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Ces enfants qu'on exploite
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 01 - 2009

Très tôt, plongés dans le monde des adultes, ils font «l'impasse» sur une tranche de vie nécessaire à la construction d'une personnalité équilibrée. Nombreux sont les enfants en bas-âge qui sont obligés de travailler pour survivre.
La population dans certaines villes algériennes, en particulier les femmes et les enfants, continuent d'être la proie de la pauvreté, du chômage et de la déperdition scolaire. Chose qui a donné naissance à un nouveau phénomène: le travail des mineurs.
A Oran, il n'y a pas un marché, un quartier ou une ruelle où on ne trouve pas des enfants qui proposent des produits à vendre. Ils vendent de tout, des sachets en plastique, du pain traditionnel, des cigarettes... D'autres frappent aux portes pour chercher du pain rassis ou des produits recyclables. Ils travaillent aussi comme manutentionnaires au marché de gros, commis de grossistes, apprentis mécaniciens, maçons... Pire, les enfants sont également exploités par des patrons d'entreprises et d'usines et d'ateliers ou exploités par des personnes qui dirigent des réseaux de mendicité. Il existe aussi une forte demande de travail des enfants pour des horaires précis (après les heures de classe) et des saisons de fortes activités (vacances scolaires, saison de récolte, période de Ramadhan. Un travail qui n'est pas sans conséquences sur leur santé physique et mentale, leur sécurité et leur moralité.
Orphelin de père, vivant dans une extrême pauvreté, Omar âgé de douze ans, après avoir quitté les bancs de l'école est employé depuis quelques mois chez un tôlier. Il travail six heures pour subvenir aux besoins de sa mère et ses deux frères âgés de six et huit ans. Sa tâche consiste à nettoyer les lieux et aider son employeur, contre 200 DA par jour. Le cas de Omar n'est pas isolé à Oran. Maigre comme un clou, le regard triste, Aïcha, 11 ans, nous fait une confidence: «mes parents sont divorcés, ma mère travaille comme femme de ménage chez une famille, mais elle ne gagne pas beaucoup. J'ai deux soeurs plus jeunes que moi dont une handicapée et un frère, Mohamed, âgé de 13 ans, lui aussi travaille comme moi». Si Omar a quitté l'école, Aïcha et son frère sont scolarisés. Elle est en 5e année primaire et lui en 1re année moyenne. Ils vendent du pain traditionnel après les cours. Ils passent la journée à l'école et, vers 16h, rentrent à la maison pour chercher le pain que prépare leur mère pour le revendre dans leur endroit habituel. Il y a des jours où ils n'ont même pas le temps d'enlever leurs tabliers. Vers 16h30, Mohamed et Aïcha s'installent au terminus de la ligne 4G, à l'USTO. De l'autre côté de la rue, Samir le vendeur de cigarettes prend place à cette rue, tôt le matin, car contrairement aux autres il n'est pas scolarisé.
Samir âgé de 15 ans orphelin des deux parents habite à Sidi El-Bachir avec sa grand-mère.
Le «vide» statistique
Si le ministère du Travail affirme que la situation en Algérie n'est pas inquiétante en matière de travail des enfants et que le cas de pires formes de travail des enfants n'ont pas été relevés, à Oran, ou ailleurs au niveau national, il y a un vide statistique dû, en grande partie, au fait que les enfants exercent généralement «en cachette» dans le secteur privé où l'employeur échappe aux impôts et ce, faute de déclaration de la nature de l'activité et du nombre d'employés.
Deux études ont été réalisées en 2002 et 2006, au niveau national par l'inspection du Travail. L'une a révélé qu'au niveau des 5.847 entreprises inspectées, sur les 16.895 employés qu'elles comptent, 95 n'ont pas atteint l'âge légal du travail, soit un taux de 0,56% . Quant à l'enquête réalisée en 2006 dans 3.853 établissements, sur un effectif de l'ordre de 28.840 travailleurs salariés, 156 n'avaient pas atteint 16 ans, soit un taux de 0,54%.
S'agissant de la région ouest recouvrant six wilayas (Oran, Mascara, Mostaganem, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen et Aïn Témouchent), en 2006, une étude avait touché 394 entreprises employant 2.115 travailleurs et 12 cas d'enfants de moins de 16 ans, y exerçant, ont été relevés, alors que 19 cas de mineurs n'ayant pas d'autorisation de leurs tuteurs ont été signalés par les inspecteurs, lors de cette enquête. A Oran, en 2007, 3.942 interventions ont été effectuées par l'inspection du Travail dans des entreprises privées. Aucun cas d'exploitation d'enfants de moins de 16 ans n'a été recensé. Cependant, sur un total de 4.932 personnes employées dans ces entreprises, 5% sont âgées entre 16 et 19 ans. Ainsi, 836 mises en demeure ont été établies pour mauvaises conditions de travail.
Selon une étude sur le travail des enfants en Algérie, sur une population globale de 10 millions d'enfants, quelque 500.000 sont exploités dans différentes activités dont 200.000 sont scolarisés. Ces enfants scolarisés travaillent en dehors des cours et durant les vacances et exercent généralement dans le secteur des professions libérales où l'employeur échappe aux impôts faute de déclaration de la nature de l'activité et du nombre d'employés. Les données de l'enquête révèlent que ce sont les parents qui poussent leurs enfants vers le monde du travail. L'UGTA est allée plus loin et a estimé le nombre des enfants travailleurs à 1.300.000 dont 700.000 filles âgées de moins de 18 ans. Notons que la loi de 1990 stipule que: «l'âge minimum requis pour un recrutement ne peut, en aucun cas, être inférieur à 16 ans, sauf dans le cadre de contrats d'apprentissage établis conformément à la législation et à la réglementation en vigueur». Outre les apprentis, les travailleurs âgés de moins de 18 ans sont soumis à une surveillance particulière», prévoit une autre loi de janvier 1988, relative à l'hygiène, la sécurité et la médecine du travail. Mais ce n'est qu'à 18 ans révolus que la personne peut être employée dans n'importe quel type d'activité, de travail, de jour comme de nuit.
De grands risques
N'ayant ni l'âge requis, ni les aptitudes physiques et psychologiques nécessaires, les enfants à un âge où ils devraient être à l'école, se trouvent contraints d'intégrer le monde du travail, avec tous les risques de détérioration physique due au surmenage, à l'exposition aux intempéries, au travail de nuit, à l'irrégularité des repas et du sommeil, à l'usage des stimulants (cigarettes, café...), aux maladies vénériennes et aux agressions verbales, corporelles et sexuelles. Il y a aussi les risques de détérioration morale: l'enfant est soustrait à la surveillance des parents et s'en défie, il est incité à ne plus aller en classe. Pris, peu à peu, par la vie de la rue, il contracte de mauvaises habitudes et devient un être faible, la rue étant une pépinière de délinquants. De leur côté, les sociologues estiment que les enfants qui quittent généralement tôt l'école pour travailler se privent de l'instruction de base nécessaire à leur bonne insertion sociale et professionnelle. Le travail peut entraver le développement de la personnalité et la socialisation des enfants, surtout s'il est effectué à l'extérieur du cadre familial. Selon les différentes enquêtes qui ont été menées dans ce cadre, les enfants qui combinent l'école et le travail finissent par quitter l'école et s'intègrent définitivement dans le monde du travail. Au-delà des mesures législatives répressives, l'accent doit être mis sur l'action continue et le travail collectif impliquant, non seulement, les pouvoirs publics mais aussi la société civile, les organisations syndicales, les employeurs, les travailleurs, les associations de parents et les familles.


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