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La filière malienne au service du kif marocain
Un réseau de narcotrafiquants neutralisé à Béchar
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 03 - 2010

Une lutte sans merci est menée au quotidien par les forces de sécurité algériennes contre des convois de narcotrafiquants qui tentent de forcer le passage pour acheminer du kif marocain vers les marchés de consommation au Moyen-Orient et en Europe via l'Algérie, et ce, avec la filière malienne qui rentre en scène.
En ce début d'année, les forces combinées de la Gendarmerie et de l'ANP ont mis le paquet et réussi à démanteler un important réseau international de trafic de drogue, opération ponctuée par l'arrestation de six narcotrafiquants dont deux Maliens, la saisie de plus de dix tonnes de résine de cannabis et la récupération de plusieurs armes de guerre (kalachnikovs, fusils mitrailleurs, munitions, des appareils GPS et des jumelles). En effet, deux confrontations avec les convoyeurs de stupéfiants ont permis en l'espace de deux semaines la saisie de plus de dix tonnes de cannabis suite à deux tentatives échouées de la mafia de la drogue de briser la ceinture de sécurité mise en place par les services algériens de sécurité aux frontières sud-ouest avec le Maroc. Après une première affaire traitée le 14 février dernier par les forces combinées de la Gendarmerie et de l'ANP dans la région de Hassi-Khebbi où deux véhicules de marque Toyota Station ont été immobilisés permettant la saisie de plus de 18 quintaux de kif traité, les mêmes services ont démantelé tout un réseau de narcotrafiquants entre le 27 février et le 4 mars dans une affaire de saisie de plus de huit tonnes de la même substance. Cela suite à une embuscade mixte tendue sur l'un des chemins empruntés par les convois de narcotrafiquants, un accrochage et une course-poursuite spectaculaire menant à l'immobilisation de quatre véhicules, l'arrestation, dans un premier lieu, d'un Algérien et un Malien et la saisie de la marchandise transportée ainsi que des armes de guerre. Plus de détails nous ont été fournis, mercredi dernier, par le commandant Abdelouahid Chérifi, chef d'état-major du groupement de gendarmerie de Béchar indiquant que la confrontation avec les narcotrafiquants armés a eu lieu vers 1h30 à 20 km au sud de Hassi-Khebbi où les unités de l'ANP et les GGF ont ouvert le feu en direction du groupe de narcotrafiquants, à bord de trois véhicules de marque Toyota Station, circulant lumières éteintes et dont les chauffeurs ont refusé de se soumettre aux sommations de s'arrêter avant que leurs véhicules ne soient immobilisés. «Deux individus blessés ont été interpellés sur place alors que leurs acolytes ont réussi au départ à prendre la fuite à pieds dans le noir», a-t-il affirmé. Et d'enchaîner qu'au cours des opérations de recherche effectuées la même nuit, un quatrième véhicule a été intercepté avec une cargaison de drogue. En somme, la quantité de drogue découverte dans cette affaire est de 8,124 tonnes de kif traité en plus d'un fusil mitrailleur, un kalachnikov, un appareil GPS, un téléphone satellitaire et une paire de jumelle. Une opération de ratissage élargie a bouclé la région permettant d'interpeller, le lendemain en plein désert et vent de sable, un autre Malien du même groupe. Le 4 mars, l'exploitation par les gendarmes de Tabelbala de deux autres nationaux interpelés le 1er du mois par leurs collègues de Tindouf à 25 km de la sortie est de la ville de Hassi-Khebbi, a conduit à la découverte à Hassi-Zeghdou de deux kalachnikovs avec deux chargeurs garnis de 23 cartouches dissimulés sous les pierres au niveau de la RN 50 reliant Tindouf à Béchar. En d'autres termes, six narcotrafiquants dont deux Maliens ont été arrêtés dans cette affaire dont l'enquête se poursuit. Par ailleurs, les GGF de Hassi-Khebbi ont immobilisé, jeudi matin, deux autres véhicules de marque Toyota Station dont les occupants ont pris la fuite vers le territoire marocain. Enfin, deux autres kalachnikovs et des munitions ont été récupérés.
La drogue saisie coûterait plus de 800 milliards
Selon des sources informées, le groupe de malfaiteurs arrêtés dans l'affaire des huit tonnes de drogue était, il y a quelques années, spécialisé dans la contrebande de cigarettes avant de se reconvertir au trafic de stupéfiants en provenance du Maroc. D'ailleurs, plusieurs affaires traitées par les services de sécurité ont confirmé que les réseaux du crime organisé opéraient dans les deux sens : trafic de drogue du Maroc vers le Mali et, au retour, c'est la contrebande de cigarette vers l'Algérie et les pays voisins, soit un aller-retour «gagnant-gagnant». Voilà un autre coup dur ressenti par les trafiquants de drogue qui ne cessent de subir des pertes colossales causées par le mur sécuritaire infranchissable que constituent les services algériens de sécurité. Suite aux saisies énormes enregistrées par ces services, notamment au cours des trois dernières années (30 tonnes de kif en 2008, 65 tonnes en 2009 et plus de 10 tonnes cette année), la perte des réseaux criminels se compte à plusieurs centaines de milliards. Rien que pour l'affaire des huit tonnes de février dernier, ce sont plus de 800 milliards de centimes de perte pour les trafiquants. Cette fois-ci, le coup est encore plus que jamais ressenti puisque ces réseaux internationaux ont subi, également, l'arrestation de six de leurs éléments.
