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Lula, l'anti-Castro
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 09 - 2010

Lula s'en va. Il a réussi là où Castro et Chavez ont échoué.
Le président le plus populaire au monde depuis Nelson Mandela s'apprête à quitter la scène. Luiz Inácio Lula da Silva, ou plus simplement Lula, quittera ses fonctions au début de l'année prochaine, après deux mandats durant lesquels il aura réussi un pari fabuleux : réveiller un géant endormi pour le pousser vers un immense destin.
L'enfant du peuple, formé à la dure, passé par le syndicat et la prison, a en effet transformé son pays. Il a créé une puissante locomotive qui promet d'entrainer toute l'Amérique Latine dans une dynamique, et montré qu'il était possible de donner plus aux pauvres sans avoir à pendre les riches, et de mener une politique de gauche sans se donner en spectacle ni ridiculiser sa fonction.
Le bilan de Lula est élogieux, malgré la persistance des inégalités et la violence sociale qui continue de secouer la société brésilienne. Dans tous les domaines, le Brésil a connu des bouleversements sous la présidence de Lula, qui a ancré la démocratie dans les mœurs du pays, montré que les pauvres savent redistribuer mais aussi produire, et doublé le pourcentage des enfants issus de familles pauvres dans les universités; il a fait de son pays une puissance diplomatique, mais surtout une puissance économique, qui exporte de tout, pas seulement des footballeurs et de la samba.
S'il fallait, dans ce bilan, choisir quelques points qui symbolisent l'ère Lula, on en retiendra trois. D'abord, les revenus se sont tellement améliorés que plus de trente millions de personnes, l'équivalent de la population algérienne, ont quitté le statut de pauvre pour intégrer la classe moyenne entre 2002 et 2008. Et maintenant que l'élan est donné, 36 millions de Brésiliens franchiront cette barrière durant les quatre prochaines années, si les conditions de croissance et de redistribution sont maintenues.
L'ascenseur social fonctionne à plein régime. Ensuite, Lula a créé une pension, une sorte de filet social, appelée bourse familiale, accordée aux plus pauvres à condition que les enfants aillent à l'école et soient soumis à un suivi médical rigoureux. Treize millions de familles en bénéficient.
C'est un formidable soutien pour les femmes qui élèvent seules leurs enfants, quand on sait que la société brésilienne est celle où la notion de famille est la plus lâche.
A titre d'exemple, l'ancienne star du football, Romario, qui vient de se faire élire député, a reconnu plus de dix enfants issus de mères différentes…
Enfin, les paysans pauvres du Nordeste, ceux qui avaient pris l'habitude d'envahir les terres des riches, donnant lieu à des affrontements sanglants, ont compris que ces méthodes n'étaient guère efficaces en comparaison des aides, limitées mais concrètes, offertes par Lula. Le principal mérite de Lula est d'avoir mis le moteur en marche, d'avoir mis le Brésil en mouvement, et d'avoir convaincu tous les partenaires qu'ils pouvaient tous en tirer profit, selon un engrenage qui parait assez simple.
Donner au pauvre de quoi manger et de quoi scolariser les enfants, c'est élargir le marché de l'entreprise brésilienne, garantir un travailleur formé pour demain, former également un citoyen, réduire le chômage et la délinquance, assurer la sécurité autrement que par la force brutale, etc. Et la recette a fonctionné. Avec quel budget ? A peine 0,5 pour cent du PIB, assurent les partisans de Lula. Un investissement dérisoire, mais un résultat exceptionnel, couronné par cet exploit : Lula a redonné leur dignité aux pauvres. Classé désormais comme la huitième puissance économique au monde, le Brésil a toutefois un PIB par habitant nettement inférieur à celui des grands pays occidentaux. De plus, les inégalités restent très fortes.
Mais cela paraît désormais secondaire face aux mutations que connaît le pays. Car le Brésil s'est, d'une part, engagé dans une formidable dynamique de croissance. Et, d'autre part, il est en train de réussir son pari politique, celui d'asseoir un système démocratique viable, après des décennies d'autoritarisme qui avait débouché sur l'impasse et enfermé le pays dans la pauvreté. En ce sens, l'expérience de Lula a confirmé que la démocratisation constitue une condition essentielle au développement.
Comme Mandela, Lula a mis en place des institutions pour assurer la pérennité de certains choix. Il sait que le projet pour lequel il a milité toute sa vie demande du temps, et qu'il n'appartient pas à un homme, ou à un gouvernement, de le réaliser intégralement. Et comme le leader sud-africain, il a quitté le pouvoir au bout de deux mandats, respectant la constitution de son pays, convaincu qu'il appartient à d'autres générations et à d'autres dirigeants d'accomplir leur part du travail.
Comme sorti d'un roman de George Amado, Lula a utilisé le pouvoir pour aider son peuple, à l'inverse d'autres dirigeants, comme Hugo Chavez ou Fidel Castro, qui ont utilisé leur peuple pour prendre le pouvoir et s'y incruster. C'est la différence entre ceux qui font l'Histoire, et ceux qui font des discours sur l'histoire.


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