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La haine, éternel discours politique
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 01 - 2010

L'Italie souffre. En plus des ratonnades contre les nègres, elle est obligée de subir le sourire jaune de Silvio Berlusconi.
Silvio Berlusconi est revenu cette semaine. Sourire figé et blagues éculées répétées devant les caméras, le chef du gouvernement italien a fait sa première apparition publique depuis l'agression dont il a été victime il y a un mois. Il était resté très discret depuis qu'il avait été violemment frappé au visage à l'aide d'une statuette. Quand on est Silvio Berlusconi, quand on se fait surnommer El Cavaliere, quand on continue à avoir des aventures avec des filles de moins de vingt ans alors qu'on a dépassé les soixante dix ans, on ne s'affiche pas avec une cicatrice sur la joue ou un pansement au menton. Cela gâcherait le spectacle, clé de la réussite du chef du gouvernement italien. Argent, pouvoir, et puissance peuvent remédier à beaucoup de tares. M. Berlusconi le sait, et n'hésite pas à en abuser. Cela lui permet de faire face à des juges trop curieux, de remédier aux effets des agressions, et même de combattre certains effets de l'âge. Tout est mis en œuvre pour permettre à M. Berlusconi d'afficher son sourire jaune.
Les victimes de M. Berlusconi ne peuvent en dire autant. Depuis des années, son discours, à la limite de la xénophobie, et son alliance avec un parti d'extrême droite d'obédience mussolinienne, ont créé un climat de tension et de violence en Italie. Il ne restait plus qu'à attendre l'étincelle qui mettrait le feu. La crise économique, avec ses conséquences inévitables sur l'augmentation du chômage et l'extension de la paupérisation, en a donné le prétexte.
Ce fut alors le déversement de haine et de violence. Comme souvent dans ce type de situation, ou cherche un bouc émissaire. C'est l'autre, l'étranger, l'arabe, le noir, le musulman, qui est coupable. Pour ce cas précis, le bouc émissaire était tout indiqué : il s'agit des clandestins africains transitant par l'Italie pour tenter de s'installer dans le paradis européen. Avant de continuer leur chemin vers le nord, ils survivent en Italie, exerçant les petits boulots qu'un bon italien ne saurait accepter.
Ces clandestins, survivant tout au bas au bas de l'échelle sociale, étaient tout indiqués pour permettre aux petits blancs de déverser leur haine. L'Italie a alors subi ce qu'il y a de pire chez l'être humain : la haine raciste, qui s'exprime par des ratonnades. Plus de soixante dix clandestins africains ont été blessés, dans une chasse au nègre comme au bon vieux du temps du Ku Klux Klan.
M. Silvio Berlusconi n'a pas appelé à chasser les noirs. Il va même probablement condamner ces actes racistes. Mais cela ne change rien au fond du problème : sa responsabilité dans ce qui s'est passé reste entière. Son discours xénophobe, son alliance avec des partis assumant leur haine de l'étranger, ont préparé le terrain au crime. Mais M. Berlusconi, habile homme politique comme on dit, va tirer profit du crime: plus on parlera de racisme et de ratonnades, moins on parlera de son bilan et de ses innombrables procès.
Un discours similaire s'est développé en France, avec le fameux débat sur l'identité nationale. Dans l'anonymat de la foule et de l'internet, les langues se sont déliées. La « droite décomplexée » que représente M. Nicolas Sarkozy s'est laissée entrainée vers des thèmes et des formulations de plus en plus délicats. Jusqu'à ce que la barrière soit franchie. Les droites décomplexées promettent de supprimer alors tous les tabous. Et il sera alors possible de dire : le racisme existe, autant l'exprimer et l'assumer.
Cette libération du discours de la haine ne se limite pas aux pays européens ou à l'accident. Au sud aussi, le phénomène existe. On l'a vu avec l'Egypte : un pays, avec ses médias, ses institutions et ses leaders d'opinion, a décidé d'imputer tous ses problèmes à l'autre, l'Algérien, l'ancien frère. Cela a donné lieu à une campagne aveugle, qui a gravement porté atteinte à des relations qu'on croyait solides.
Quel a été l'impact de ce comportement égyptien ? Qui peut affirmer, aujourd'hui, avec certitude, que le mitraillage du bus de l'équipe du Togo n'a pas été, d'une manière ou d'une autre, « suggéré » par l'agression contre celui de l'équipe d'Algérie au Caire ? Au Cabinda, province angolaise où devait se dérouler un match de football comptant pour la coupe des Nations, des terroristes s'en sont pris à une équipe de football, tuant deux personnes. L'impact médiatique de l'attaque contre le bus algérien au Caire n'a-t-il pas dicté leur geste aux terroristes angolais?
Haine, intolérance, racisme, chauvinisme. Tout montre que ces comportements sont partagés entre pauvres et riches, populations du nord et celles du sud. Avec quelques nuances qu'il faut souligner : d‘abord, ce sont toujours les plus pauvres qui paient le prix le plus élevé. Ensuite, dans les pays du sud, un acte raciste est un crime, rapidement dénoncé par les intellectuels du nord. Mais quand cet acte raciste a lieu dans un pays du nord, et qu'il est pris en charge par des hommes de pouvoir comme Silvio Berlusconi ou Eric Besson, cela s'appelle de la politique.


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