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Le colonel est là depuis 40 ans, une fatalité pour les Etats voisins
Hasni Abidi. Directeur du CERMAM à Genève, spécialiste de la Libye
Publié dans El Watan le 29 - 08 - 2009

La Libye fête les 40 ans de sa révolution. 40 ans après, est-ce que le colonel El Gueddafi a réussi son pari, faire de la Libye un Etat moderne ?
On est loin des ambitions affichées par le colonel El Gueddafi le 1er septembre 1969. Depuis 40 ans, la Libye n'a cessé de s'engager dans des changements à répétition. Durant les années 1970, à la faveur du livre Vert, sa politique devient le « ni droite ni gauche », puis en 1994, il ira jusqu'à instaurer la charia comme mode de gouvernance. En termes de modernité sur les plans économique, social et culturel, c'est le vide total. Le code pénal, civil est hérité de l'époque monarchique, et de nombreuses conventions internationales sur les droits de l'homme ne sont pas ratifiées par la Libye.
Y' aurait-il du monde mardi à Tripoli pour l'anniversaire ?
La participation des chefs d'Etat africains est acquise vu l'influence du colonel dans le continent noire, il préside même l'Union africaine en ce moment. Quant aux grandes démocraties occidentales, elles sont hésitantes (ndlr Nicolas Sarkozy, les russes Medvedev et Poutine ont indiqué qu'ils ne viendront pas). La Libye a mandaté deux grosses sociétés pour soigner son image à l'étranger. Pour de nombreuses entreprises, la Libye est le nouvel eldorado à conquérir.
En quoi le marché libyen intéresse-t-il les Occidentaux ?
C'est d'abord une réserve de pétrole intéressante. A cause ou plutôt grâce à l'embargo que le pays a subi, la Libye n'a jamais vendu son pétrole à 12 dollars, mais a vendu son pétrole plus tard avec la fin des sanctions à 120 dollars. La Libye, c'est près de 6 millions d'habitants et tout à construire : des routes, des logements, des exploitations pétrolières, et la compétition est féroce. Autre marché : l'armement. Trois pays sont en course : la Russie, la Chine et la France qui veut lui vendre ses rafales… Or, le marché libyen est l'un des rares marchés où la compétition n'est pas saine, les appels d'offre et leurs réponses dépendent souvent exclusivement du colonel El Gueddafi. Pour sûr, le lobby des entreprises occidentales va presser leurs gouvernements d'être amicaux avec le colonel pour que le gâteau libyen ne leur échappe pas.
Le mois prochain, El Gueddafi participera à l'assemblée générale annuelle de l'ONU à laquelle il assistera pour la première fois depuis 40 ans : l'ex-paria est-il devenu fréquentable ?
De nombreuses personnes ont pensé que Mouammar El Gueddafi était fou. Je ne le pense pas. Sur le plan international, il a réussi à réhabiliter son pays. Barack Obama poursuit la politique de rapprochement avec la Libye engagée par Georges Bush après le 11 septembre 2001. A l'époque, El Gueddafi avait condamné les attentats des tours jumelles et collaboré avec Washington. N'oubliez pas que la Libye connaît très bien les groupes terroristes, type Al Qaïda et autres, par le biais de ses associations caritatives ; ces échanges d'informations sont donc très précieux pour Washington.
Sur le plan intérieur, le succès est moins visible…
Avec le Livre Vert en 1975 dans lequel El Gueddafi expose sa vision de la politique et de la démocratie, il n'y a plus de parti politique ni de syndicat. D'ailleurs, le colonel avait averti : « Celui qui entre dans un parti politique est un traître. » Pour lui, le peuple se gouverne par lui-même. C'est le principe même de sa Jamahirya, « l'Etat des masses » ; celle-ci est basée sur des comités populaires. El Gueddafi est largement accusé de s'appuyer sur ces comités pour mener une politique autocratique et répressive. Le régime a également tenu, car El Gueddafi a bien joué avec le concept de « la solidarité de tribu » cher à Ibn Khaldoun, dans un pays où le système clanique et tribal est très important.
Quelles sont les ambitions du colonel en Afrique noire et au Maghreb ?
El Gueddafi a été déçu de l'attitude des Arabes pendant que son pays était sous embargo, il a donc voulu se tourner vers l'Afrique où il a tissé des liens très forts avec le Tchad, le Soudan, le Mali, le Niger. Son influence est même devenue concurrente à la France. Au Maghreb, il souffle le chaud et le froid. Le Maroc et la Tunisie lui font les yeux doux à cause de son pétrole, alors qu'en Algérie on est plus rationnel car pas dépendant de son or noir. En gros, le colonel est là depuis 40 ans, c'est devenu pour les Etats voisins une fatalité.
40 ans après, le colonel a-t-il pensé à sa succession ?
De son vivant, personne n'ose prendre sa place, mais la question de la succession va se poser. Deux postulants émergent : deux de ses fils Seif El Islam et surtout Moatassem. Le premier est le plus médiatique mais aussi le plus pressé. A mon sens, il n'est pas le plus crédible. Je pense que les médias devraient plus s'intéresser à Moatassem El Gueddafi, un colonel de l'armée, plus discret et plus efficace, c'est l'homme des dossiers avec les Etats-Unis et sans aucun doute le plus crédible pour succéder à son père.
*CERMAM : Centre de recherche sur le monde arabe et la Méditerranée


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