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La désillusion sociale des enseignants – chercheurs
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 08 - 2010

Les enseignants-chercheurs sont partis en vacances d'été sans percevoir et sans leur attribuer leur «dû «, un rappel sur des indemnités non encore déterminées de la fonction d'enseignants- chercheurs à l'Université.
Ce rappel devait se faire par effet rétroactif depuis le début de l'année 2008.
Nous sommes en juillet 2010. Le gouvernement accuse un retard de deux années et demi dans l'attribution de ces indemnités. Un « dû » payé avec effet rétroactif, n'est-il pas financièrement une avance au Trésor public ? Comment un fonctionnaire qui travaille à la sueur de son front fait de l'avance à un Trésor public qui a des caisses pleines déclarées à 160 Milliards de dollars ? C'est de cela qu'il s'agit le pacte social ? Faire de la désillusion sociale ! Comment la souffrance peut-elle être la compensation de la « dette» ?» Un enfant ne retient que les faits qu'on lui raconte : il ne saisit jamais l'intention du conteur. Il y a deux sortes de discours, les vrais et les mensongers. Les fables sont en général fausses mais contiennent des vérités. Mentir et ne faire que de mentir à cette frange de la société la plus éclairée ? Parlant de l'éclairage, la Sonelgaz accepte-t-elle le payement des factures d'électricité et de gaz avec effet rétroactif depuis 2008 ? L'Algérienne des eaux, l'EPEM, le commerçant de la cité, l'épicier du village acceptent-ils d'être payé par effet rétroactif depuis cette date fatidique de janvier 2008 ? Au fond nul homme n'est « juste « volontairement. Dès qu'il a le pouvoir de mal faire sans crainte, le sage lui-même ne résiste pas à la tentation. Selon Nietzsche [01]: Voir souffrir fait du bien, faire souffrir, plus encore. Voilà un rude principe, mais c'est un principe ancien, puissant, humain, trop humain, auquel peut-être souscriraient au demeurant même les singes. Les Algériens n'ont plus honte de leur cruauté. Comment, après cela, ne pas donner raison à ceux qui placent l'injustice au-dessus de la justice. La justice sociale est le plus grand des biens. La vie des citoyens sera aussi facile qu'heureuse : satisfais d'une nourriture saine et frugale, sans désirs et sans soucis. Croit-on qu'une société qui poursuit en commun un but juste, pourrait mener à bien quelque entreprise si ses membres violaient entre eux les règles de la justice sociale ? Certes non. L'injustice sociale fait naître des dissensions, des haines et des luttes, tandis que la justice sociale entretient la concorde et l'amitié.(1)
Le scientifique, sincère, déteste le mensonge et la fraude. L'amour qui porte un scientifique vers la science et la vérité est semblable à un torrent que rien ne peut détourner de son cours naturel, ni disperser en plusieurs ruisseaux. Chaque enseignant- chercheur travaille à l'œuvre qui lui est propre et profite au sujet auquel il s'applique, ses cours et thèmes de recherche. Mais, si le salaire et les indemnités ne s'y ajoutaient pas, est-ce que l'enseignant-chercheur profiterait de son savoir ? Les Universitaires ne veulent enseigner ni pour les richesses ni pour l'honneur ; car ils ne veulent point être traités de mercenaires en exigeant ouvertement le salaire de leur fonction, ni de voleurs en tirant de cette fonction des profits secrets; Lorsqu'ils enseignent, les enseignants- chercheurs vont à l'Université, non comme un bien, pour jouir de lui, mais comme vers une tâche nécessaire, qu'ils ne peuvent confier qu'à des meilleurs qu'eux ou à des égaux. Certes, l'abondance des biens rend les peuples insolents et fait naître chez eux la sédition. Un pays parfait doit enfermer les vertus cardinales : sagesse, courage, tempérance et justice. Un homme libre ne doit rien