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Sétif: Les logements deviennent trop chers !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 03 - 2010

Aujourd'hui, avoir un logement, à Sétif ou même dans sa périphérie, est un luxe et un véritable casse-tête.
Les tarifs des locations et des ventes ont énormément augmenté ces dernières années. Selon une étude, en dix ans, les prix des logements ont enregistré une hausse de 233% et font de la région de Sétif, l'une des villes les plus chères au Maghreb! Ce phénomène est pour les Sétifiens une source d'incompréhension totale, plus encore un vrai calvaire pour les citoyens en manque de logements. A.D, gérant d'une agence immobilière, la cinquantaine, installé au centre-ville depuis plus de 20 ans, témoigne de cette surenchère immobilière: «En 2003, je me souviens que la vente d'un F3, (2 chambres + salon) dans les quartiers du chef-lieu de Sétif tournait autour de 2,5 millions de dinars, aujourd'hui la même transaction atteint facilement les 9 millions de dinars. Louer coûte aussi cher, d'après une autre enquête, cette fois-ci, conduite de 2006 à début 2010, on constate une hausse de104% en moyenne pour la location d'une chambre avec toilette et de 466% pour la location d'une maison de 2 à 3 chambres dans un quartier populaire. Du côté des agences immobilières, le mot d'ordre est à la langue de bois «c'est au propriétaire d'exprimer ses préférences par rapport au prix auquel il voudrait que nous louons son bien», se défend M.N, cadre dans une agence immobilière «tout ce que nous pouvons faire de notre côté est de nous assurer que le logement soit remis en parfait état au locataire. Nous n'avons aucun moyen d'évaluer ou de plafonner le prix des loyers que nous proposons aux clients». En avril 2007, M.T.Y, expert spécialisé dans les questions immobilières a eu à répondre aux questions des journalistes quant à la hausse des loyers. Selon lui «cette augmentation des prix dans la région sétifienne et sa proche banlieue est, dans une grande partie, due à la flambée des prix du mètre carré dans la capitale des Hauts Plateaux sétifiens ». Sétif est une ville où l'espace libre est de plus en plus rare. C'est ce qui expliquerait pourquoi le prix du mètre carré, soumis à la logique de la disponibilité, augmente d'année en année», explique-t-il encore et d'ajouter «le prix des loyers calculé pour un bien immobilier, répond à plusieurs paramètres ainsi que l'évolution du prix du mètre carré selon la localisation du site. Aussi, le prix des loyers répond en règle générale, à un critère marchand, d'éthique et de déontologie mais dans la pratique, du moins à Sétif, c'est la spéculation tous azimuts qui fait flamber les prix des loyers». Le centre de la ville est de loin le secteur le plus cher de la ville.
A titre d'exemple, à la cité des «cheminots», le mètre carré peut s'acheter facilement jusqu'à 1,8 million de centimes. Selon les arguments avancés par nombre de gérants d'agences immobilières, nombre de bénéficiaires du programme LSP ont une grande responsabilité quant à cette spéculation qui frappe, désormais, le secteur de l'immobilier, et pour cause beaucoup de logements octroyés dans ce cadre sont proposés à la vente ou à la location. Une virée auprès d'agences immobilières nous a permis de conforter les arguments de nos interlocuteurs et de déceler une autre raison de la spéculation.
Un responsable d'agence, devant notre demande, nous propose la location de F3, F4 récemment livrés aux bénéficiaires, aux prix respectifs allant de 13 à 16.000 dinars par mois. «Ce sont des logements neufs jamais occupés», argumentera-t-il en guise de justificatif des prix appliqués». Un autre nous propose des F3, F4 dans une autre cité LSP pour 16 à 19.000 DA par mois. Quant à la vente de ce genre de logements, les modalités diffèrent en fonction de l'âge d'acquisition. En effet, pour les logements acquis avant 2007 et donc dotés d'actes de propriété, le prix de vente d'un F3 oscille entre 6 et 8 millions de dinars. Quant à ceux datant de 2007 et plus, la modalité s'appuie sur un principe de vente par confiance dès lors où le propriétaire s'engage par devant le notaire de signer l'acte de vente dès acquisition de l'acte de propriété. Dans ce genre de cas une remise de 1 à 1,5 million de dinars est accordée à l'acheteur. «Le LSP lancé dans sa phase initiale sans outils de contrôle a, autrement, contribué à aggraver la spéculation», soutient T. K, cadre moyen dans une entreprise privée et d'expliquer que les tarifs de location appliqués pour les logements LSP dont la majorité sont implantés loin du centre-ville, dans les nouveaux POS, mis en place pour le lancement du programme, ont induit des augmentations très sensibles dans les cités du centre-ville. Pour illustrer sa thèse notre interlocuteur fait remarquer que les prix de location d'un studio, dans les vieux quartiers du centre-ville, ont triplé (de 6 à 18.000 dinars). Cette situation est qualifiée de contradictoire par des experts. En effet, la règle de l'offre et de la demande qui conditionne toutes normes économiques semble de loin dépassée et obsolète devant la réalité qui sévit à Sétif, les milliers de logements réalisés ont alimenté la spéculation dans le marché de l'immobilier. Les conclusions de l'étude menée dans ce contexte, imputent aux agences immobilières une large portion de responsabilité dans la spéculation. «Plus les prix sont plafonnés au maximum, plus les prix du loyer augmentent, plus les gains augmentent», dira à ce propos, Mme A. tenante d‘une agence immobilière. L S, propriétaire d'un logement situé dans la cité des «fonctionnaires» que nous avons rencontré à la sortie d'une agence nous confiera «je proposais mon logement situé au 5e étage à 12.000 DA mais on m'a conseillé de le louer à 15.000 dinars puisque des maisons en plus piètre état que la mienne, dans le même quartier, ont été louées pour le même prix» et d'ajouter «alors s'il y'a preneur à ce prix pourquoi me priverais-je?». L.R, fonctionnaire de son état, consacre le salaire de sa femme pour couvrir le loyer de la maison qu'ils occupent avec leurs deux enfants. Le bail de location ayant arrivé à terme, il doit devoir puiser dans son salaire pour couvrir l'augmentation de 6.000 dinars que vient de lui imposer le bailleur. «Cela dit, il me faudra sacrifier les cours préparatoires de mon enfant qui coûtent la bagatelle de 4.500 dinars et suspendre la crèche pour son frère», nous expliquera-t-il désespérément et sa femme de nous confier «encore faudra-t-il dénicher une solution pour la garderie des enfants». Cette hausse des prix dans l'immobilier à Sétif est ressentie par tous, avec l'existence de nombreux circuits parallèles et des intermédiaires informels moins chers, comme les courtiers.
La brigade d'enquête diligentée par les services de la daïra, initiée par les autorités locales, notamment au niveau des logements sociaux et LSP récemment attribués, vise à voir clair dans la «jungle de l'immobilier» à Sétif. Du côté des populations, rares sont ceux qui trouvent une logique à ces fluctuations et chacun y va de sa théorie. «C'est l'alternance, le manque de contrôle et la fragilité des lois qui font envoler les prix», soutient A. D, cadre de son état.
Et d'expliquer «les logements ne sont pas à la portée des ménages modestes. On construit toujours plus d'immeubles et de maisons, mais les prix risquent de ne pas baisser de sitôt», nous dira A. D. Ce sont encore et toujours, les petites bourses qui payent le lourd tribut.


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