Adoption des deux textes de loi portant création de médailles militaires au sein de l'ANP    Le SG du RND souligne l'importance de la formation dans la promotion de l'action politique    «Le secteur s'attelle, à moyen terme, à la réalisation de plusieurs projets»    Plantation de plus de 1.390.000 arbres !    Ooredoo Algérie s'associe à la campagne nationale de plantation d'un million d'arbres    Nemour décroche une nouvelle médaille à Jakarta    Outil stratégique pour ancrer la diversité et renforcer l'unité nationale    La COEXPHAL critique les partis politiques ayant voté le nouvel accord commercial UE-Maroc    L'Algérie toujours à la recherche de son destin !    Un espace attractif d'émergence de compétences et un pourvoyeur de futurs cadres de gestion    Le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination est un principe non négociable    Démantèlement d'un réseau criminel international spécialisé dans le trafic de drogue    Les colons sionistes vandalisent une mosquée et une école à Khirbet Tana, près de Naplouse    Contre le journaliste Mehdi Hasan L'élu républicain du Texas Don Gill critiqué pour ses propos islamophobes    L'Université de Leipzig ouvre ses portes aux entraîneurs algériens    Signature d'une convention de coopération entre le CRA et l'Association « Iqraa »    Championnat arabe des clubs féminins : le NC Béjaïa dans le groupe B    La France d'en-bas souhaite non pas abolir les privilèges mais bannir les privilégiés    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Programme TV du 22 octobre 2025 : UEFA, Ligue 1 Algérie, Championnats Africains - Heures et chaînes    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Et si nous n'avions pas envahi l'Irak ?»
Blair spécule :
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 03 - 2010


Et s'ils n'avaient pas envahi l'Irak, et si Saddam Hussein était resté au pouvoir dans ce pays ? «L'important n'est pas de se poser la question à propos de [ce qui s'est passé en] 2003, mais celle de [ce qui se serait passé en] 2010», a souligné Blair. «Supposons que nous avions renoncé à cette action militaire, que nous avions laissé Saddam Hussein et ses fils, qui lui auraient succédé, continuer de tenir les rênes de l'Irak – ce sont des gens qui ont utilisé des armes chimiques, qui ont causé la mort de plus d'un million de gens (…). Si nous avions laissé Saddam Hussein au pouvoir, nous aurions à négocier avec lui aujourd'hui, et les circonstances auraient été bien pires». Evidemment, l'ex Premier Ministre britannique pensait que personne ne pourrait réfuter cet argument. Il a peut-être falsifié les renseignements au sujet des activités prétendument clandestines de l'Irak, peut-être que Saddam Hussein ne détenait aucune arme de destruction massive (désormais, Blair le reconnaît), toujours est-il que s'il avait laissé ce terrible monstre au pouvoir, nous l'aurions tous regretté aujourd'hui. Blair présente la situation comme une alternative : soit George W. Bush et lui envahissaient l'Irak en 2003, soit Saddam Hussein serait encore au pouvoir en 2010. En réalité, c'est plus complexe que cela. Tous les transferts de pouvoir en Irak s'étant produits par la violence, Saddam Hussein aurait pu être renversé par un coup d'Etat interne. Il aurait également pu mourir. Une chose est sûre, Saddam Hussein aurait survécu jusqu'à 2006, puisque c'est l'année où il a été pendu. Mais s'il était encore vivant, aujourd'hui, il aurait pratiquement 73 ans. Blair pense visiblement que Bush et lui étaient les élus de dieu, les instruments qu'il aurait choisis pour faire déchoir Saddam Hussein de son autorité (Bush est du même avis). Mais, si toutefois il existe, dispose de beaucoup d'instruments. Certains d'entre eux n'impliqueraient certainement pas de se lancer dans une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts et a produit quatre millions de réfugiés irakiens. Venons-en au fait : à quoi ressemblerait le monde si Saddam Hussein était