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D'Alger à Constantine, promenade en Kabylie
Voyage
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 12 - 2010

Point de départ de notre voyage : Alger. La «capitale du monde arabe 2007» peut s'enorgueillir d'un patrimoine exceptionnel : de nombreux édifices, pour la plupart d'un éclatante blancheur, valent la visite, à commencer par sa Grande Poste au style néomauresque – le «style Jonnart», du nom du gouverneur général qui s'efforça de concilier cultures française et arabo-islamique en présidant à sa construction en 1913. Le bâtiment est un peu le symbole de la ville.
Les mosquées sont toutes plus belles les unes que les autres. La plus ancienne est la mosquée (djemaâ) El-Kébir, construite en 1097 par les Almoravides sur les ruines d'une baslique chrétienne. Face au Front de mer, la mosquée El-Djedid, dite aussi «mosquée de la pêcherie», doit son surnom au port de pêche qu'elle surplombe. Les barques et les bateaux de pêche se balancent au rythme des flots à côté d'une succession de gargotes de poisson frais. C'est l'endroit idéal pour se restaurer d'une daurade grillée, la spécialité de Nono, connu par tous les habitants du quartier comme le «roi de la daurade».
Splendeurs algéroises
De retour sur le boulevard du front de mer (bd Che Guevara), on admirera au passage les façades des immeubles haussmanniens, avant de rejoindre la place des Martyrs, haut lieu de la vie sociale algéroise. On y croise des femmes de retour du marché, en robes traditionnelles bigarrées, chargées de fruits et légumes, parlant tantôt en français, tantôt en arabe. Un peu plus loin, assis sur un banc, deux hommes d'un certain âge, béret sur la tête, discutent. A leur côté, des jeunes jouent au ballon. Cette joyeuse animation ne cesse qu'à la tombée de la nuit.
On s'engouffre dans une rue perpendiculaire à la place, qui mène à la Casbah, bâtie sur une colline tournée vers la baie. Elle renferme des joyaux d'architecture, à commencer par la mosquée Ketchaoua, construite en 1794 par le dey Baba Hassan dans un curieux mélange de styles romano-byzantin et ottoman. En face, le palais Dar Aziza Bent el-Bey «(la maison d'Aziza, fille du bey»), le type même de la demeure algéroise du XVIe siècle ; elle servait de résidence aux beys de Constantine lorsqu'ils venaient à Alger payer l'impôt annuel. Aujourd'hui, le palais est le siège de l'Office du patrimoine et des antiquités de la Casbah. Il est possible de jeter un coup d'œil à la cour centrale et à la galerie qui l'entoure, et que supportent des colonnes de marbre italien aux fûts torsadés.
Un peu plus loin, on pénètre dans un réseau serré de rues et de ruelles coupées d'escaliers qui descendaient jadis jusqu'à la mer. Dans la basse Casbah, le palais des Raïs – il forme en fait un ensemble comprenant trois palais et plusieurs maisons –, appelé aussi Bastion 23, vient d' être entièrement rénové. L'un des palais fut au XVIIIe siècle la résidence du dey Mustapha Pacha. Cette merveille d'architecture a été classée patrimoine universel par l'Unesco en 1992. On admirera au passage les colonnes en marbre de Carrare et les plafonds à caissons peints et sculptés au décor géométrique floral tout droit sorti d'un conte des Mille et Une Nuits. Alger possède ses musées, et non des moindres ! Le Musée national du Bardo est spécialisé dans la préhistoire et l'ethnographie. Le Musée des beaux-arts conserve plus de 8 000 œuvres, dont des Delacroix, Fromentin, Corot, Monet, Utrillo… : une collection unique au monde. En contrebas, le jardin d'Essai, ou jardin du Hamma, qui fit les délices d'André Gide, et vient de rouvrir ses portes après une longue fermeture pour rénovation. On trouve là toutes sortes de plantes et de fleurs exotiques, des bambous gérants, des ficus, des palmiers, es dragonniers…
Avant de quitter Alger, visite obligée pour le coup d'œil au panorama : le monument des Martyrs qui surplombe la ville ou le balcon Saint-Raphël. C'est, en fin, de journée, au coucher du soleil, que la vue est la plus belle.
