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Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 04 - 2010

Quiconque suggère, laisse entendre par implication ou affirme que Abdelhafid Boussouf et Houari Boumediène auraient commis des actes délibérés de trahison pendant la guerre de libération nationale est :
- Soit en état de démence avancée : son cas ressort alors de la médecine ; ses proches parents, ses amis ou toute personne bien intentionnée à son égard doivent lui conseiller, sinon le forcer à consulter en urgence un homme de l'art qui décidera, après examen approfondi des symptômes de déséquilibre mental que ses déclarations manifestent, soit de lui prescrire une médication adéquate, soit d'ordonner son hospitalisation dans une institution spécialisée, au cas où il présente un danger pour lui-même et/ou la société ;
- Soit encore sous le choc de la perte d'un proche parent, et dont la douleur n'a as été estompée par le passage du temps ; dans ce cas, qu'il sache que l'on ne peut que comprendre et partager sa douleur, tout en reconnaissant les qualités exceptionnelles de son parent, qualités qui lui ont valu, et lui valent encore l'admiration de ceux qui l'ont connu ou ont simplement fait partie du même combat que lui. Cependant, cette douleur ne justifie pas l'opprobre dont ce fils inconsolable jette sur d'autres acteurs de la lutte de libération nationale ; en salissant leurs noms et en mettant en doute leur patriotisme, il porte non seulement un préjudice moral irréparable à leur nom et à leurs familles respectives, mais il réduit en même temps la valeur de son parent puisqu'il l'associe avec des hauts responsables qu'il accuse d'avoir agi délibérément contre les intérêts d'une nation en guerre. La douleur ne justifie pas les accusations non fondées ; et les familles des personnes citées dans ses accusations, comme ceux qui étaient associés à ces responsables, et sur lesquels le soupçon est également lancé par ces accusations irresponsables, sont e droit de demander que justice soit faite de ces insultes délibérées qui constituent simplement des calomnies sans fondement.
- Soit qu'il agisse par calcul politique, cherchant à appuyer des convictions et des objectifs politiques préétablis, dont l'avancement passe par une présentation délibérément fausse, donc consciemment mensongère, de faits historiques. Dans ce cas, l'accusation est frappée de nullité, du fait que la crédibilité de l'accusateur est ruinée par les intentions politiques, déclarées ou non, qui sous-tendent les insultes qu'il lance contre ces deux hauts responsables. Cet accusateur ruine, du même coup, la force de l'argumentation qu'il avance en appui à ses convictions ; du mensonge ne peut pas jaillir la vérité ; et si l'on doit utiliser le mensonge pour appuyer ses convictions politiques, celles-ci sont elles-mêmes frappées du sceau de l'illégitimité ; quand on a une bonne cause, il existe suffisamment de faits avérés pour l'appuyer, ce n'est que lorsqu'on manque d'arguments qu'on ressortit à la manipulation et à la distorsion de la vérité.
Il est donc vivement recommandé à l'auteur de ces mensonges délibérés de revenir publiquement sur ses affirmations mensongères dans l'intérêt de sa propre cause, s'il ne veut pas perdre encore plus de sa crédibilité déjà fortement entamée et apparaître comme un homme trop sectaire pour être crédible, perdant ainsi le bénéfice qu'il voulait tirer de ses calomnies.
- Soit qu'il ne se soit pas entouré de toutes les précautions dans la recherche des faits historiques qu'il rapporte et qu'il ait, en toute bonne foi, utilisé des sources peu crédibles ou incomplètes, qu'il n'a pas pris la peine, pour quelques raisons que ce soit, de recouper par des témoignages écrits ou oraux provenant de personnes qui ont été soit acteurs, soit témoins des faits qu'il a rapportés faussement ; il est à souhaiter que tous ceux qui ont avancé ces affirmations mensongères sur Boussouf et Boumediène appartiennent à cette dernière catégorie, car, dans ce cas, la bonne foi de l'auteur est moins en cause que l'imperfection des méthodes qu'il a suivies pour recueillir les informations sur les faits qu'ils avancent. C'est à ceux qui se placent dans cette catégorie que les détails qui suivent sont destinés.
1) En période de guerre, tous les coups sont permis ; l'ennemi a effectivement monté une opération d'intonations, à partir de 1957, et en direction de la Wilaya 4, visant à prouver que tous les intellectuels de cette wilaya, et en particulier les lycéens qui avaient rejoint en masse l'ALN à partir de juin 1956, étaient en fait des agents de l'ennemi ; il est à souligner que dans les listes diffusées par l'ennemi, il n'était donné que le noms d'intellectuels ; donc, l'opération visait délibérément à faire éliminer par l'ALN tous ceux qui étaient capables de réfléchir et donc de rendre l'ALN encore plus forte.
2) Cette opération a été immédiatement éventée par les responsables de la zone autonome d'Alger, qui ont tenu informés, preuves à l'appui, les responsables politiques et militaires de l'époque.
3) Il se trouve que le seul qui ait ajouté foi aux fausses informations des services secrets ennemis ait été le colonel Amirouche, et il a agi en conséquence, faisant arrêter et torturer, puis exécuter près de 2.000 intellectuels de sa wilaya.
4) Malgré les interventions insistantes de Krim Belkacem, devenu en septembre 1958 ministre de la Défense du GPRA, et le colonel Si Nacer, chef d'état-major de l'ALN, tous deux anciens commandants de la wilaya 3, Amirouche a continué sa politique de liquidation qui, il faut le souligner, ne touchait que les intellectuels de la wilaya, et il a même réussi à convaincre le colonel Bouguerra, commandant de la Wilaya 4, de lancer une opération similaire dans les rangs de ses troupes.
