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Béni-Saf: Marins pêcheurs sans «filet»... social
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 02 - 2009

Dans le monde de la pêche, on n'a pas toujours le choix. On travaille sur le premier bateau sur lequel on peut trouver du travail et on pêche dans la première zone dans laquelle on estime le poisson s'y trouver, soi-disant, en abondance.
Et comme les poissons les plus recherchés, à titre d'exemple la sardine, sont des espèces migratrices, cela suppose qu'un marin pêcheur lui aussi est souvent migrateur. Il peut faire plusieurs bateaux et autant de ports dans une vie aussi courte soit-elle.
Saïd est Bénisafien, il est marin pêcheur depuis au moins un quart de siècle et il a déjà fait le tour des quais du pays. Mais pour lui, le problème n'est pas là. Le problème, aujourd'hui, est quand un marin pêcheur veut se faire rembourser des frais médicaux, il doit aller obligatoirement à la caisse sociale où l'employeur - le propriétaire du bateau - effectue les versements de ses cotisations concernant l'équipage de son bateau. En fin de semaine écoulée, Saïd était sur le port. Il voulait parler au ministre de la Pêche. Il s'est confié au Quotidien d'Oran. «Quand vous travaillez ou vous avez travaillé sur un bateau immatriculé hors Béni-Saf, par exemple à Annaba, et vous tenez toujours à être remboursé des ‘quatre sous' de vos frais médicaux engagés, vous devez nécessairement aller jusqu'à la CNAS de Annaba même si le bateau est toujours à Béni-Saf». Et c'est valable pour toutes les caisses locales ou régionales, ajoutera-t-il.
Même son de cloche pour les allocations familiales qui, semble-t-il, étaient payées auparavant par mandat au marin pêcheur à son lieu de résidence. Alors qu'aujourd'hui les AF seraient payées à la caisse du lieu de résidence de l'employeur. Encore que le marin pêcheur devra présenter une déclaration d'emploi dûment remplie, signée et cachetée par l'employeur dans laquelle sont mentionnées les périodes de travail. On nous fera savoir aussi qu'avant 1988, les gens de la mer étaient régis par une caisse propre à la profession, la caisse de protection des gens de la mer. Pis encore, certains marins pêcheurs de Béni-Saf, même ayant régularisé plusieurs fois leur situation administrative vis-à-vis de la caisse où est affilé l'employeur, n'auraient pas perçu un sou des AF depuis plusieurs mois. On leur demande de fournir tel ou tel document. Une fois fait, l'attente devient plus longue que prévue.
Avec Saïd, il y a aussi Safi. Lui aussi voulait parler au ministre. Mais il ne savait pas trop s'il pouvait le faire. Comme souvent, dira-t-il, il a le trac. Safi, lui est ramendeur. Son métier consiste à réparer les filets de pêche déchirés lors du chalutage. Et contrairement à Saïd, Safi ne peut prétendre pour le moment ni aux allocations familiales ni aux remboursements des frais médicaux. Pour la simple raison, explique le représentant des petits métiers, que les hommes à terre, tels les ramendeurs et les portefaix, n'ont pas le même statut que le personnel navigant (les hommes à bord du bateau). Le rôle, une sorte d'autorisation de pêcher, qui doit désigner la liste du personnel navigant en activité, mais seulement les hommes détenteurs d'un fascicule ou livret marin.
Le problème du ramendeur est quand il trouve du travail, il est souvent employé par plusieurs propriétaires à la fois et il lui est difficile de trouver celui qui veut ou peut l'assurer à la place des autres. Aujourd'hui les jeunes qui ont choisi ce métier, ajoute notre interlocuteur, veulent l'abandonner craignant que ce métier soit encore marginalisé par rapport au statut des gens de la mer. Le ramendeur participe certes indirectement à la production, mais d'une belle manière. Son rôle est aussi important que celui qui va uniquement pour surveiller le filet ou trier le poisson. C'est lui qui taille le filet et souvent c'est ce filet qui fait la différence dans la quantité de la prise du poisson.
Il y a aussi Abbès, un autre ramendeur. Il est aussi père de famille et n'a pas perçu un centime des allocations familiales ni pu se faire rembourser ses frais médicaux depuis 2001. Lui qui traîne une maladie chronique, pense déjà à « l'après 60 ans », quand il n'aura plus droit au travail et il doit continuer à nourrir ses enfants, que même aujourd'hui il a du mal à assurer en raison d'une période de pêche mi-figue mi-raisin. Abbès travaille depuis près de 30 ans dans le ramendage.
Comme Saïd, Safi et Abbès, tous les autres gens de la mer veulent que ce problème soit vite pris en charge par les responsables concernés. On dit souvent, quand les gens de la mer souffrent, ils ne se dévoilent pas. Ils ont l'habitude des rudes combats avec les mers démontées et des nuits glacées. Mais cette fois, ils n'en peuvent plus. Saïd est au chômage depuis plusieurs semaines. Météo oblige, panne ou manque de place à bord, il ne veut pas le dire.


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