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Le «Petit futé qui crache» : un guide pour les Algériens d'abord
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 08 - 2010

Vous voulez savoir ce qu'on a fait du pays pour une fois que nous avons eu un pays depuis des millénaires ? Lisez «Le Petit futé», le guide touristique «universel», spécial Algérie 2009-2010. C'est un journaliste d'El Watan qui a fait, le premier, le compte-rendu de catalogue chargé de vendre la destination « nationale » et qui le fait avec des pages de publicité d'entreprises algériennes et donc de l'argent algérien. Qu'est-ce qu'on y dit ? D'abord ce qu'a rapporté ce journaliste avec une juste indignation et ce que y a lu le chroniqueur hier toute la nuit : un pays qu'il vaut mieux ne pas visiter et qui ressemble au Maroc comme un poteau anonyme ressemble à une sculpture grecque. Le problème est, cependant, qu'il s'agit de vérités : un vrai bilan 3 D de tous les plans de relance et de développement depuis l'indépendance. On y lit ce qu'il faut comme infos pratiques sur le pays, ses adresses, ses géographies et ses histoires. Quelque chose de bon mais accompagné, en sourdine, par un sarcasme persistant, une sorte de ricanement pieds-noirs presque, des clichés affreux et d'immenses vérités. Dans «Le Petit futé, Algérie 2009-2010», vous lirez que les Algériens sont xénophobes, et c'est vrai. Que nous, nous ne respectons pas la femme sauf en l'achetant. Que les hôtels sont miteux, les services encore « socialistes », les médisances graves et les allergies gigantesques. Nous n'avons aucun respect pour notre propre histoire et ses monuments lorsqu'ils remontent à plus loin que la naissance du FLN ou l'arrivée des Arabes et que le pays est à peine intéressant et seulement lorsqu'il est vide des siens, c'est-à-dire un désert et un Sahara. Et c'est vrai. Ce que dit le « Petit futé » avec une langue de serpent est l'évidence constatée par tous : le tourisme chez nous sera de plus en plus impossible, pas à cause des paysages mais des gens, des peuples locaux, des mentalités : nous y attendons plus les conversions religieuses des étrangers que les touristes, nous construisons plus de mosquées que de gares ou de parcs, etc. L'image du « Petit futé Algérie » est exacte, douloureuse, malheureuse, révoltante mais, encore une fois, exacte. Le seul problème est que le constat est accompagné de jugements parfois franchement ridicules quand il s'agit de parler de tabous, de l'homosexualité, de la prostitution et de nos harraga, de nos passés et de nos rêves ou de nos gendarmes de routes.
Certains passages sont d'une étonnante bêtise : on qualifie ainsi la médisance, en Algérie, de grand sport national et pourtant c'est à cet exercice que succomberont les rédacteurs de ce « manuel » écrit sous forme d'un travel-warning au pays des Talibans. Un ton légèrement fielleux, quelques stéréotypes inconcevables, de vraies insultes racistes ou néocoloniales et des approximations ravageuses sur ce pays, ses gens, ses cultures : la colonisation est dite « Présence française », il y a deux géographies: celle des Kabyles et celle du reste des Arabes, les femmes sont faciles, les jeunes sont crétins, etc.
L'article publié par notre confrère fera le listing complet de ces absurdités et ce n'est pas le sujet de cette chronique. Le sujet en sera la triste vérité d'abord et ce que peuvent en faire d'autres parties lorsqu'il s'agit de casser ce qui reste d'un pays. Le « Petit futé » est-il coupable ? Faut-il en faire l'autodafé systématique ? Bien sûr que non. Le plus triste dans cette affaire est d'abord que c'est vrai, ensuite, il s'agit d'un vrai constat sur ce qu'on a fait d'une terre et de son indépendance et de ses enfants et, enfin, c'est la véritable image de ce pays qu'on ne fréquente plus qu'à cause de ses milliards et de son gaz qui aident à tolérer ses petits dictateurs et ses petites maffias ravageuses et son peuple auto-talibanisé.
On notera, enfin, ce petit détail : il existe toute une police, chez nous, pour surveiller les rentes des pages publicitaires des journaux algériens, comment cette rente est ventilée, à qui on donne «des pages de pub» et quand il faut fermer le robinet pour le moindre édito qui dérange, mais apparemment cela n'est pas valable pour «les étrangers». Le «Petit futé» nous crache presque à la figure, et pourtant, pour ceux qui peuvent le feuilleter, vous y trouverez des «pages de pub» payées par nos glorieuses entreprises publiques. Lisez cependant ce guide : il est fait plus pour nous les Algériens que pour les étrangers. On y découvre le pays qu'on ne veut pas admettre.


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