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Sidi Bel-Abbès: Les artistes créent leur syndicat
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 06 - 2009

Les artistes locaux sont décidés cette fois-ci à s'organiser en rejoignant leur fédération nationale nouvellement créée, nous dit M. Hanitet Mokhtar qui a assumé la tâche de syndicaliste au sein de l'UNAC.
Selon lui, une large action de structuration, voire démarche préorganique a été entreprise ces derniers jours pour recenser tous les artistes. Par ailleurs, cinq artistes de différentes disciplines ont été retenus provisoirement pour ladite action; il s'agit de Draa Noreddine, Marhoum Abbès, Ferdagh Djeloul, Douila Noreddine et bien sûr Hanitet Mokhtar, pour aboutir à l'officialisation par les structures de l'UGTA. Néanmoins il y a lieu de rappeler sommairement la large contribution des artistes locaux de renom ou anonymes, accidentés, emportés par la maladie, torturés dans les geôles coloniales... contraints à l'exil... Vous voilà de retour en cette halte organique. Une fois de plus, nous n'avons pas l'intention de présenter l'ensemble des éléments du riche patrimoine culturel, ceci n'est pas possible eu égard aux considérations d'archives officielles. Néanmoins il est malheureux qu'un grand festival à celui du barde de l'Oranais ou barde des Béni Ameur. Il n'y a pas que cela, le festival national du melhoun n'existe plus, à cela s'ajoute un récent dépit lors de l'ultime édition du festival professionnel du théâtre de mars 2009. Des voix se sont élevées pour réclamer la baptisation du théâtre local au nom d'un grand nom de la culture nationale, feu Saïm El-Hadj. Cette montée au créneau n'a pas donné de suite. Il en a été souvent ainsi à Sidi Bel-Abbès, une litanie de regrets et de commentaires, la nostalgie, orgueil et fierté. Toutefois, la ville de Sidi Bel-Abbès s'enorgueillit de Frih Khodja, Abdellaoui Cheikh, feu Zargui de son vrai nom Hammam, du grand Abdelmoula, du patriote Saïm Lakhdar et de son frère El-Hadj, de sa diva Chikha Remiti et autres Djenia, de feu Dziri Kadri et feu M'kalech de son vrai nom Bouchrit Abdelkader, feu Hamidouche, de ses poètes prolifiques de Benharrat Mostefa, père de la célèbre et mythique Aïn Ba Dahou, synonyme d'une atteinte aux pulsions des autochtones des Béni Ameur. La liste est certainement longue, l'on évoquera feu Cheikh Djilali Zineddine, des peintres Ben Ameur D., Silem Ali, Hamdad S.A., Belhorissat, Draa Noreddine, Kadid Djilali et autres... des poètes Fizzi, Ben Chaabane, Ladham, Oud Ezzine Ahmed, Cheikh Khodja, Gadi (authentique bilingue), Cheikh Djilali Zineddine... les Feraoun, Benaïssa, Chadli M., Kader Benchiha, Slim, Dida Larbi, et la lignée des chebs, Naam, Mimoun, Yacine, Mohamed El-Abbassi... A ces derniers, s'ajoutent les Bensmicha, Bensaïd, Douma, Brahim Tsaki, Chouat, Mellak D., Kazouz M., Benzerga M'hamed, Ourad Boumediène, etc. Les célèbres troupes modernes, à commencer par Basil Session des années 60, les Drifters, une longue histoire méconnue avec, l'on signalera, le décès des trois frères Attar (Kamel, Faïçal et Réda). The Figures, Red Star, Aigles noirs, les Jaguars, les Kamels, de Africa... à Raïna Raï, Tessala Entreprise, Essadimiya (genre Nass el-ghiouan-Djildjilala). Au sein de cette jeune troupe, il y avait Benaoum A. Eddine A., Moulshoul, Mahmoudi, Bouanani, Bensenada, feu Assou Nasser, Bachir Bouidjra A. La liste des artistes est longue, tout ne peut se ranger facilement, des lacunes fort compréhensives subsisteraient, nous l'avons dit plus haut. Les artistes des troupes modernes sus-citées avaient pour noms feu Wassini, feu Bouhadji connu par «Lary», on signalera les frères Boughrara, Aboura, Sekkal F., Batsi, Kebbach Kada qui interprétera magistralement «Ya zina diri latay, zin ezzin saken Sidi Yacine», feu Naïb Noreddine, fils de Cayassone (calle del sol), Rouis, Draa Nasser, Kerkoub Ali, le dynamique Hanitet Mokhtar, qui ambitionne légitimement de créer un syndicat