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Entre magnificence et décadence
El-Kala
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 08 - 2010

Vendredi 23 juillet. Il est précisément 18h50, épuisé après plusieurs heures de route fraîchement bitumée, nous voila enfin aux portes de l'une des plus belles régions du pays : El-Kala. Notre premier contact avec cette ville aux paysages ensorcelants a été avec le lac des oiseaux. Une immense étendue d'eau marécageuse à perte de vue où de nombreuses espèces d'oiseaux rares viennent se reproduire. A ses abords, des troupeaux de veaux ajoutent à ce paysage une note singulière à cette région du pays. Situé à environ 45 kilomètres à l'ouest de la ville d'El-Kala, le lac des oiseaux est répertorié dans le patrimoine de la réserve nationale. En période hivernale, sa superficie peut atteindre les 120 hectares. En été, il rétrécit à 70 hectares. Il dispose d'un important patrimoine de flore. Pour certaines espèces en voie de disparition, c'est l'unique endroit de reproduction. En voyant ces énormes capacités touristiques dont dispose l'Algérie, le plus crédule des esprits cherchera à trouver les raisons de la médiocrité que connaît le secteur du tourisme dans cette partie du pays.
Une ville livrée à elle-même
21h30, après quelques heures de repos bien mérité, nous décidons de faire un tour au centre-ville d'El-Kala. A notre grande surprise, un spectacle de désolation nous tendait les bras. Comment peut-on laisser une ville à grande potentialité touristique comme cette région livrée à elle-même. Les rares trottoirs qui existent au centre-ville sont devenus pratiquement impraticables à cause de la saleté et des ordures non ramassées. Selon un vacancier algérois rencontré sur la terrasse d'un marchand de glace, «la ville d'El-Kala perd chaque année un peut de son éclat. envoûté par ses plages depuis plus de 20 ans, j'assiste chaque année impuissant à sa décente aux enfers. Je ne comprends pas comment une ville comme El-Kala se dégrade ainsi de jour en jour. A cela vient s'ajouter le problème de l'insécurité. Je ne vous le cache pas, parfois j'ai peur de sortir de l'hôtel en famille. L'importante masse de jeunes qui se postent à chaque recoin du centre-ville ne m'inspire pas confiance», conclura-t-il avec un regard de désolation. Que reste-t-il du lustre d'antan de cette ville mythique que fut la Calle ? En effet, il ne reste que l'histoire d'une région qui fut, autrefois, la muse des plus romantiques des artistes. Les paysages ensorcelants de cette région ne sont pas ses seules spécificités, elle est également connue par sa production de corail. Le nom de la ville d'El-Kala a, depuis longtemps, été associé au corail rouge, «le plus beau de toutes les mers», selon le géographe El-Idrissi. 23h30, avant de regagner l'hôtel, nous décidons de faire une viré au vieux port d'El-Kala, où un très grand nombre de vacanciers venant des villes environnantes s'entassent sur le quai de ce port de plaisance. Avide d'animation, l'un des vacanciers venus de la ville d'Annaba nous dira : «les nuits d'El-Kala, en les comparant à celle de ma ville natale, manque un peut de couleurs. Je ne comprends pas comment une ville comme El-Kala peut être aussi monotone», nous dira-t-il avec regret.
