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«On a peur de la rue !»
Le SOS des mères célibataires de Dar Erahma (Bordj Bou-Arreridj) :
Publié dans La Nouvelle République le 16 - 10 - 2010

Mardi dernier, notre journal a été informé du préavis d'expulsion par la DAS de plusieurs femmes de Dar Errahma, à Aïn Trab, une maison d'enfants, de vieillards et de femmes en détresse, implantée depuis plus d'une quinzaine ans à Aïn Trab, commune de Sidi M'barek, à 10 km du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj et soutenue par la population et les bienfaiteurs depuis ses débuts. Le projet puise ses origines dans l'action des autorités locales ayant accueilli des orphelins, des femmes en détresse et des sans-abri depuis les années 1990.
Elle sont cinq femmes seulement, âgées de 20 à 38 ans, dont deux mère-célibataires qui sont menacées d'expulsion, d'être séparées de leurs enfants et d'être jetée dans la rue, dans un délai d'une semaine. «La directrice de l'action sociale de la wilaya de Bordj Bou Arréridj est venue nous annoncer cette décision d'expulsion», dira une des locataires.
«Elle nous a demandé de choisir entre la rue ou la séparation de nos enfants pour bénéficier d'un hébergement dans le centre de Bou Ismaïl», ajoute une autre. «J'ai quitté ma famille à cause de et pour mon enfant. Comment puis-je l'abandonner, maintenant ?», s'est demandée une mère les larmes aux yeux. «L'enfant a besoin de sa maman, personne ne peut la remplacer», murmure-t-elle.
Il n'y a pas plus beau que d'être mère. Et il n'y a pas plus belle offrande du ciel pour une mère que son enfant. Malheureusement, toutes les mères n'éprouvent pas ces nobles sentiments, et tous les enfants en veulent à leurs mères de les avoir mis au monde. Les mères célibataires et leurs enfants en savent quelque chose.
Le drame des filles-mères connaît une ampleur alarmante, ces dernières années, dans la région. Ahlam, mère-célibataire de la région est de la wilaya, rejetée par sa famille et la société, trouve refuge dans cette maison. Elle qui n'a jamais quitté son village.
Pour la DAS, c'est une question d'organisation. La loi ne permet pas aux femmes de rester plus de 6 mois dans ce genre de structures. Et pour les enfants, il y a des établissements spécialisés. «D'ailleurs, une pouponnière va ouvrir d'ici à 4 mois à Bordj Bou Arréridj pour accueillir des enfants de 1 à 6 ans», dira la directrice. «Il est intolérable de laisser vivre des êtres humains dans des conditions et une structure très dégradées», ajoute la directrice.
«Nous avons prévu de bâtir une nouvelle maison pour les personnes âgées. Le choix du terrain est déjà fait. Nous allons déplacer ces personnes vulnérables dans un endroit plus accueillant avec une meilleure prise en charge», a-t-elle expliquée.
Pour les mère-célibataires, il n'y a pas d'endroit pour garder l'enfant et la maman ensemble. Elles sont obligés de placer l'enfant dans un endroit et la maman dans un autre. «La mère-célibataire va être prise en charge dans un centre spécialisé à Bou Ismaïl. Elle aura un soutien psychologique, un environnement adéquat, une formation et surtout une préparation à surmonter ses difficultés», dira notre interlocutrice. «L'enfant aussi aura la chance de ne pas se retrouver dans la rue. Il va être pris en charge sur tous les plans», ajoute-t-elle. «Mais est-ce que tout ça peut remplacer une maman ?», dira une mère-célibataire.
Donner vie est la plus belle chose qui puisse arriver à une femme. Malheureusement, pour Ahlam, ce n'est pas le cas. Son calvaire a commencé le jour où elle a mis au monde un beau bébé. Cette jeune fille d'une vingtaine d'années a rencontré Farid, un voisin. Tous les deux du même quartier, amoureux l'un de l'autre, au bout de trois mois de fréquentation, ils se sont fiancés. La date du mariage est fixée pour l'été prochain. Convaincue que cet engagement moral suffit, Ahlam cède aux avances insistantes de son promis. Ils auront des rapports sexuels régulièrement jusqu'au jour où elle apprendra la grande nouvelle : elle est enceinte de quatre mois. L'arrêt des douleurs menstruelles, les vomissements, le gonflement de ses seins ne l'avaient pas inquiétée outre mesure. Sans une grande formation scolaire, sans aucune éducation sexuelle, Ahlam ignore que ce sont là les premiers signes de grossesse. Dépassant les trois mois, elle ne pouvait plus envisager de se faire avorter clandestinement. Quelques amies lui ont conseillé de prendre des recettes traditionnelles pour se débarrasser du bébé. Vainement. Ahlam décide, alors, d'en parler à son fiancé. Pour éviter le scandale, il faut qu'ils se marient le plus tôt possible. Pour toute réponse, Farid disparaît. Ahlam cache sa grossesse à sa famille. Elle serre son ventre avec un foulard et porte des habits larges. Les mois passent. Le jour J arrive. Le mois de février, Ahlam sent les premières contractions alors qu'elle est en train de faire le ménage. Espacées au début, elles deviendront plus accentuées par la suite. Ahlam n'en peut plus. Elle crie à tue-tête. Les voisins, alertés, courent à son secours. Parmi eux, une femme d'un certain âge, expérimentée, leur conseille de l'emmener à la maternité où elle a accouché. La nouvelle fait le tour du village. Tenaillée par la peur et la honte, Ahlam enroule son bébé dans un drap propre et prend la fuite. Elle se réfugie chez l'une de ses amies. Cette dernière lui parle de Dar Errahma.
Au foyer, au contact des autres jeunes filles ayant vécu une situation similaire, Ahlam accepte plus facilement son nouveau statut. Ce qui n'est pas le cas pour d'autres mère-célibataires, qui abandonnent leur enfant à la maternité ou sur la voie publique. Après les quarante jours de convalescence, Ahlam n'ayant plus de travail, on l'a aidée à en trouver un pour devenir plus indépendante financièrement. Elle est engagée dans le cadre de l'emploi de jeunes et travaille dans le foyer. En plus des travaux ménagers, elle s'occupe de son bébé. Elle est ‘'heureuse'' pour son bébé.
La jeune maman veut que le père de son enfant le reconnaisse. Elle l'a même poursuivie en justice. «La justice m'a demandé de prouver mon mariage avant de reconnaître le bébé», dira-t-elle. «Mais le père nie et personne n'a accepté ma demande de pratiquer le test d'ADN pour confirmer ou infirmer ce que je disais», a-t-elle ajoutée. «Cette action de prouver la paternité n'est pas pour moi, mais pour mon enfant», a-t-elle expliqué.
Il fallait parler des mères célibataires à toute la société puisque c'est de là que tout venait. La première des choses à faire est l'éducation sexuelle - que le Coran encourage.
(A Suivre)


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