apprendre en esclave. Comment se fera la transition du désordre social actuel au bon ordre qu'on veut instaurer ? La hiérarchie des classes est détruite. Le respect que l'on avait pour les maîtres disparaît. On n'appelle plus des compétents aux postes de responsabilités, mais des hommes irascibles et rusés, fascinés par le profit et résolus à tout risquer. L'Algérie est un Etat où l'on se contente de vagues promesses sans chercher à savoir si celui qui les formule est capable de les tenir. Il est impossible que le mal vienne de Dieu !!! L'Algérie est devenu un pays où on amasse de l'argent volé, on thésaurise, et plus on accorde d'estime à la fortune, moins on en conserve pour la vertu. L'Algérie est un pays où pour accéder aux plus hautes fonctions, point n'est besoin d'y avoir été préparé par de longues études, d'avoir profité des bienfaits d'une éducation excellente, et de s'être exercé, dès l'enfance, à la pratique de toutes les vertus. On a perdu le sens de l'ordre et de l'honneur. Toutes choses deviennent égales : bien et mal, vertus et vices, plaisirs nobles et plaisirs bas. A l'homme qui entre dans la carrière politique on ne demande pas de fournir la preuve de sa science, de sa sagesse, de sa compétence et non plus que de l'honnêteté de son passé. Il suffit, pour qu'on lui fasse confiance, qu'il affirme son dévouement à la cause du groupe. Les politiques sont ces alchimistes qui transforment tout le noir en blanc, en lait et en innocence. S'éloigner de la science et de la sagesse c'est donc, à tous les points de vue, s'éloigner du vrai bonheur. L'Universitaire l'emporte sur le méchant en décence, en beauté et en vertu. Il y a plus de 2400 ans, Platon (02) un philosophe grec a réfléchi sur l'instauration et la conduite d'une « République », une notion qui n'est pas contemporaine. Selon lui, la justice est définie comme « l'avantage du plus fort ». (2)
Dans chaque pays, le gouvernement, qui est l'élément le plus fort, recherche son propre avantage et l'assure par des lois. Un gouvernant ne saurait faillir. Quand il commet une faute, il la commet comme simple particulier, et non comme gouvernant car l'exercice d'un pouvoir a des limites précises. Commettre impunément l'injustice sociale, et le plus grand mal, la subir quand on est incapable de se venger est très épuisant. La justice est dure et pénible, l'injustice est aisée et naturelle. L'ami sera l'homme bon et l'ennemi le méchant. Ceux d'entre les hommes à qui l'on fait du mal deviennent nécessairement pires. Toujours selon Platon, l'oligarchie repose sur un principe vicieux. Elle divise les citoyens en deux clans adverses, celui des riches et celui des pauvres. Elle brise l'unité d'un Etat, elle est impuissante à assurer sa sécurité. La primauté de l'esprit de gain et de vil négoce a succédé à la primauté du courage. Partout où sévit le fléau du paupérisme, on trouve en foule mendiants, voyous, coupeurs de bourse et autres malfaiteurs. Les oligarques n'inspirent plus que du mépris. Au moindre choc éclate la lutte qui aboutira à l'établissement de la démocratie. L'homme méchant et agressif a de tout temps eu à son avantage le regard plus dégagé, meilleure conscience, parce qu'il est le plus fort, le plus courageux, le plus noble.
Les honnêtes gens se montrent simples et sont facilement trompés par les méchants. Ils n'ont point en commun avec des pervers. L'Algérie est devenue une ménagerie où la vie, si j'étais un homme ayant encore de l'orgueil et de l'ambition, m'apparaîtrait comme un échelon de la dégradation humaine. C'est une honte d'être heureux! Il y a trop de misère!
Références :
1- Nietzsche. Généalogie de la morale. GF-Flammarion, Paris, 1996.
2- Platon. La République. Traduction et Notes par R. Baccou. Garnier-Flammarion, 1966.


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