Ces arrestations ne représentent pas seulement une perte en hommes de main mais surtout un risque de voir leurs réseaux, leurs itinéraires et les barons identifiés.
A noter que l'une des plus importantes consignes données aux convoyeurs de kif marocain vers l'Europe et le Moyen-Orient via l'Algérie et les pays du Sahel est de ne jamais se laisser prendre dans les rets des services de sécurité, quitte à se délester de la drogue. Dans ce cadre, les narcotrafiquants ne doivent en aucun cas être arrêtés et même les morts et les blessés enregistrés dans leurs rangs doivent être récupérés afin d'éviter toute identification. En effet, dans toutes les grandes affaires traitées au niveau des frontières, les services de sécurité réussissaient à saisir des tonnes de drogue, des armes de guerre et des véhicules sans pour autant parvenir à appréhender les passeurs. Néanmoins, avec l'arrestation de six de leurs éléments à Béchar, c'est un autre coup fort ressenti par la mafia de la drogue et une nouvelle piste pour les services de sécurité qui ne cessent d'adapter leur dispositif de lutte aux modes opératoires des groupes de malfaiteurs.
Quand le Mali appuie le terrorisme et le trafic de drogue
Par ailleurs, le coup est, également, ressenti par les groupes terroristes de la région généralement financés par l'argent de la drogue. Dans ce sillage, l'interconnexion entre les différentes formes de criminalité organisée transfrontalière a été confirmée à maintes occasions notamment celle existant entre le trafic de drogue, le trafic d'armes et le terrorisme. Pour ce qui est de la sécurité de l'Afrique subsaharienne, en général, et celle de l'Algérie en particulier, les frontières avec le Maroc et le Mali deviennent de plus en plus le point noir de tous les risques : le Maroc participe au maintien de l'insécurité par des dizaines de tonnes de kif transportées par des convois armés vers l'Algérie et le Mali, par l'élargissement de terroristes en échange de la libération d'otages européens retenus par Al-Qaïda au Maghreb, et ce, sans prendre en considération la politique de bon voisinage, ni des lois interdisant le versement de rançons aux terroristes pour la libération d'otages, ainsi que toute sorte de négociations avec les criminels. En plus des atteintes portées par Bamako à la sécurité internationale au profit de Paris qui a payé une rançon pour libérer son espion, Pierre Camatte, et l'Espagne et l'Italie qui semblent suivre le même chemin, le Mali confirme son implication dans le trafic de drogue provenant du Maroc. L'arrestation des deux Maliens dans l'affaire des huit tonnes de kif saisies à Béchar démontre, à plus d'un titre, que les Maliens servent de main-d'œuvre pour les narcotrafiquants marocains qui enregistrent plus de recrutement de Maliens que d'autres nationalités dans leurs activités criminelles, notamment avec l'échec de recruter des Algériens, mis à part les quelques nationaux qui n'ont d'Algériens que la nationalité. Dans un autre registre, au cours de l'année 2009, près de 200 ressortissants maliens ont été arrêtés par les services de sécurité pour séjour illégal sur le territoire national. Cette présence massive des Maliens dans le Sud algérien aurait servi au traçage et au repérage des itinéraires que devraient emprunter les convois de drogue.
Les deux criminels blessés n'avaient pas le sida
Les six personnes arrêtées à Béchar suite au démantèlement du réseau international de trafic de drogue ont été toutes présentées au procureur de la République et écrouées. Les quatre premiers, soit trois nationaux et un Maliens, ont comparu devant le juge d'instruction près le tribunal de Abadla le 9 mars et écroués alors que l'Algérien et le Malien blessés ont reçu les soins nécessaires à l'hôpital de Béchar avant d'être présentés jeudi dernier à la justice et rejoindre les autres à l'établissement pénitentiaire de Béchar. «Suite à des blessures survenues lors de l'accrochage entre les narcotrafiquants et nos services, les deux personnes arrêtées sur les lieux ont été transférées à l'hôpital, soignées, présentées à la justice et écrouées» a indiqué, à ce sujet, le commandant Chérifi. Contrairement aux rumeurs indiquant que les deux narcotrafiquants étaient atteints du sida, les services locaux de santé ont affirmé qu'il s'agissait d'une hépatite, pour le cas de l'Algérien, et de la syphilis pour le Malien.
Ces derniers ont été pris en charge et sont totalement guéris. Par ailleurs, le représentant de la Gendarmerie nationale a déclaré que les éléments des services de sécurité n'ont subi aucun test médical à l'issue de cette affaire comme l'a fait circuler la rumeur. «Si les narcotrafiquants étaient atteints du sida, ils ne seraient pas sortis de l'hôpital et transférés en prison», a-t-il noté.
De notre envoyée spéciale à Béchar, Radia Zerrouki


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