encore aux commandes de l'Irak ? Eh bien, il ne serait pas très différent de ce qu'il est aujourd'hui, en toute probabilité. Beaucoup se sont posé la même question en 1991, après la décision du premier président Bush de ne pas renverser Saddam Hussein à la fin de la première Guerre du Golfe. La réponse est la suivante : au cours des 10 années suivantes, jusqu'à 2001, Saddam Hussein n'a attaqué aucun de ses voisins ; il n'a mis au point aucune arme de destruction massive et n'a rien fait qui puisse donner au monde des raisons de regretter de l'avoir laissé rester au pouvoir. Nombreux étaient les Irakiens mécontents de cette situation, en partie parce que les sanctions de l'ONU infligées à Saddam Hussein appauvrissaient leur pays. Ces sanctions avaient été imposées pour s'assurer que Saddam Hussein ne pourrait pas reconstituer ses forces armées – dont l'essentiel avait été détruit dans la Guerre du Golfe – ni relancer ses projets de fabrication d'armes de destruction massive qui avaient été contrariés par les inspecteurs de l'ONU au début des années 90. Ces sanctions fonctionnaient encore bien en 2003. Cette année-là, les envahisseurs sont arrivés et ont retourné tout le pays pour trouver des preuves justifiant leur action. Ils n'ont trouvé aucune arme de destruction massive, ni de preuves que le dictateur de Bagdad tentait de relancer des programmes de mise au point d'armes de destruction massive. J'aurais pu vous le prédire. D'ailleurs, si vous lisiez déjà mes chroniques il y a sept ans, je vous le disais. Pour toute personne un minium informée, il était évident qu'en 2003 Saddam Hussein ne représentait plus aucune menace, même pour les pays voisins de l'Irak. Il n'y a pas de raison de penser que les sanctions auraient été levées si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne n'avaient pas envahi l'Irak en 2003 ou que Saddam Hussein aurait été plus dangereux aujourd'hui qu'à l'époque. Mais quid du million de personnes tuées ? En fait, la grande majorité d'entre elles ont péri sur les champs de bataille de la guerre Iran-Irak dans les années 80. Saddam Hussein les a « tuées » dans la même mesure que Tony Blair a «tué» plusieurs centaines de milliers de personnes en envahissant l'Irak en 2003. Les victimes mortes aux mains de la police secrète de Saddam Hussein ou dans la répression des révoltes, par exemple le soulèvement chiite de 1991, sont bien moins nombreuses. Les massacres d'ampleur se sont produits uniquement en réponse à des menaces directes au régime ; aucun n'a eu lieu après 1991. Le nombre de personnes tuées dans les prisons de Saddam Hussein au cours d'une année normale se situe probablement autour de deux ou trois centaines. C'était un dictateur parmi tant d'autres, pas un «monstre maléfique». Alors, pourquoi Bush et Blair ont-ils envahi l'Irak ? Certains stratèges américains y ont peut-être vu des intérêts liés au pétrole. Mais dans le cas de Blair en tout cas, c'est de la pure ignorance. Il se peut qu'on lui ait un jour expliqué que Saddam Hussein n'avait aucun lien avec les terroristes responsables des attentats du 11 septembre 2001, mais c'est manifestement tombé dans l'oreille d'un sourd. Tony Blair ne s'est pas aperçu que Saddam Hussein était un homme pragmatique qui avait profité du soutien américain durant cette guerre qui a fait un million de morts et non pas quelqu'un rempli de haine contre l'Occident par principe. Il n'a pas compris que les baasistes, comme feu le dictateur irakien, étaient les ennemis jurés des fanatiques musulmans proches d'Al-Qaïda et que les uns tenteraient de se débarrasser des autres à la première occasion. Aux yeux de Tony Blair, c'étaient tous des Arabes, tous des musulmans, qu'il met dans le même panier. C'est un chapitre de l'histoire que nous devrions sans doute refermer. Sauf que des gens aussi ignares que Blair colportent le même genre de discours aberrants à propos de l'Iran !

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.