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Immigration clandestine: Des cercueils aux rivages de l'Europe
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 02 - 2009

Le naufrage d'une embarcation d'immigrés clandestins à, seulement, quelques mètres du rivage, près d'Arrecife, sur l'île canarienne de Lanzarote, le soir de dimanche dernier, est à inscrire sur la liste déjà longue des drames survenus en mer et dont les victimes sont toutes issues de la rive sud. Le bilan lourd est à l'image de ceux qui l'ont précédé, sans concession. Sans larmes. Des chiffres de morts et de disparus qui continuent à alimenter les colonnes des journaux et les bonnes consciences des associations européennes des droits de l'Homme. Les 14 cadavres repêchés, dont une fillette et une femme et les disparus, probablement noyés, même s'ils interpellent l'opinion, n'en demeurent pas moins l'expression d'un divorce de l'Europe avec ses anciennes colonies africaines ou maghrébines.
Ce sont des milliers d'immigrés clandestins qui se jettent désespérément à la mer pour essayer de rejoindre, à bord de frêles esquifs, les côtes andalouses ou canariennes. Phénomène vieux dans l'histoire avec les fameux «boat people» vietnamiens et les embarcations de réfugiés cubains en partance vers la Floride, la relève est prise par les Africains qui n'hésitent plus à «envahir» les côtes européennes pour un hypothétique Eldorado. Cependant, et loin des images d'Epinal d'une traversée pour fuir un régime dictatorial et gagner la terre de la démocratie, ces embarcations charrient, le plus souvent, des hommes, des femmes et des enfants au bord du désespoir. Ces immigrés préfèrent la mer et ses dangers à la faim et la pauvreté qui les accompagnent chaque jour sur la terre d'Afrique. Cependant, l'ampleur prise par cette ruée dépasse l'entendement et ce sont des tribus entières qui se risquent dans les flots noirs des mers du monde. Il n'est pas rare de dénombrer deux voire trois arraisonnements quotidiens opérés par la Garde civile espagnole. Des naufragés «économiques» issus des pays du Maghreb ou originaires d'Afrique sub-saharienne que les gardes-côtes canariens ont arrêtés pour infraction à la loi espagnole sur l'immigration, en attendant l'expulsion. De minuscules barques de pêcheurs, les «patera» où s'entassent parfois jusqu'à 20 immigrés clandestins partis des côtes sénégalaises, mauritaniennes ou marocaines. Une véritable industrie créée par le besoin de fuir la misère et alimentée par des réseaux de passeurs, organisés en mafias. Pourtant, les naufrages ne sont pas rares dans le détroit de Gibraltar, où l'Atlantique fait peser toute la force de ses courants par un passage large de seulement 15 km. Les exemples de tragédies n'en finissent plus d'être cités où les morts se comptent par dizaines et les disparus rarement retrouvés. L'Espagne reste l'une des principales portes d'entrée européenne pour les immigrants africains. L'archipel des Canaries, situé dans l'Atlantique à l'ouest du Maroc, enregistre régulièrement l'arrivée d'embarcations chargées de clandestins. Mais en raison d'une surveillance accrue des côtes canariennes, les clandestins sont obligés de prendre plus de risques, ce qui multiplie les drames en mer. Officiellement, il n'existe aucune statistique officielle sur le nombre des «sans-papiers morts» durant ces traversées. En juin 2008, au moins 40 personnes avaient péri et près de 100 autres sont portées disparues après le naufrage d'un bateau transportant des immigrés clandestins de la Libye à l'Italie, un autre port d'attache pour les sans-papiers. Parti du port libyen de Zouwaira, proche de la Tunisie, ce navire a sombré le 7 juin peu après son départ. Tout comme les côtes andalouses ou canariennes, l'Italie est confrontée à l'arrivée massive sur sa petite île de Lampedusa et ses côtes siciliennes de clandestins partis pour une grande partie de Libye. En 2007, selon les chiffres du ministère italien de l'Intérieur, 16.482 immigrés clandestins «probablement en provenance» de Libye ont débarqué sur les côtes italiennes, alors qu'ils étaient 20.927 en 2006. Toujours en 2008, 30 jeunes Tunisiens, candidats à l'immigration clandestine vers l'Europe sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation, au large de Tunis. En raison de sa proximité des côtes italiennes, le littoral tunisien long de 1.300 km sert fréquemment de point de départ ou de transit de migrants clandestins maghrébins et d'Afrique subsaharienne. Ces naufrages dramatiques, enregistrés ces dernières années, sont dûs essentiellement à des passeurs sans scrupules qui entassent les migrants en surnombre dans des embarcations vétustes qui ne résistent pas aux intempéries.
Cette hécatombe renseigne sur le degré de désespoir des immigrés clandestins qui n'ont trouvé que la mer pour essayer de forcer les verrous sécuritaires terrestres dont s'est entourée l'Europe pour prévenir ces flots humains qui viennent, quotidiennement, se fracasser la tête contre leur muraille de défense.


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