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La démocratie expliquée aux nuls
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 11 - 2009

Comment être une démocratie ? Les régimes arabes n'y répondent jamais quand ils célèbrent l'indépendance, la révolution, l'anniversaire du coup d'Etat ou l'annonce de prochaines élections. Tous les chefs et rois et colonels arabes expliquent pourquoi on ne l'est pas. On n'est pas encore une démocratie pour deux raisons : parce qu'il faut attendre pour l'être (théorie de la durée qui dure) et parce que la démocratie ne peut pas être dictée, imposée, décidée, contrairement à la dictature qui peut l'être, sans se gêner.
Cette théorie part de deux thèses : celle de la responsabilité et celle de l'évolution qui refuse que l'homme arabe descende du singe mais qui le traite comme un singe qui remonte très lentement vers l'homme universel. Explication : si on laisse les Arabes voter, soit ils ne comprendront pas, soit ils voteront «mal». C'est-à-dire vote islamiste aux yeux de l'Occident ou vote «opposant» aux yeux du régime concerné. Solution : il faut voter à leur place et expliquer à l'Occident que c'est gagnant-gagnant. C'est ce que font des régimes arabes sous l'excuse du vote «responsable» et de la démocratie contrôlée. Ce n'est pas la démocratie et cela prouve que c'est toujours trop tôt la démocratie pour un peuple capable de voter démocratiquement la fin de la démocratie.
Donc, on ne peut pas être démocrate pour le moment. «Quand alors ?», réclament quelques progressistes arabes, coincés entre la barbe et le barbelé. Là, c'est la théorie de l'évolution : le peuple doit évoluer pour être à la hauteur de son régime éclairé mais pas éclairant. La démocratie s'inscrit dans la durée. Le peuple s'inscrit dans la puberté. Il faut l'attendre. Le problème est qu'on est au milieu d'un problème : le régime arabe n'accepte pas la démocratie lorsqu'elle vient d'en bas, du peuple, mais il explique qu'il ne peut pas la dicter et refuse qu'on la lui dicte de l'extérieur. D'où va venir la démocratie ? De l'avenir : cette chose qui n'arrive pas si on ne va pas vers elle. A chaque fois, tous les rois, chefs et fils arabes expliquent que c'est un problème de temps. Les Arabes, de fait ou de culture, doivent attendre. Ceux qui mourront entre temps ou ceux qui ne peuvent pas attendre n'ont rien compris et ont perdu parce qu'ils sont partis avant que le sucre ne fonde dans le café, selon la formule de Bergson, le philosophe français.
C'est là aussi une autre théorie en filigrane : la démocratie vient après l'Indépendance. Longtemps après et jamais pendant. On peut réviser une constitution en quinze jours, se faire élire en quinze minutes avant même le début de la course, mais pour la démocratie, celle-ci doit s'apprendre en douze générations impaires. C'est quelque chose qui va arriver même si, entre-temps, nous sommes déjà partis.
L'idée de base est que « ce que les autres ont accompli au fil de plusieurs générations ne saurait être raccourci ni réalisé en un laps de temps chez nous, car nous savons parfaitement que la démocratie n'est pas une prescription médicale prête à l'emploi, valable pour toutes les sociétés quels qu'en soient les lieux et les époques ».
Un extrait de discours qu'on peut retrouver photocopié du Golfe à l'Océan. Résumons sous des formules pédagogiques : 1° - Les Arabes ne doivent pas utiliser la poudre noire pour faire la révolution avant de l'avoir inventée. 2° - Il ne faut pas laisser le peuple jouer avec la poudre noire. 3° - La poudre noire ne peut pas être importée d'ailleurs car c'est un processus qui doit être local. 4° - Le régime possède la poudre noire, donc il gouverne, en attendant.
Lorsqu'ils parlent de démocratie, les régimes arabes ont toujours ce souci de bien expliquer le message aux Occidentaux qui veulent la leur imposer ou aux indigènes qui la demandent. Parfois plus encore aux étrangers qui veulent en faire un cheval de Troie dans un pays de dos-d'âne. L'équation démocratie/risque et dictature/stabilité est consacrée depuis longtemps. Le contrat n'est remis en question que lorsque la dictature n'arrange pas les affaires (Iran) ou n'est reconduit que lorsque la dictature arrange les affaires (Tunisie). En Algérie, les libertés reculent en se croisant les mains derrière le dos depuis quelques années, et généralement c'est l'occasion de quelques mises au point nationales sur la démocratie qui arrive à petit pas.
Pour notre cas, on ne sait plus quoi faire pour en hâter la course car la vie est courte et le pays est grand : on a fait le dos rond, octobre 88, dix ans de guerre civile, le multipartisme, le parti unique à trois, le pluralisme, les élections à plusieurs têtes, etc, et c'est à peine si on a fait deux mètres de parcours loin du boumediénisme d'ambiance.


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