Lac : berceau de la biodiversité méditerranéenne
Samedi 24 juillet. Il est 9 h précise. Après une bonne nuit de sommeil, nous empruntant la route du lac Tonga. Comment rester insensible au charme de cette merveille naturelle ? Au fur et à mesure que la voiture qui nous transportait vers ce sanctuaire de la biodiversité se frayait un chemin entre les arbres séculaires qui se reflète sur l'eau du lac et se croise sur ses rives, le paysage dégagée une note purement méditerranéenne, une étrange sensation d'émerveillement envahissait mon cœur. Situé a près de 15 km à l'est de la ville d'El-Kala, le lac Tonga forme avec les lacs Oubeïr, au sud de la ville et celui de Mellaf à l'ouest de la ville les principales limites naturelles de la ville. Selon un biologiste rencontré sur le site, «ce lac est un véritable joyaux naturel. Il est l'un des plus importants berceaux de la biodiversité dans le bassin méditerranéen. Le lac Tonga abrite des espèces animales rares telles qu'ibis, sarcelles, foulques, poules sultanes, pilets, garde-bœufs, anguilles, cigognes, oies sauvages, grenouilles, cols-verts, souchets, siffleurs, plongeurs, tortues et des sangsues. Sa surface est recouverte à 90% d'une végétation émergente», nous dira-t-il avant de reprendre ses recherches. Tout au long des rives du lac, des familles venues des villes environnantes, loin des regards indiscrets, ont trouvé refuge au bord du lac pour se ressourcer. Une fois au bout du lac, une mystérieuse pancarte en bois attire notre regard : «Auberge de jeunes du lac Tonga». Incapable de résister au charme de cette magnifique bâtisse de style coloniale. Nous décidâmes de franchir le portail. Nous voilà dans un royaume dédié exclusivement aux jeunes ! Implanté, en effet, en plein cœur de la forêt qui orne les bords des deux rives du lac Tonga, ce refuge pour jeunes est un véritable joyau de divertissement pour cette frange sensible de la société, et ce, dans la mesure où cette auberge permet à ses visiteurs de se ressourcer et d'oublier le stress quotidien. En plus des infrastructures de loisirs qui se résume dans son club d'équitation, son stade de tennis et sa salle omnisports, l'auberge dispose de 50 lits répartis dans des chambres pouvant contenir de deux à six personnes. Chaque chambre est équipée d'un climatiseur, d'un téléviseur avec chaînes de télévision numérique et d'une salle de bain. Selon le directeur de cet établissement, M. Bgassi, «l'auberge reçoit des jeunes des quatre coins du pays et même des pays étrangers dans la mesure où la carte des auberges à une dimension internationale. Le jeune pourra rester une période de trois jours au sien de notre établissement», a-t-il dit. Le seul problème rencontré par le premier responsable du parc est celle de la subvention. En effet, bien qu'elle soit sous l'égide du ministère de la Jeunesse et des Sports, l'auberge est entretenue uniquement par ses propres revenus.
Parc national d'El-Kala : la nature à l'état pur
En quittant ce endroit féerique, avec le cœur qui se rétrécit comme une peau de chagrin, je croyais être au bout de mes surprises. Au détour d'une route nationale qui mène tout droit à la frontière tunisienne, bordée par des arbres centenaires, voila que le conducteurs, décidé à nous coupé le souffle avec ce florilège de paysage paradisiaque, enclenche son clignoteur est empreint un petit chemin cahoteux au bout duquel commence notre ultime balade dans le parc national d'El-Kala. Un véritable joyau naturel à l'état pur. En effet, en arborant son immense territoire constitué principalement d'une palette variée d'écosystèmes marin, dunaire, forestier et faunistique, on est très vite ensorcelé par ces paysages qui sont en réalité une céleste fusion entre splendeur et originalité qui ne peut laisse le visiteur qu'admiratif et contemplateur. Cet aspect lui a été conféré grâce à son caractère sauvage. Hormis les familles qui pique-niquent sous l'hombre des arbres, la main destructive de l'homme semble ne pas avoir fait de dégâts. Tout a été gardé à son état naturel. Cette mosaïque d'écosystèmes a été protégée à partir de 1983, l'année où l'Etat a décidé de faire de cette réserve naturelle un parc national.
Il s'étend sur une superficie de 76 438 hectares. «Situé au nord-est de l'Algérie, il est limité à l'est par la frontière algéro-tunisienne, au nord par la mer, à l'ouest par le Cap Rosa, au sud par les contreforts du djebel El Ghorra. Sa flore, sa faune et son patrimoine culturel lui ont valu son inscription en tant que réserve de la Biosphère par l'Unesco en 1990», nous a-t-on indiqué. Dimanche 25 juillet, notre périple dans l'une des plus belles régions du pays prend fin. Nous regagnons la route d'Alger, avec le cœur qui se resserre comme une peau de chagrin à l'idée de retrouver la monotonie des grandes villes.


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