des artistes, a-t-on appris. L'on citera également Bahous Moulay, les Djellouli et naturellement Bachi Bensaad Bouzid, le pianiste Raïs établi à l'étranger, Bahi Zouaoui, Mamoun Saïd, Ghomari A., Amara M. Taieb, Brahim Abdelkader, feu Feddal Kacem, Djilali, Djelouli Hachemi, Chikhi Tarek, Bouchentouf, aux professeurs Illes Djeloul, feu Nebbal Cheikh, feu Bedjaoui Abdelkader, Souna, Borsali, à la célèbre troupe El-Afrah, au Cheikh Hattab, à la lignée des chebs Mimoun, Yacine, Naam, Kembouze Mohamed qui s'active énormément. Le sculpteur Nouara Tayeb n'a pas été oublié en cette occasion, on ré-évoquera cet ex-PPA militant nationaliste de la première heure et sculpteur de renom, ex-hôte et aussi ambassadeur de l'Algérie indépendante dans plusieurs capitales étrangères où ses belles oeuvres étaient exposées au public. Le défunt artiste a été interné dans la célèbre prison de Bossuet (aujourd'hui Daya), il est décédé, le dimanche 13 décembre 1998, dans sa ville natale. En cette mi-décembre indélébile qui a vu les Madani, Boumlik Abdelkader, l'un emporté par la maladie, l'autre guillotiné à Oran un certain 4 décembre 1956... Tous nous ont quittés. Feu Nouara Tayeb est né à Sidi Bel-Abbès en 1925. Il fréquentera l'école indigène de la «Graba», rejoindra le PPA et militera jusqu'à son arrestation. C'est en prison qu'il parachèvera ses oeuvres. L'on ajoutera Saïm Lakhdar, artiste patriote qui a connu la prison de Baudens (aujourd'hui Caïd Belarbi). Lakhdar a été aussi l'un des rares auteurs-interprètes algériens à tutoyer les grands chanteurs arabes de l'époque, Mohamed Abdelwahab, Farid el-Atrach, Abdelaziz Mahmoud, Mounir Mourad, Abdelghani Sayed et beaucoup d'autres. Saïm Lakhdar, qui s'était très tôt épris de la chanson orientale dont il s'inspirait dans ses compositions musicales, réussira la composition d'intéressants morceaux de musique adaptés au genre oranais et qui s'apparentaient à la musique orientale par l'utilisation du quart de note, inconnu chez les Occidentaux. L'ancien scout que fut l'artiste belabbésien était également connu comme auteur dramatique, pour avoir écrit des pièces tout comme des chansons, à la gloire de la patrie. Le regretté Lakhdar naquit le 12 septembre 1912. Il fera l'école coranique avant de se faire inscrire dans un établissement primaire. La nécessité d'aider à subvenir aux besoins de sa famille le contraint à quitter prématurément les études. Et comme un malheur arrive rarement seul, Lakhdar se voit dans l'obligation, indique une source, de prendre en charge sa famille dont il était l'aîné. Il ne fera pas de grandes études mais il était doté d'une grande culture, nous l'avons côtoyé dans la rue Mazagran en tant que voisin de votre serviteur. Toutefois la vie au quotidien et le scoutisme lui enseigneront ce qu'il n'aurait pas appris à l'école. Saïm Lakhdar, le chanteur à la belle voix chaude et pleine, excellera dans les chants patriotiques. Il compose et chante «Farhatna bil Ghaïb» (célébrons l'absent). C'est ce qui lui vaudra d'ailleurs, l'arrestation par les éléments des forces d'occupation qui l'interneront au camp de concentration de Baudens, 18 kilomètres du chef-lieu sur l'axe Saïda. La prison ne découragera guère l'irréductible nationaliste, qui non seulement reprendra ses hymnes à la gloire de la nation algérienne qu'il diffusera dans les milieux de la jeunesse belabbésienne, mais récidivera quelque temps après par le théâtre. Il réalise cette fois-ci «Houkoum essam», une pièce pour laquelle il se fera embarquer une seconde fois, et très vite, par les policiers français. C'est en prison qu'il a composé « Ya raïhin esalou ‘alih » et «El Ghaïb tal erjou'». Des paroles qui n'étaient pas sans évoquer la situation dans laquelle il se trouvait en compagnie de centaines d'autres Algériens, indique toujours la même source. L'auteur dramaturge s'est vu confier la gestion du théâtre local. Il militera dans une des cellules de la kasma FLN jusqu'à son décès en début juillet 1988.