5) Finalement, fin 1958, en consultation avec Boussouf, alors ministre des Liaisons générales, et Abdallah Bentobbal, ministre de l'Intérieur, Krim Belkacem a ordonné à Amirouche de cesser les exécutions, d'envoyer sur Tunis les personnes soupçonnées d'intelligence avec l'ennemi, ainsi que tous les lycéens et autres intellectuels qu'il jugeait aptes à poursuivre des études supérieures en vue de leur préparation aux tâches futures d'administration de l'Etat algérien indépendant.
6) Amirouche n'avait pas d'autre choix que d'obéir aux ordres qui lui avaient été donnés ; il a cependant continué à harceler Krim Belkacem de correspondances où il insistait sur l'exigence de liquidation physique des personnes évacuées sur Tunis.
7) Finalement, début janvier 1959, Amirouche a envoyé à ses deux responsables hiérarchiques officiels, à savoir Krim Belkacem et le colonel Nacer, un message violent où il faisait état de la mauvaise situation militaire dans la wilaya, mais où également il lançait des accusations de trahison contre certains hauts responsables de l'ALN en position sur le territoire tunisien ; dans ce message, il a exigé d'être autorisé à se déplacer sur Tunis pour apporter ses preuves et faire lancer une opération d'épuration ; il a également annoncé qu'il serait accompagné du colonel Haouès.
8) La réponse à ce message a été rédigée conjointement par Boussouf, Belkacem et Ben Tobbal, mais signée par Belkacem seulement en sa qualité de ministre de la Défense ; dans ce message, l'ordre d'arrêter toutes les exécutions et de continuer l'évacuation sur Tunis des intellectuels, soupçonnés ou nom de connivence avec l'ennemi, était réitéré à Amirouche ; il lui avait également été demander de venir seul et de passer par le Nord Constantinois, qui était, de l'avis des trois responsables, plus sûr que le Sud, car dans la wilaya 6 sévissait une situation que le GPRA ne contrôlait pas.
9) Amirouche a accusé réception de ce message, tout en précisant qu'il prenait la route sur Tunis et qu'il arrêtait toute communication avec l'extérieur, demandant qu'on ne tente plus de prendre contact avec lui car il avait ordonné à l'opérateur radio d'éteindre son émetteur-récepteur.
10) Quelques jours avant la bataille qui a coûté la vie au colonel Amirouche comme à Haouès, l'échange de messages entre différentes unités ennemies, messages interceptés et déchiffrés par les services d'écoute de l'ALN, faisait état de rumeurs parmi les populations locales, du déplacement de Amirouche en compagnie de Haouès ; les Bulletins de renseignements généraux de la Gendarmerie nationale ennemie, diffusés en clair tous les jours à 17 heures, ont à la même époque mentionné ce déplacement.
11) Krim Belkacem, Boussouf, Bentobbal et Nacer ont été informés de cela ; en même temps, les services de transmissions de l'ALN ont tenté de contacter en vain Amirouche pour l'informer qu'il avait été repéré et qu'il devait changer d'itinéraire ; comme il avait de son propre chef décidé de ne plus recevoir de messages de Tunis, les wilayas 4 et 2 ont été contactées pour lui transmettre l'information ; mais elles aussi n'avaient pas le moyen d'informer à temps Amirouche ;
12) Quand à la bataille et aux unités ennemies qui y étaient engagées, il n'est pas nécessaire d'y revenir, car ses détails sont connus, comme est reconnu l'héroïsme manifesté par Amirouche, Haouès et leurs compagnons dans ce combat inégal.
13) Boumédiène était alors chef d'état-major de l'Ouest, et de ce fait, n'avait aucune responsabilité dans la gestion des affaires de la Wilaya 3 et n'avait aucune information sur les communications entre le GPRA et Amirouche, ou sur les conditions de son voyage vers Tunis ou son itinéraire. Boumediène ne pouvait donc avoir aucune influence sur le déroulement du drame qui devait coûter la vie à Amirouche.
14) Quant à Boussouf, sa marge de manœuvre vis-à-vis de la wilaya 3 en général et de Amirouche en particulier, était restreinte par le fait de son alliance politique avec Krim Belkacem, qui avait maintenu son influence sur cette wilaya, non seulement parce qu'il en avait assuré le commandement, mais également parce ce dernier était le ministre de la Défense en charge des affaires militaires, secondé en cela par un autre ancien de la Wilaya 3, le colonel Si Nacer, le chef d'état-major de l'époque.
15) Par conséquent, toute intelligence avec l'ennemi ne pouvait se faire que par complicité entre Boussouf, Belkacem, Ben Tobbal et Si Nacer, - Boumediène étant éliminé du complot du fait de sa position hiérarchique de l'époque.
Se trouve-t-il quelqu'un de suffisamment dément, de suffisamment tourmenté par la douleur causé par la perte d'un être cher, de suffisamment partisan ou mal informé, pour accuser ces quatre hauts responsables de complicité avec l'ennemi dans la mort d'un homme qui, malgré sa puissance, ses qualités de leadership et la véhémence de son caractère, était sous leur coupe, et dépendait, pour son maintien à son poste comme pour sa vie de militant, de la décision de ces quatre hommes ?


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