Les deux accusés dans l'affaire du crime survenu la veille de l'Aïd El-Adha de l'année dernière, dont la nouvelle a jeté émoi et consternation au sein de la population constantinoise, ont été condamné hier par le tribunal criminel à 20 ans de réclusion criminelle pour le chef d'inculpation de meurtre avec préméditation. L'avocat général avait, pour sa part, requis la peine capitale contre chacun des deux accusés. Les faits ont eu pour théâtre le centre-ville de Constantine (face au centre culturel Med Laïd Al-Khalifa), durant la nuit qui a précédé le jour de cette fête religieuse, c'est-à-dire le 8 décembre à 1 heure du matin. Les deux accusés, âgés tous les deux de 22 ans, se sont accrochés avec la victime, âgée d'à peine 16 ans, qui était en compagnie d'un ami. Après un échange d'insultes entre les antagonistes, les deux accusés en arrivèrent à l'utilisation de couteaux, bien aiguisés et tranchant pour les besoins du sacrifice du mouton. Devant cette réaction, la victime et son ami prennent la fuite, poursuivis par leurs vis-à-vis, et s'engagent vers la rue des Maquisards, pas loin de Aouinet El-Foul où ils résident. L'un pourra fausser compagnie à ses poursuivants en prenant un chemin parallèle, mais la victime trébuchera, tombera et sera à la merci des deux accusés. Sans états d'âme, les deux accusés s'acharneront sur leur proie, qui sera poignardée à deux reprises dans le ventre et une troisième fois en pleine poitrine. Evacué en urgence vers le CHUC, la victime succombera à ses blessures au petit matin, aux environs de 7 heures 30, quelques instants avant le rituel sacrifice des musulmans. Un drame incommensurable pour les parents de la victime. Hier à la barre, les deux accusés se sont rejeté la balle, chacun pointant le doigt sur l'autre pour désigner l'auteur des trois coups de couteau reçus par la victime. Suivis sur cette ligne par les deux avocats de la défense, qui chacun de son côté plaidera l'innocence de son mandant. On plaidera aussi pour la (re)qualification du chef d'inculpation en coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Mais, au bout de ses délibérations, le tribunal criminel les jugera coupables et retiendra en leur faveur les circonstances atténuantes, les condamnant à 20 ans de réclusion criminelle chacun.