Entre mer et montagnes
Le lendemain, cap sur le nord-est. Nous filons vers Tizi Ouzou, que domine la majestueuse chaîne du Djurdjura. Une ascension surprenante : chaque vallée, chaque col est un décor splendide, chaque village, un petit monde de beautés ; les maisons kabyles ont la particularité d'être couvertes d'un toit de tuiles et généralement sans étage.
La Kabylie est une région montagneuse (elle englobe la portion de l'Atlas tellien qui s'étend d'Alger à Constantine, comprenant le Djurdjura, la plus longue chaîne montagneuse de Kabylie, et la chaîne des Babors) entourée de plaines et bordée par la Méditerranée. En fait, il existe deux Kabylies, la Grande et la Petite – appelées aussi Haute et Basse Kabylie. La première regroupe les populations du Djurdjura occidental que les anciens appelaient At Ufella (ceux d'en haut) ; dans la seconde, on vit plus près de la mer et à des altitudes moindres ; aussi désignait-on ses occupants comme les At Wadda (ceux d'en bas). Capitale de la Grande Kabylie, Tizi Ouzou est situé au carrefour des routes qui relient Alger à Béjaïa.
Au printemps, lorsque la vallée est tapissée de fleurs jaunes, elle mérite bien son nom berbère de «col des genêts». Les paysages sont alors de véritable tableaux.
Ici, on excelle dans la production de poteries aux couleurs vives, et de bijoux et de tapis renommés dans le monde entier. Broche, colliers, bracelets et boucles d'oreilles sont fabriqués depuis des siècles dans des ateliers d'orfèvres qui se transmettent leur savoir-faire de génération en génération. C'est dans le village de Beni Yenni, situé à 900 m d'altitude, que l'on trouve les plus beaux bijoux, nous explique-t-il, remonte au XVe siècle. Tous sont en argent filigrané, rehaussés d'émaux colorés bleus, rouges, jaunes ou verts.» Un peu plus loin, au bord d'une route, à la sortie de Tizi Ouzou, un monument rappelle l'assassinat en 1998 du poète et chanteur Matoub Lounès. Très engagé dans la revendication identitaire berbère, il est considéré comme un martyr par sa communauté.
Béjaïa, commerçante et hospitalière
Située en Petite Kabylie, la vieille ville de Béjaïa (anciennement Bougie) est pleine de charme, avec ses ruelle sinueuses qui montent et qui descendent. Elle a donné son nom aux petites chandelle – les bougies – qui, pendant des siècles, furent fabriquées avec de la cire d'abeille dans les monts de Kabylie. C'est, également, à partir de cette ville, l'une des plus anciennes d'Algérie, que les chiffres arabes ont été diffusés en Occident. Tout ici respire l'histoire et la culture. Ancien comptoir phénicien, siège d'une colonie romaine fondée en 27-26 avant notre ère par l'empereur Auguste, Béjaïa devint au Moyen-Age la capitale de la dynastie berbère des Hammadides. La ville fut très vite l'une des plus prospères de la Méditerranée ainsi qu'un centre artistique et scientifique mondial. Aujourd'hui, Béjaïa est une grande ville commerciale ; par son porte, le deuxième du pays après celui d'Alger, transitent des produits laitiers et autres productions alimentaires industrielles. Son activité économique trépidante se double d'un art de vivre décontracté. Sa réputation d'hospitalité n'est plus à faire, et vous trouverez facilement un habitant tout disposé à vous faire découvrir les richesses naturelles et culturelles de la région. La place Gueydon, bordée de cafés en terrasse, est très animée quelle que soit l'heure de la journée. Des gamins réjouis y jouent au foot et tentent de ressembler à leur idole Zinedine Zidane ; un peu plus loin, des hommes se regroupent autour d'une tasse de thé pour une partie de cartes.
Avec ses multiples sentiers de randonnée, les environs de Béjaïa se prêtent à la promenade. Une excursion au Cap Bon s'impose. Son phare, érigé à 220 m d'altitude, est l'un des plus hauts placés de la Méditerranée. Au sommet du pic des Singes, qui domine la baie du haut de ses 730 m, vue imprenable sur le paysage et les eaux limpides de la Méditerranée.
A proximité, dans l'enceinte du Parc national du Gouraya, des sentiers traversent un bois de pins et d'oliviers et mènent à l'anse des Ayguades, une petite baie tapissée de galets, lieu de prédilection de singes magots, une espèce endémique en Afrique du Nord.
(A suivre)
Texte et photographies de Frédéric Soreau


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