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La passivité «complice» des pays arabes
Le double drame du peuple palestinien
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 06 - 2010

Au-delà de leur complicité aujourd'hui prouvée, les régimes égyptien, jordanien, de l'Autorité palestinienne et de quelques pays du Golfe, n'ont cessé d'en appeler à une initiative des Etats-Unis et de l'Europe, secondairement de la Russie. Ils ont bien remis la résolution de la question entre les mains de puissances qui ne peuvent la voir qu'à travers le prisme de leurs intérêts.
En acceptant le principe que la question palestinienne ne relève plus du Conseil de sécurité de l'ONU, les Etats arabes ont accepté qu'elle ne relève plus du droit international. Ni même du droit tout court. Les régimes arabes l'ignoraient-ils ? Non, bien sûr. Ils possèdent des dirigeants suffisamment retors et des experts suffisamment immoraux pour tout savoir des principes de base du droit afin de les contourner. En rester attachés aux principes du droit les aurait obligés à se battre sur les bases de principe du droit. Tout le monde comprend que cette position leur était intenable. Elle les aurait au moins obligés à affronter les puissances qui ont parrainé la naissance puis la supériorité militaire d'Israël. Il se trouve que ces régimes ne doivent leur survie et leur pérennité qu'à l'appui de ces mêmes parrains.
Ils n'ont pas fait qu'accepter cette sortie des règles et des principes du droit. Ils lui ont fourni une légitimité dans les moments où elle devenait la plus apparente et la plus criante. Par exemple, au moment du bombardement de Ghaza. Au-delà de leur complicité aujourd'hui prouvée, les régimes égyptien, jordanien, de l'Autorité palestinienne et de quelques pays du Golfe, n'ont cessé d'en appeler à une initiative des Etats-Unis et de l'Europe, secondairement de la Russie. Ils ont bien remis la résolution de la question entre les mains de puissances qui ne peuvent la voir qu'à travers le prisme de leurs intérêts. En tout cas de leurs prismes culturels et de leur histoire propre à l'endroit de la question juive. Ces régimes appellent cette démarche du réalisme : jamais la notion de réalité ne s'est aussi clairement et aussi frontalement opposée à la notion de justice. De feuille de route en Quartette, de navettes américaines en reculades sur la conservation d'un minimum de territoire pour un Etat palestinien, nous sommes dans le cycle du non-droit. On peut dès lors opposer au droit le principe du réalisme. C'est bien ce principe que Condy Rice opposait aux prétentions palestiniennes : les colonies sont une réalité. On n'y peut plus rien.
Il n'a pas suffi que les régimes arabes «légitiment» ce statut «au-dessus du droit» de l'Etat d'Israël ; ce statut hors normes dans des conditions pénibles ou difficiles pour ces régimes. Disons dans des conditions de guerre ou des risques d'effondrement pour eux. Non, ils ont assis ce «droit d'Israël» à se placer au-dessus du droit en acceptant qu'il bénéficie de statut à l'intérieur de l'UPM. Qui a obligé ces régimes arabes à une normalisation collective gratuite de leurs relations avec Israël. Ce sont pourtant ces régimes arabes qui ont tenu à relancer cette UPM au prétexte que les Etats-Unis allaient régler la question palestinienne. Ces régimes arabes ont enterré la question des enquêtes et du jugement sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis à Ghaza. Quelqu'un peut imaginer que ces crimes d'Israël soient réellement des crimes quand le criminel siège dans une assemblée qui le lave de ses crimes et leur offre le moyen de bloquer même le vocabulaire susceptible de renvoyer à une réalité palestinienne et à une réalité de l'occupation. Quand on ne nomme pas le crime et qu'on refuse de le qualifier en tant que crime, on le légitime. Les Etats-Unis, l'Europe, la France , la Grande-Bretagne se sont empressés de rassurer Israël. Le rapport Goldstone sera enterré et le temps fera son œuvre pour le faire oublier et faire oublier les crimes.
Israël vient de commettre un crime de piraterie. En haute mer, l'acte d'Israël est un acte de piraterie. Cet acte est un crime de guerre. C'est un acte de violence délibéré et volontaire sur des personnes désarmées commis par des commandos de marine, donc par des soldats d'élite. Ces soldats d'élite avec l'aide de leurs armes étaient obligés de tuer pour neutraliser des couteaux ? Israël a pu préméditer ce crime parce que son impunité a été confirmée pour des crimes contre l'humanité à Ghaza. Confirmée seulement. Son impunité était assurée depuis bien longtemps. Quand on bénéficie d'un statut au-dessus du droit, on reste impuni.
Après Ghaza 2008, Israël est assuré pour des décennies de pouvoir faire ce qui lui plaît. Il lui suffit de sacrifier aux mises en scène périodiques d'une parodie de négociations de paix avec les Palestiniens. Tout le monde sait que le plan qui est réellement en route est celui du principe d'une réalité des colonies à opposer à un droit des Palestiniens. Et tout le monde sait que, dans les plans de l'Europe et des Etats-Unis, le futur Etat palestinien sera un Etat jordano-palestinien sur des terres jordaniennes et des lambeaux palestiniens dont seront obligatoirement citoyens les Arabes israéliens. Tout le monde le sait, même les régimes arabes. Mais en acceptant pour Israël un statut hors du droit, ils ont accepté que la question ne relève plus que du rapport des forces. Ces régimes pèsent quoi dans ce rapport de forces et ils pèsent quoi sans les Etats-Unis ? Le ministre israélien Ben Aliezer a justifié – bien lire «justifié» – le crime à la radio militaire israélienne à partir du Qatar. Oui à partir du Qatar. Vous croyez que c'est une erreur ? Et que par reconnaissance de la gentillesse du Qatar, les Israéliens auraient pu s'adresser à un autre ministre qui aurait épargné le Qatar ? Non, ce n'est pas une erreur. Cela entre dans leur logique d'hégémonie, de domination écrasante, de dissuasion.
Ce côté était réglé pour les Israéliens. Les régimes arabes sont à leur botte. Ils s'en tiennent aux faits pas aux déclarations. Dans les faits, aucun régime arabe ne bouge quelle que soit l'ampleur des crimes israéliens. Pas l'ombre d'une menace de rupture diplomatique. Mieux, un zèle étonnant de la Jordanie, de l'Egypte et de la Ligue arabe pour relancer l'UPM. Israël s'est occupé des autres, ceux qui ne sont pas arabes. Il a tué froidement : c'est un acte délibéré de terreur d'Etat contre des militants européens. Les réactions des gouvernements occidentaux vont dans le même sens. Ils regrettent les morts ! Les pauvres, on va les pleurer. Et ils demandent à Israël de mener une enquête. Demander au criminel d'enquêter sur lui-même ! Et déjà les «regrets» remplacent l'obligation d'appliquer le droit. Les Arabes noteront que ces gouvernements occidentaux ont condamné l'usage «disproportionné» de la force. Qu'en restera-t-il dans une semaine ? Au plan médiatique, rien. On aura enterré l'affaire. Mais sur le plan de la conscience des opinions publiques, il restera ces dynamiques capables de changer la face du monde. Israël, les régimes arabes et les gouvernements occidentaux se trompent s'ils croient que les morts n'agissent pas sur la conscience des vivants


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