La plus récente affaire remonte, selon le lieutenant-colonel Louennes Aouragh, commandant de groupement de gendarmerie d'Oran, à jeudi dernier, quand les éléments de la brigade de Dar-El-Beida ont perquisitionné, suite à des renseignements, un domicile à Gambeta, transformé en atelier clandestin de fabrication de tabac à chiquer. L'intervention a permis d'appréhender 45 personnes, dont 40 femmes, en plein processus de fabrication, et la saisie de 60 quintaux de marchandises de marque El-Assil ainsi qu'une importante quantité d'emballage et du matériel servant à cette activité clandestine. Le gérant de «l'usine» et son patron, un jeune Sétifien âgé de 35 ans, ont été arrêtés pour création d'activité commerciale sans autorisation, évasion fiscale, non-déclaration d'employés, non-renouvellement du contrat de location du local et contrefaçon de tabac à chiquer et d'emballage. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'atelier clandestin serait en activité depuis plus d'une année et employant généralement des jeunes femmes âgées entre 25 et 30 ans. Une affaire qui devrait avoir une connexion, selon la même source, avec une autre similaire traitée en début du mois à Hassi Okba, Arzew, où les gendarmes ont saisi, sur un axe routier, deux camions chargés de 140 quintaux de tabac à chiquer dont l'emballage s'est avéré contrefait, ce qui a mis toute la marchandise en doute, avec notamment l'absence de documents justifiant sa provenance et sa destination. Trois personnes ont été arrêtées. A l'heure où nous mettons sous presse, les services de sécurité procèdent à l'élargissement de l'enquête qui devra toucher tous les lieux où pourrait s'exercer cette activité illégale. Le tabac à chiquer contrefait peut provoquer des maladies graves vu qu'il est fabriqué avec des substances chimiques dangereuses. Un échantillon du tabac saisi est au niveau d'un laboratoire spécialisé pour identifier tous ses composants. La valeur des 200 quintaux de la marchandise saisie à Oran est estimée près de cent milliards de centimes alors que la thèse de l'existence d'une connexion entre ces affaires et celles enregistrées à Sétif n'est plus à écarter. Le phénomène de la fabrication illicite de tabac à chiquer ne serait plus spécifique à Aïn-Oulmane (Sétif) où les plus grandes affaires ont été enregistrées ces dernières années suite au démantèlement de plusieurs ateliers clandestins. Le renforcement du dispositif sécuritaire au niveau des axes routiers et les lieux réputés par cette activité criminelle à l'est et au centre du pays semble pousser les malfaiteurs à investir dans d'autres régions moins connues en la matière. La fièvre de fabrication illicite de tabac à chiquer semble changer de terrain. Pour rappel, plusieurs enquêtes enclenchées à l'est du pays ont démontré que le tabac utilisé dans cette activité provient généralement de la récolte des champs autorisés à produire pour vendre à la SNTA, détourné vers le marché parallèle. L'emballage est, par contre, contrefait en imitant la marque de la Société nationale de tabac et allumettes et ce, au niveau d'ateliers clandestins spécialisés en la matière, situés généralement aux niveaux de la frontière algéro-tunisienne. Pour ce qui est des affaires récentes traitées dans l'Ouest, les feuilles de tabac et l'emballage contrefait pourraient provenir de l'est du pays et de ses frontières, sans écarter la thèse de la provenance des frontières algéro-marocaines. El-Bahia renforce son dispositif sécuritaire pour les fêtes de fin d'année Par ailleurs, les éléments de groupement de gendarmerie d'Oran ont traité durant les onze premiers mois de l'année en cours, 2 137 affaires de criminalité de droit commun engendrant l'arrestation de 2 014 personnes, soit une baisse de 10,05% par rapport à la même période de l'année précédente. Il s'agit, également, de 177 affaires de crime organisé impliquant 230 malfaiteurs, soit un recul de 50,14% par rapport à l'année précédente que ce soit en matière de trafic de drogue (57 kg de kif traité, 21 g de cocaïne et 8 355 comprimés psychotropes en 2010 contre 409 kg de kif traité et 331 comprimés psychotropes en 2009) ou en matière de trafic de véhicules (huit affaires traitées et sept véhicules saisis en 2010 contre neuf affaires et 13 véhicules en 2009). La seule activité qui a connu une hausse notable est celle du faux et usage de faux, enregistrant 15 affaires impliquant 37 personnes cette année contre huit affaires et dix arrestations l'année dernière. Il s'agit, également, du démantèlement de 23 associations de malfaiteurs dont la majorité était spécialisée dans les agressions et les vols qualifiés. Pour ce qui est des opérations coup-de-poing, les gendarmes ont effectué durant les onze premiers mois de l'année en cours, 41 descentes inopinées en mobilisant 763 hommes, 193 véhicules et deux groupes cynophiles par opération. Elles se sont soldées par l'identification de 31 660 personnes dont 42 étaient recherchées en vertu de mandats de justice et 5 082 véhicules dont 12 étaient également recherchés. A l'heure où nous mettons sous presse, les mêmes services effectuaient une nouvelle opération de grande envergure touchant tous les quartiers relevant de leur secteur de compétence au niveau de la wilaya. Elle s'est soldée, entre autres, par l'identification de plusieurs dizaines de personnes et de véhicules, et la récupération d'un véhicule de marque Hundaï Atos volé à Alger il y a 14 mois. En marge de cette activité de routine, le groupement de gendarmerie d'Oran a commencé à renforcer son dispositif pour une sécurité maximale durant les cinq derniers jours du mois en cours et ce, à l'occasion des fêtes de fin d'année où un nombre important de familles et groupes de jeunes optent pour l'ambiance particulière de cette région au nouvel an. En effet, tous les éléments du groupement de wilaya seront mobilisés durant cette période et renforcés par des groupes d'intervention dont les sections de sécurité et d'intervention (SSI), des groupes d'intervention et de réserve (GIR) et des groupes d'intervention et de neutralisation (GIN), ainsi que par des brigades de sécurité routière sur tous les axes routiers pour des fêtes sans accidents. De notre envoyée spéciale