Force est de relever que cette grande saga des artistes locaux, qui furent souvent les dignes ambassadeurs de la culture nationale, reste à faire connaître, c'est ce que nous tentons d'entreprendre avec toutes les réserves voulues ou inhérentes à ce type d'exercice où plusieurs générations se sont succédé qu'ils soient musiciens, peintres, poètes, etc. A cet effet, nous avons pu identifier quelques brèves informations, à commencer par le virtuose Abdellaoui Cheikh.
Ce natif du 4 mai 1945, grand guitariste, enseigna la musique dans plusieurs régions du pays, connut une période féconde lors de son passage à la radio. Sa rencontre avec Rahal Zoubir a été décisive, indique l'écrivain Achour Cherfi. Il composera pour Zoubir R. de belles chansons «Galbi madjrouh», feu Sabah Esseghira bénéficiera de ses compositions, Mustapha Zemirli, Djahida, Souad Bouali le firent également. De la radio, le virtuose belabbésien passera au théâtre où il signe les musiques des grandes pièces de feu Alloula Abdelkader ; Boualem Hadoun et feu Kaki ont été destinataires de ses loyaux services, indique la même source. Outre Abdellaoui Cheikh, feu Bachir Fekih, Zaïdi Yacine, le metteur en scène Ziani Cherif Ayad, très connu par Hafila Tassir Doussas (ex-agent communal) l'andalou a eu et possède à ce jour de dignes interprètes. Il y a eu aussi Djili Sadek, père de «K». l'on citera feu Cheikh Abdelmoula, suivi d'autres chantres locaux. De son vrai nom Sensaoui, Cheikh Abdelmoula fut un très grand interprète du bédouin oranais. Les poésies des icônes locales M. Benharrat, Belkadi B., Belhadri Khodja furent admirablement chantées. Son premier 78 tours a été enregistré en 1954. Feu Abdelmoula brillera dans d'autres registres du bédouin tels el-mkhazni, el-guebli, el-amri, el-mazouni. Feu Gadi Tayeb, un ould bled, dit-on, fournira de multiples textes au grand Cheikh Abdelmoula qui sera suivi par d'autres figures artistiques où l'on indiquera feu l'artiste M'hamed Benzerga, originaire de Belarbi ex-Baudens, 18 km du chef-lieu de wilaya, de la tribu des Nedjaaja. Il est né en 1936 et décède tragiquement le 8 août 1959 à la suite d'un accident de la circulation, il y a de cela 50 ans. Il va marquer pour longtemps deux générations d'Oranais.
Ecrivain public à Oran comme son ami feu Ahmed Saber, il taquine aussi bien la musique que le théâtre. Benzerga enregistre en 1957 aux éditions Tam Tam à Marseille son premier disque, puis le reste de sa production aux éditions Dounia. Sa trajectoire fulgurante, qu'un accident de voiture arrêtera brutalement en 1959, lui conférera l'aura d'un James Dean de la chanson que les Oranais continueront à entretenir à travers son célèbre «Nebghik nebghik, omri ma n'selam fik» (Je t'aime, je t'aime, je ne renoncerai jamais à toi). Parallèlement au développement de cette chanson moderne, il y avait la guerre de libération nationale, on s'attaque à la morale du peuple algérien, car les assauts de la colonisation sont dans ce cas particulier portés contre la jeunesse.
Malgré cela, la radio et les débuts de la télévision (1957) vont faire connaître beaucoup de ces jeunes chanteurs et participer à leur promotion, l'on relèvera que les M'hamed Benzerga, Meriem Abed, Hadjira Bali, qui mourra tragiquement quelques années plus tard, se produisent avec les Remiti, Blaoui, Fadila Dziria et El-Anka tous de l'émission Rythmes et Chansons enregistrée à la salle Ibn Khaldoun (ex-Pierre Bordes) à Alger, de 1958 à 1962. Benzerga restera le chanteur qui raconte le quotidien et le vécu du petit peuple à un moment fort de son histoire. L'on ajoutera Cheikh Djilali Zineddine, feu Hamidouche, Cheikh M'kalech, feu Dziri Kadri. La liste est longue et le combat de la corporation nécessite consolidation des rangs.


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