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Des paramètres culturels–linguistiques interdépendants inhérents à l'algérianité mosaicale-plurielle (VIII)
Algérie – Côte d'Ivoire à 20h30
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 01 - 2010

En continuité avec la logique de ce raisonnement , il est aisé de constater que, de naissance, le petit Algérien est – en règle générale - soit berbérophone, soit maghribophone, autrement dit, de langue native maternelle, tamazighte ou arabe dialectal, qui fonde son algérianité intrinsèque.
Coup d'œil sur le cas maltais
Le cas linguistique typique de l'Algérie et des pays maghrébins, tout particulièrement, n'est pas sans rappeler, à bien des égards, celui de la langue maltaise dans son édifiant processus d'évolution historique. En effet, voilà un pays dont la langue maltaise, qui avant d'être consacrée tout récemment, en 2004, l'une des vingt-trois langues officielles de l'Union européenne, avait été auparavant longtemps méconnue, et porte, jusqu'à ces jours, les traces de l'histoire mouvementée de l'archipel, entre domination arabe, italienne et anglaise : la présence phénicienne y est attestée, vers 800 avant notre ère, de même que celle des Grecs, qui furent supplantés par Carthage du Ve siècle av. J.-C. à 218 av. J.-C. , Rome étendant sa domination par la suite de 218 av. J.-C. à 870, mais dont le long processus de romanisation de l'île était contré selon les historiens, se basant sur le récit, entre autres, de saint Paul à Malte (aux alentours de l'an 60, cf. Actes des apôtres, chapitre XXVIII, I ), par les habitants de l'archipel qui parlaient une tout autre langue que le latin et qui étaient qualifiés alors de «barbares », terme alors réservé, nous dit Martine Vanhove directrice de recherche au CNRS français et enseignante de maltais), «aux peuples qui ne parlaient pas le latin : parlent-ils grec, punique, voire encore phénicien, et peut-être aussi, pour certains du moins, latin, lorsque en 870, les troupes musulmanes venues de Sicile débarquent dans l'archipel ? La seule certitude est que, en 1090, lorsque Roger de Hauteville, comte de Sicile, reconquiert Malte pour la chrétienté les Maltais parlent une variété d'arabe. Aujourd'hui encore, c'est une forme très évoluée d'arabe maghrébin, devenu le maltais, qui est la langue maternelle des quatre cent mille habitants de l'archipel. Les changements politiques et religieux qui suivirent la reconquête chrétienne n'y ont rien changé. »( in Supplément Malte, p. 31, de le Monde diplomatique, France, octobre 2007). La spécialiste- chercheuse nous apprend, ainsi, que la langue maltaise,longtemps langue orale, frappe, aujourd'hui, «par le singulier mélange qu'elle constitue : grammaire, mots et sonorités à l'évidence arabes, mais aussi siciliens, italiens et même anglais».
Au début du XVIIe siècle, Malte comptait parmi sa population quelques dix mille esclaves tunisiens et algériens, nous signale la chercheuse, ce qui n'était pas sans influer sur les conditions d'un mélange linguistique plus intense que précédemment, ainsi réunies : ainsi, le grammairien Mikiel Anton Vassali écrivait-il à propos du dialecte de La Valette et des bourgs avoisinants , que l'influence de l'arabe y était assez nette, du fait, supposait-il du grand nombre de prisonniers musulmans. Mais du fait, aussi, éclaire Martine Vanhove, «que l'arabe classique fut enseigné à Malte dès 1632, d'abord dans les ordres religieux à des fins prosélytes, puis, pendant la période britannique, dans le système universitaire et scolaire, avec des succès inégaux». A partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le maltais allait connaître ses premiers pas vers un statut de langue littéraire auquelle travailla inlassablement un Soldanis, puis Vassali, aux travaux de tentatives de standardisation parus entre 1770 et 1798, dont les obstacles d'ordre linguistique ne furent dépassés, après, que grâce à «la volonté de certains Maltais de faire accéder leur langue maternelle à une reconnaissance sociale». C'est ainsi qu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la vie intellectuelle maltaise, fortement marquée par une tendance dite «sémitisante « amena à la création de nombreux néologismes tirés de l'arabe, et qui aux côtés des autres éléments idiomatiques dérivés de l'italien, du français, de l'anglais, allaient renforcer cette langue maltaise dans sa quête de promotion et de reconnaissance en tant qu'outil langagier et de communication sociale. Et c'est finalement, en 1933, que fut adopté, aux côtés de l'anglais, le maltais comme langues officielles, suivi en 1934 de l'adoption d'un alphabet officiel maltais en caractères latins, mis au point par l'Union des écrivains maltais, dix ans plus tôt».
