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Perspectives islamiques
Science et religion aujourd'hui
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 01 - 2010

Il convient de se demander si ce dialogue est réellement pertinent.
La vision matérialiste de l'Occident
En Occident, nombreux sont ceux qui défendent une vision matérialiste du monde, vision qui prétend s'appuyer sur la science. Certes, la science prend comme «règle du jeu» de chercher des explications naturelles aux phénomènes naturels, et elle y réussit. C'est ce que certains ont appelé le matérialisme méthodologique de la science.
Beaucoup en concluent alors qu'il n'y a, dans l'ordre de la réalité, que des explications naturelles. C'est ce qu'on appelle le matérialisme ontologique. Il s'agit là pourtant d'un saut qui n'est pas nécessaire. Pour les croyants, en effet, Dieu a choisi ces règles du jeu, et incite l'homme à en admirer la perfection : «Tourne le regard : y vois-tu quelque faille ? » (Fa'rji'i-l-baçar. Hal tarâ min futûr ?). Bien sûr, on a tout à fait le droit de considérer que le matérialisme ontologique est la condition du matérialisme méthodologique de la science.
Ce faisant, on pose évidemment la réponse avant la question : Si l'on tient que la science ne peut se développer, en toute cohérence, que dans l'univers philosophique du matérialisme, les religions n'ont aucune légitimité, du point de vue de leur pensée sur le monde, et le dialogue entre science et religion ne peut être mené, faute d'interlocuteur. Inversement, la position religieuse dite «fidéiste» consiste à tenir que la voix de l'homme n'a aucun poids face au message divin, que l'homme ne peut rien comprendre au monde, et donc que l'entreprise d'exploration du monde menée par la science est illégitime, sinon dangereuse.
On veut ici défendre une position moins arrêtée que le matérialisme et le fidéisme, une sorte de troisième voie très large : celle qui conduit la science, et ses différents environnements philosophiques, à confronter leurs concepts sur la réalité et la connaissance, avec ceux issus des grandes religions, et leurs différentes interprétations, en n'essayant surtout pas d'obtenir le triomphe de telle ou telle vision ou idéologie.
Car, ce qui est le plus important dans cette entreprise, c'est justement le maintien du dialogue. Celui-ci se construit en repérant les interfaces, les points de désaccord, les incompatibilités, les similitudes et les convergences. Il s'agit-là, en fin de compte, d'une tentative de cartographie d'un vaste terrain, qui s'est singulièrement agrandi et compliqué avec les progrès rapides de la science, l'ouverture des religions «au monde» et «à la modernité», et la prise de conscience de la diversité des religions.
Les avancées scientifiques
Pourquoi y a-t-il, aujourd'hui dans le monde, une résurgence du débat ancien entre foi et raison, sous la forme d'un «dialogue entre science et religion» ? Il me semble que l'on peut identifier au moins quatre grands facteurs qui concourent à ce renouveau.
Premièrement, les révolutions de la science contemporaine, à partir du début du XXe siècle, ont provoqué l'émergence de nouveaux paradigmes scientifiques. Ces paradigmes ont comme caractéristique de repérer, de l'intérieur même de la science, des limites fondamentales à l'entreprise de connaissance du monde. C'est ainsi que, dans les mathématiques, la physique, la cosmologie contemporaines, sont apparues les notions d'incomplétude, d'indécidabilité, d'indéterminisme, d'imprédictibilité, ou d'horizon à l'observation. Pour résumer, la science comprend désormais qu'il y a des frontières intrinsèques à sa compréhension du monde.
Bien loin d'être une défaite de la raison, ces avancées scientifiques en témoignent de la puissance. Mais elles appellent aussi des interprétations de nature philosophique qui ne sont pas aussi simples que dans les paradigmes précédents, où la science prétendait avoir accès à toutes les vérités. Certes, il reste possible de ne pas se poser de «grandes questions philosophiques» et de considérer la science comme «l'ensemble des recettes qui réussissent toujours», selon le mot de Paul Valéry.
Une autre réalité ?
Mais nombre de scientifiques contemporains, qui refusent cette option dite «opérationnaliste», croient vraiment qu'il existe une réalité indépendante d'eux, et sont ainsi «en quête de sens», un sens à leurs pratiques et à leurs résultats. Ils cherchent, en fin de compte, à comprendre les raisons du succès et des limites de la science, en l'incorporant dans une perspective plus large. Deuxièmement, le dialogue est aussi favorisé par l'intérêt des théologiens et des penseurs religieux eux-mêmes, ou au moins de ceux qui estiment qu'il faut considérer le monde pour comprendre l'action que Dieu y mène. Ces penseurs tiennent que toutes les constructions théologiques faites à partir du donné du révélé ne se valent pas également, dans la mesure où certaines sont manifestement en contradiction flagrante avec ce que nous savons du monde.
Rôles des penseurs religieux
Ainsi, scientifiques et penseurs religieux, également intéressés par la réalité du monde, selon des perspectives qui leur sont propres, se retrouvent dans un «lieu commun» pour s'interroger sur ce que la science et la religion nous apprennent, et sur ce qu'elles ne peuvent nous apprendre. Les uns et les autres sont, peu ou prou, les derniers à s'intéresser à la réalité, ce « donné » qui résiste, et donc existe indépendamment de nous.
En effet, la plupart des autres acteurs de la pensée contemporaine sont davantage préoccupés par les constructions humaines, et par l'action qui donne corps aux idées en retaillant un monde plastique et « absurde » à leur mesure. Troisièmement, cette rencontre entre scientifiques et penseurs religieux est nécessaire dans le contexte de la globalisation des problèmes de l'humanité, dont les pages d'actualité des journaux se font régulièrement l'écho.
Citons, en vrac, les décisions « planétaires » qu'il s'agira de prendre sur le réchauffement climatique, l'accès de tous à l'eau, le partage des ressources naturelles, les manipulations génétiques, la conservation de la biodiversité, la gestion des déchets… Il est bien évident que de telles décisions, pour être viables, devront avoir été éclairées par un débat scientifique.
(A Suivre)


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