Le tribunal criminel d'Oran a examiné hier une affaire de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans l'intention de la donner. Au début, le dossier revêtait le caractère d'infanticide, car les mis en cause, qui ne sont d'autres que les parents de la victime, étaient accusés du meurtre de leur enfant. Mais au cours de l'information judiciaire, les faits ont été déqualifiés. Le drame remonte au 21 décembre 2008. Fethi, 19 ans, l'aîné d'une fratrie de six, trois frères et trois soeurs, était en passe de devenir un dangereux gangster, selon tous les témoignages. Gaillard d'une forte corpulence, plus de 80 kilos à 19 ans seulement, il passait son temps entre sniffer de la colle et du diluant, ingurgiter du diazépam et du roch, agresser les passants pour leur voler leur cuir et leur téléphone portable, et faire des casses dans le quartier des Planteurs, où sa pauvre famille logeait dans un misérable taudis en parpaing et tôles de zinc. Bref, il fut un lourd fardeau pour ses parents, une source intarissable de problèmes. D'ailleurs, un jour, sa mère est allée déposer une plainte contre lui pour l'avoir battue et pour avoir tenté d'attenter à la pudeur de sa soeur. En effet, la mère (accusée) a relaté devant les juges que son fils, sa chair de sa chair, la battait souvent et a tenté plusieurs fois d'abuser sexuellement de sa soeur cadette. La nuit du drame, aux environs de 22 heures, Fethi rentra, comme d'habitude, ivre-mort chez lui. Son père l'attendait pour lui demander des explications sur la disparation du démodulateur numérique de la maison. Il apprendra qu'il l'avait volé le matin et l'a vendu à bas prix au marché de M'dina Djdida, pour s'acheter des psychotropes et du vin. Une violente dispute éclata entre père et fils. La mère, qui jusque-là assistait impuissante à la scène, prit un foulard et l'entoura autour du coup de son fils. Le père en profita pour asséner un coup de marteau sur la tête de son fils. Transporté aux UMC, la victime décéda. Le PG a requis 15 ans de réclusion contre les deux accusés. Les parents ont été finalement condamnés à 4 ans d'emprisonnement.