En quête de son idiome identitaire spécifique, Malte a ainsi réussi à affirmer son caractère unique de synthèse entre deux mondes, la reconnaissance du maltais comme langue officielle, transcrite en caractères latins ayant été conçue selon un système original n'ayant que peu à voir avec les différents systèmes de transcription phonétiques universitaires appliqués aux langues sémitiques.
Nous avons expressément insisté sur l'exemple de la langue maltaise, tout simplement, le lecteur l'aura compris, parce que cet idiome présente de nombreux traits de similitudes frappantes, entre ce qui caractérise la constitution et le cheminement historique du dialecte maltais et celui du maghrébi, ou daridja, le dialecte populaire algérien et mahrébin, en général. D'ailleurs, la parenté du maltais vis-à-vis de l'ensemble arabe , et plus particulièrement de la sphère maghrébine, est soulignée par David Cohen : «Le maltais n'est rien d'autre qu'un dialecte arabe du type de ceux qui sont en usage au Maghreb et spécialement en Tunisie, mais un dialecte qui, depuis des siècles, a évolué dans des directions propres.»(cf. site www. Dilap.com/ didactique/evolution-langue.htm ( volet : arabe et maltais). Bref, si d'une manière générale pour l'idiome du dialecte populaire maltais la consécration du statut de reconnaissance en tant que langue nationale souveraine est chose acquise, pour ce qui concerne l'idiome dialectal du maghrébi, les choses n'en sont pas encore là, que ce soit en Algérie ou dans l'ensemble des pays du Maghreb. Et ce, évidemment, du fait de la différence des contextes socioculturels historiques d'ancrage et circonstances sociopolitiques actuelles déterminantes. Ce qui ne veut pas dire que des travaux ne s'effectuent pas dans la perspective d'une promotion et consécration nationale prochaines, loin s'en faut. Tant la revendication de valorisation de la daridja, comme atout capital du patrimoine national, (au même titre, d'ailleurs, que la promotion de tamazight) tient à cœur des Algériens et Maghrébins, en général, et de façon toute particulière aux usagers fréquents de cet idiome, en l'occurrence les gens des lettres, des arts et de l'univers de la communication etc., tous autant avides de voir le maghrébi consacré langue nationale, et qui ne doit pas être abéremment perçu comme s'opérant dans l'exclusion de l'arabe fousha, ni que cette dernière ne peut s'offrir le luxe d'ignorer la langue populaire native des Algériens et Maghrébins, depuis la nuit des temps Parlant justement de cette propension à refouler la daridja, même dans son terrain de prédilection des arts et lettres, le grand artiste Sid-Ahmed Agoumi déclarera lors d'une récente interview à propos des dialogues dans les feuilletons de la Télévision algérienne détenant actuellement le monopole de la production audiovisuelle : «(…) Sous prétexte d'épurer la langue de ses scories, on nous oblige à dire «moustachfa» et compagnie, et cela tue la spontanéité, la fraîcheur du jeu dans notre élocution.»
Dans le théâtre, il y a une rigueur linguistique. La langue du théâtre n'est pas la langue de la rue. Par contre à la télé, c'est plus qu'une langue naturaliste. Et c'est là que rentrent les dialoguistes en jeu pour rendre la langue plus souple de façon à ce que les mots ne collent pas aux dents des acteurs.(…) On a essayé de retravailler le dialogue, trouver les mots justes. J'ai essayé d'apporter une certaine souplesse pour que ce ne soit pas trop guindé ni trop racoleur. Mais pour le choix de cette langue, c'était une exigence de la production. », pourtant «la langue algérienne est très «patchworkée », très savoureuse. Nous sommes un des rares peuples qui a cette faculté extraordinaire de rire de lui-même et l'humour est véhiculé par la langue. Les jeunes le font avec énormément de bonheur en pratiquant un humour noir pour exorciser le mal qui les ronge et cela dérange énormément le pouvoir »( in interview d'El Watan du lundi 08 octobre 2007).
(A suivre)


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