent de se refaire une peau neuve même sur le dos d'un mulet. Et pourquoi ne pas songer à des solutions sérieuses comme le travail de la terre qui se plaint du manque de main-d'œuvre ?