Christine Lagarde a annoncé, hier, que l'Etat français et le fonds souverain du Koweït participeraient à hauteur de 900 millions d'euros à l'augmentation de capital d'Areva, donnant le coup d'envoi d'un processus plusieurs fois retardé ces dernières semaines. L'Etat français se dit prêt à investir 300 millions d'euros tandis que le fonds souverain du Koweit (KIA) contribuera à hauteur de 600 millions d'euros pour acquérir une participation d'environ 4,8 %, ce qui valorise le groupe à 11,5 milliards d'euros sur la base de ses fonds propres, précise la ministre de l'Economie dans un communiqué. Les deux partenaires ont conclu un pacte d'actionnaires dans le cadre duquel l'Etat français s'engage à «faire ses meilleurs efforts» pour coter en Bourse les actions du spécialiste français du nucléaire d'ici la fin du premier semestre 2011, indique le document. «L'Etat, actionnaire d'Areva, a souhaité augmenter le capital du groupe pour lui donner les moyens de conforter sa position de leader dans le nucléaire et financer un programme d'investissements particulièrement ambitieux», explique Bercy. Le conseil de surveillance d'Areva se réunira samedi matin à 10h pour discuter de l'opération, a précisé une porte-parole du groupe. Le groupe est actuellement coté sous la forme de certificats d'investissement qui représentent environ 4 % de son capital. Leur cotation a été suspendue, hier, peu après l'ouverture de la Bourse, sur un dernier cours de 351,30 euros, à la demande du régulateur. Les investissements de l'Etat et du Koweït marquent la première étape d'une opération qui devrait être suivie par un deuxième tour de table. Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a laissé entendre que le fonds du Qatar et le japonais Mitsubishi Heavy Industries pourraient à participer à cette deuxième étape de la levée de fonds. Le gouvernement, qui contrôle près de 90 % d'Areva, s'est fixé comme objectif de boucler une augmentation de capital d'Areva de 15 % au total avant la fin de l'année, pour un montant global estimé entre 1,5 et 3 milliards d'euros.